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Océan, côte sauvage, art et légendes : une semaine dans le Morbihan

Par Fleur Amoignon

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Il existe un endroit où l'on peut longer un océan couleur “glaz”, prendre le large sur une île, remonter le temps dans les ruelles de petits villages, marcher sur les traces des Ducs de Bretagne, se perdre entre les menhirs, se laisser conter les légendes de Merlin l’enchanteur… Bienvenue dans le Morbihan, au Sud-est de la Bretagne !

Port de Sauzon à Belle-île-en-mer Morbihan Bretagne
Port de Sauzon à Belle-île-en-mer © Belle-île-en-mer

Jour 1 : côté mer, la presqu’île de Quiberon

Où que vous soyez en Bretagne, la terre et l’eau ne sont jamais bien loin l’une de l’autre. Le Morbihan, en breton « petite mer », ne fait pas exception.

La première étape de ce road trip se fait sur la presqu’île de Quiberon, accessible par l’isthme de Penthièvre. A l’ouest, la côte sauvage, avec ses criques et ses falaises, et à l’est, des plages très étendues en enfilade, lovées derrière les dunes. Réputée pour ses paysages à couper le souffle, d’un côté comme de l’autre, la presqu’île tient toutes ses promesses.

Du côté de la côte sauvage, qui porte bien son nom, souvent les éléments se déchaînent : l’océan s’anime et les vagues se cassent au pied des falaises, le vent nous pousse - ou nous freine, selon notre chance ! Au départ du port de Portivy - charmant village de pêcheurs où tout le monde semble se connaître - on emprunte le sentier côtier qui longe l’océan jusqu’au port de Quiberon, à la pointe de la presqu’île. La flore, qui varie au rythme des saisons, y est toujours dense, sauvage, belle. On s’attarde pour voir la pointe du Percho, les surfeurs de la plage de Port Blanc et son arche (ici, des grottes sont à découvrir à marée basse mais bien se renseigner sur les horaires), quelques mégalithes ici et là, Port Bara et Belle-île au loin.

La Côte Sauvage à Quiberon © Loïc Kersuzan - Morbihan Tourisme
La Côte Sauvage à Quiberon © Loïc Kersuzan - Morbihan Tourisme

Au bout du chemin, la récompense : le restaurant Brume. Le midi, on se régale de cette “cuisine bistro” pour un peu moins de trente euros. La carte, hebdomadaire, est réfléchie au fil des saisons et des marées, gage de fraîcheur et de qualité. Pour être sûr de pouvoir tester cette belle adresse, pensez à réserver.

La pause déjeuner finie, on est idéalement situé pour remonter côté baie de Quiberon. L’ambiance - qui contraste avec celle de la matinée - est à la détente sur la plage du grand Rohu et la plage du Conguel, qui invitent toutes les deux à se balader longuement à l’abri des vents d’ouest et pourquoi pas, à se poser pour observer les pirouettes acrobatiques des kites-surfeurs !

La plage du grand Rohu © Yannick Le Gal
La plage du grand Rohu © Yannick Le Gal

Après cette journée en plein air, il est temps de se reposer. Retour à Portivy chez Rivage, Chambres et Table d’hôte, où l’on pose nos valises pour les deux prochaines nuits. Anciennement le Petit Hôtel du Grand Large, adresse créative et engagée étoilée au guide Michelin, elle vient de rouvrir ses portes avec à la barre, désormais, Pauline et Thomas Le Morlec, les anciens employés ! Et la belle histoire continue : les six chambres avec vue mer sont toujours très confortables et la table d’une grande justesse. On sait où dîner les prochains soirs.

La chambre d'hôte Rivage à Portivy © Rivage
La chambre d'hôte Rivage à Portivy © Rivage

Jour 2 : le mystère des pierres mégalithiques à Carnac et Locmariaquer 

Le petit-déjeuner chez Rivage, à la fois gourmand et raffiné (mais un peu cher - à partir de 16 euros), est idéal pour démarrer du bon pied ce deuxième jour de road trip.

On prend la route direction Carnac, située à une vingtaine de minutes. Cette petite station balnéaire est mondialement connue pour ses alignements de menhirs - quelques milliers - à admirer idéalement dans la lumière du matin ou de la fin de journée pour éviter la foule et ajouter une touche fantastique et mystérieuse.

Ces pierres, dont la plupart datent d’entre 4800 et 3500 avant J.-C, ont été intégrées dans la culture populaire par les contes et légendes propres à la Bretagne et sont aujourd’hui l’un des symboles du Morbihan. Si les visites libres sont possibles d’octobre à mars, une visite guidée ponctuée d’anecdotes (d’avril à septembre) donnera l’opportunité de comprendre davantage ce site, qui peut paraître un peu abstrait à première vue.

Alignements du Ménec © Office du tourisme de Carnac
Alignements du Ménec © Office du tourisme de Carnac

A l’heure du déjeuner, retour dans le centre-bourg, où l’on s’attable chez Itsasoa : “La Mer” en basque. Un nom qui célèbre à la fois le sud-ouest, terre de jeunesse d’Erwann, chef passionné, et la Bretagne, sa terre d’origine. Sa philosophie ? Mettre en valeur des produits locaux de qualité autour d’une cuisine de la mer et végétale. Côté boissons, une cave engagée avec des références en bio, biodynamie et nature. Une vraie “iode” à la joie gustative (à partir de 28 euros).

