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Achat d’une voiture électrique d’occasion : 5 choses à savoir

Par Lionel Robert

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Ils sont de plus en plus nombreux sur le marché. Les plus anciens ont déjà dix ans. Et ils deviennent abordables à l’achat, a fortiori grâce aux aides de l’État, qui s’appliquent partiellement aux voitures d’occasion… Mais avant de vous laisser tenter par un véhicule électrique de seconde main, il y a quelques petites choses à savoir et précautions à prendre. 5 exactement. Roole vous dit tout.

1. Entretien limité = fiabilité avérée

Encore très récent et trop limité, le parc des voitures électriques en circulation ne permet pas d’apprécier leur fiabilité sur le long terme, mais les premiers retours sont plutôt encourageants. Logique, l’entretien d’un véhicule zéro émission est beaucoup plus simple et donc plus économique que celui d’un modèle thermique.

Sans fluide à contrôler et donc sans vidange à réaliser, dépourvus de courroie ou de chaîne de transmission, les véhicules électriques affichent un faible coût d’utilisation. Souvent dotés de systèmes de récupération d’énergie, ils sollicitent moins leurs freins. Disques et plaquettes se changent donc moins souvent. En fait, la principale faiblesse d’une voiture électrique, c’est sa batterie.

2. Vérifiez l’état de la batterie

S’il n’y a pas lieu de douter de la fiabilité générale d’une voiture électrique d’occasion, vous devez, en revanche, prêter la plus grande attention à l’état de sa batterie car c’est elle qui va déterminer votre autonomie. Comme celle de votre smartphone, la batterie d’un véhicule électrique perd de sa capacité en vieillissant.

On estime qu’après 8 ans d’utilisation, une batterie a perdu entre 10 % et 30 % de son potentiel.

Plus elle aura connu de variations de températures et de cycles de charge, surtout de charge rapide, plus elle se rechargera lentement et plus son autonomie diminuera. Là encore, nous manquons de recul pour connaître précisément l’ampleur de la perte, mais on estime qu’après 8 ans d’utilisation - ce qui correspond, en général, à la fin de la garantie constructeur - une batterie a perdu entre 10 % et 30 % de son potentiel.

Avant de s’engager, il est recommandé d’effectuer un cycle complet de charge/décharge de la voiture que vous comptez acheter ou, mieux encore, de demander à votre vendeur de vous fournir un diagnostic de la batterie, qu’on appelle SoH (State of Health ou état de santé). Il exprime, en pourcentage, la capacité actuelle de la batterie par rapport à sa capacité initiale. Ce certificat s’obtient après un contrôle dans une concession de la marque ou auprès d’une entreprise spécialisée comme « La Belle Batterie », par exemple. Sur certains modèles, il est également possible d’évaluer ce fameux SoH en se connectant à la prise OBD2 via une application mobile.

3. Ne vous précipitez pas sur la moins chère

On trouve aujourd’hui des voitures électriques d’occasion autour de 5 000 €. Attention, cependant, à ne pas faire du tarif votre seul critère de choix. Les premières voitures électriques apparues sur le marché disposent d’une technologie batterie souvent dépassée. La plupart ne permettent pas de parcourir plus de 100 kilomètres entre deux charges. Si cette autonomie vous semble suffisante pour votre usage quotidien, pourquoi pas. Sinon, privilégiez un modèle plus récent.

Enfin, contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, un véhicule électrique conserve une excellente valeur résiduelle. Parce qu’il reste un produit rare, sa côte ne tient pas réellement compte de son âge ou de son kilométrage. Normal, à ce stade, puisque l’intégralité du parc électrique d’occasion ne représente pas plus de 25 % des ventes totales de véhicules électriques. En clair, même si vous le payez un certain prix aujourd’hui, vous ne perdrez pas beaucoup d’argent en revendant votre voiture électrique demain.

4. Profitez des aides de l’État

Bonne nouvelle : l’achat d’un véhicule électrique d’occasion ouvre droit à une prime de 1 000 €, à condition qu’il ait été immatriculé pour la première fois il y a au moins deux ans. Ce bonus écologique est cumulable avec la prime à la conversion, dont le montant peut varier de 2 500 € à 5 000 €, selon votre revenu fiscal, si le véhicule acheté n’excède pas 60 000 €.

A ces jolis coups de pouce de l’État peuvent également s’ajouter des aides régionales comme des exonérations de taxe rendant la carte grise quasiment gratuite. Chaque région disposant d’une certaine liberté d’action, n’hésitez pas à vous renseigner avant d’acheter. Mais retenez que ces aides supplémentaires sont conditionnées, le plus souvent, à l’achat d’un véhicule neuf.

5. Trois pièges à éviter

Primo, certaines voitures électriques d’occasion peuvent être adossées à un contrat de location de batterie. Il a l’avantage de réduire sensiblement le prix d’achat de la voiture neuve et de garantir la batterie à vie, mais il représente aussi un coût mensuel fixe (une centaine d’euros en moyenne) qui vient s’ajouter au montant de la facture d’électricité. Si cette offre, qui n’a pas rencontré un grand succès, a disparu, certains contrats passés courent encore aujourd’hui. Assurez-vous que cela ne concerne pas celle que vous comptez acheter. C’est une source de préoccupations futures.

Deuxio, si la plupart des voitures électriques récentes partagent les mêmes prises : Type 2 pour la charge normale, CCS pour la charge rapide, ce n’était pas le cas il y a encore quelques années. Tesla, certaines marques japonaises ou le trio Citroën C-Zéro-Mitsubishi i-MiEV-Peugeot iOn disposaient d’une prise “charge en courant continu“ spécifique (CHAdeMO ou autre), nécessitant aujourd’hui un adaptateur pour se brancher partout. Vérifiez ce point avant de signer.

Privilégiez le lithium-Ion, qui équipe l’essentiel des véhicules électriques aujourd’hui.

Tercio, certaines technologies batterie sont totalement has been. Fuyez les batteries au plomb, à l’autonomie très limitée, au nickel-cadmium, à l’entretien complexe. Idem pour le Lithium Métal Polymère, qui exige d’être maintenu à 60° pour ne pas se décharger, ce qui impose de laisser la voiture branchée lorsqu’elle ne roule pas. Bonjour la facture d’électricité ! Vous privilégierez le lithium-Ion, qui équipe l’essentiel des véhicules électriques aujourd’hui.

En conclusion

Vous ne prendrez pas un grand risque en vous lançant dans l’achat d’un véhicule électrique d’occasion. Au pire, sa batterie un peu dépassée limitera votre autonomie. Au mieux, vous goûterez au plaisir de rouler en silence et en douceur, sans émettre de CO2 et vous ferez de belles économies d’usage. Pour les ménages aux revenus modestes, c’est même une solution à privilégier.