On prend le temps d’une balade digestive dans la ville et sur la grande plage, avant de repartir pour Locmariaquer, deuxième étape du jour. Encore une petite ville bretonne qui ne manque pas d’attraits. Les incontournables : la pointe de Kerpenhir, qui offre un point de vue saisissant sur l’océan et un site de mégalithes avec trois monuments en particulier : le dolmen de la Table des Marchands, le Grand Menhir brisé et le tumulus d'Er Grah. Un livret de randonnée avec un circuit pédestre et vélo "Le sentier des mégalithes de Locmariaquer" est disponible gratuitement à l'Office de tourisme de Locmariaquer.

Site des mégalithes de Locmariaquer

Rte de Kerlogonan, 56740 Locmariaquer
02 97 57 37 59

Pour la soirée et la nuit, retour chez Rivage.

Jour 3 : Prendre le large à Belle-Île-en-Mer

Un signal retentit alors que le ferry s’engouffre entre les deux feux qui marquent l’entrée du port de Palais. En moins d’une heure de bâteau au départ de Port-Maria à Quiberon, on pose le pied sur Belle-île-en-Mer, la plus grande île de Bretagne.

Compagnie Océane

Liaisons quotidiennes passagers et véhicules
08 20 05 61 56

A l’arrivée, le dépaysement est immédiat. Ici, le temps semble s’écouler différemment. A pied, on commence la balade sur les quais en longeant les maisons colorées puis on remonte dans les ruelles de la vieille ville. On en profite pour déposer nos bagages à la chambre d’hôtes de Bordustard, où l’on passera la nuit. L'adresse est ouverte de mars à novembre ; entre décembre et février, on vous suggère de retourner le soir sur le continent à l’Hôtel Rivage, à Quiberon.

Pas de temps à perdre, on repart à la découverte de l’île à vélo - si la météo bretonne le permet ! Au choix : vélos traditionnels pour les sportifs ou vélos électriques pour les autres (car attention, Belle-île ne manque pas de relief !)

On pédale jusqu’à la commune de Sauzon, au nord de l’île, où l’on retrouve les maisons blanches aux volets colorés. Pour un déjeuner sur le pouce face au port, Audrey Echard propose à toute heure des galettes, crêpes avec ingrédients bio et glaces artisanales.

Le port de Sauzon à Belle-île-en-mer © Ferrand Clara
Le port de Sauzon à Belle-île-en-mer © Ferrand Clara

Audrey Echard, Artisane Glacière

Quai Joseph Naudin, 56360 Sauzon

Belle-île se vit aussi en randonnant. Le GR 340 (variante du GR 34), qui sillonne toute l’île, est idéal pour tous ceux qui aiment musarder le long des flots bleus, entre falaises et vallons. Pour parcourir l’ensemble de l’itinéraire - 85 km de sentier côtier è il faut compter environ cinq jours. En comptant un à deux jours sur l’île, on opte pour certaines portions à pied et d’autres accessibles en bus grâce au réseau de transports bien développé. A voir : la Pointe des Poulains, les Aiguilles de Port Coton, les plages de sable fin de Locmaria sans oublier Bangor et ses paysages typiques de la côte sauvage.

Les Aiguilles de Port Coton © Office de Tourisme Belle-île
Les Aiguilles de Port Coton © Office de Tourisme Belle-île

Voici une sélection de bonnes adresses de l’île, aussi gourmandes qu’engagées, où s’arrêter volontiers :

On goûte les délicieux fromages de la fromagerie Pilou, tenue par Maud Meyenberg. Depuis 2015, cette fromagère reconvertie fait revivre la production locale de lait cru entier.

Fromagerie Pilou

06 63 02 54 14

Pour les becs sucrés, direction la biscuiterie et confiserie artisanale La Bien nommée. Depuis 1997, Myriam et Christophe Niceron proposent des galettes fines et croustillantes au beurre frais et au blé noir ainsi que palets bretons et des caramels au beurre salé.

Pause lecture (et goûter) au centre de l’île dans le café-librairie La Veilleuse, le rêve devenu réalité d’Hélène Castagnez. On fait le plein de livres, notamment sur les thématiques nature, cuisine, environnement et jeunesse, et on déguste le meilleur cookie de Belle-Île.

Le café librairie La Veilleuse © Office du tourisme
Le café librairie La Veilleuse © Office du tourisme

Jour 4 : sur les traces des Ducs de Bretagne sur la Presqu’île de Rhuys

Au réveil, on peut tester la pâtisserie Origines de Solenn Le Pan et Paul Chauvaux. Toute l’année, on se régale des classiques de la pâtisserie française, de macarons ou de chocolats maison, préparés par ce couple formé dans de belles maisons (Jean-Paul Hévin, Pierre Hermé). Coup de cœur pour le roulé feuilleté vanille, pécan, caramel !

De retour sur le continent, on prend la direction de la Presqu’île de Rhuys. Sur la route, on traverse les villages du coin aux maisons typiques - pierres apparentes, portes de couleur et toîts en chaume - en prêtant l'oreille aux mouettes rieuses.

Premier arrêt : l’incontournable Château de Suscinio, entouré de marais et de bois. Pour remonter au temps des Ducs de Bretagne, des animations et des événements pour petits et grands sont programmés toute l’année.

Le domaine de Suscinio © Office du Tourisme
Le domaine de Suscinio © Office du Tourisme

Après la visite, on prend le temps de flâner (ou de se poser) sur la plage de Suscinio qui s’étire à perte de vue.

Déjà l’heure du déjeuner ! Deux options : d’avril à fin septembre, sauf les jours de mauvais temps, on déjeune les pieds dans le sable à la Cabane des poissons rouges, ambiance guinguette. Au menu : des poissons, des galettes, des burgers - tout est bon et local.

L’autre possibilité, la crêperie Les Pieds dans l’Plat. Des spécialités de la région réussies, à déguster aux beaux jours sur la terrasse ombragée à l’arrière.

L’après-midi, on part pour une marche de deux heures environ : la rando des falaises du Grand Mont - Saint-Gildas-de-Rhuys, d’un niveau facile. Une boucle entre terre et mer d’où l’on peut observer l’océan couleur “glaz” (vert, bleu, gris, on ne sait jamais vraiment) et la lande bretonne avec ses pins, ses genêts et ses ajoncs, qui se transforme au fil des saisons.

Le soir, et pour les deux prochaines nuits, on loge au Manoir de Beaupré à Vannes, à seulement 1,5 kilomètre du centre-ville. Les plus : le parking privé, les chambres très confortables et le petit-déjeuner délicieux et copieux.

Le Manoir de Beaupré à Vannes © Site officiel Manoir de Beaupré
Le Manoir de Beaupré à Vannes © Site officiel Manoir de Beaupré

Jour 5 : Vannes, entre histoire, art et énergie

A Vannes, les traces du passé sont intactes : les remparts et leurs jardins à la française, les maisons à pans de bois dans le centre-ville, les ruelles et leurs drôles de bustes en granit, la Cohue (aujourd’hui le Musée des Beaux-arts de Vannes), vestige des anciennes halles datant du Moyen-Âge et la cathédrale Saint-Pierre de Vannes.

Les maisons à colombages sont l'un des charmes de la vieille ville de Vannes © iStock
Les maisons à colombages sont l'un des charmes de la vieille ville de Vannes © iStock

Ce qui plaît aussi beaucoup ici, c’est l’énergie de la ville. Les lieux de vie culturels sont nombreux : le M.U.R (murs d’expression en plein air), le bar-ruche artistique et intergénérationnel BREF (avec des concerts, des ateliers …), Le Kiosque pour une expo photo, et le musée des beaux-arts.

Musée des beaux-arts de Vannes, La Cohue

15 Pl. Saint-Pierre, 56000 Vannes
02 97 01 63 00

On pousse la porte de L’Antidote, un bistro installé dans un décor centenaire fait de pierres, poutres et décoration vintage, au cœur de la cité fortifiée. Le midi, c’est un menu unique avec une cuisine du marché et le soir, on peut aussi opter pour leur bar à vin particulièrement convivial. Ici, ça cuisine juste et la cave propose une centaine de références engagées, sélectionnées avec soin. Dès que le soleil pointe le bout de son nez, quel plaisir de se poser sur la terrasse !

L’après-midi, on embarque sur le Petit Passeur vers la Presqu’île de Séné pour une courte traversée et hop : les bruits de la ville semblent maintenant loin ! A vous guinguettes et petites maisons de pêcheurs. Dépaysement garanti !

Les Petits Passeurs © A. Lamoureux
Les Petits Passeurs © A. Lamoureux

Crapule est l’adresse parfaite pour terminer la journée. Différentes ambiances : au rez-de-chaussée, le côté bistrot avec un comptoir qui donne sur la cuisine ouverte, et une table pour 6 personnes. A l’étage, plus de places : on s’installe confortablement pour tester cette carte appétissante. C’est à Benoît Michaud que l’on doit cet endroit très agréable où l’on mange vraiment bien, de la bonne musique en fond.

Jour 6 : Rochefort-en-Terre, La Gacilly, Lizio et Josselin, cités de caractère 

Pour ce sixième jour de road trip, on explore des petites cités au grand caractère, en commençant par Rochefort-en-terre. Pour apprécier ce petit bijou niché au cœur du Morbihan, on v yient plutôt le matin. On déambule dans les ruelles pavées, on entre dans les galeries et échoppes d’artisans d’art, on visite le parc du château. Pour ceux qui veulent avoir une vue d’ensemble de la ville, une randonnée de 6 kilomètres au départ des berges de l’étang du Moulin Neufen fait le tour.

Rochefort-en-Terre © A. Lamoureux
Rochefort-en-Terre © A. Lamoureux

Vingt minutes de route plus tard, La Gacilly. Beaucoup la connaissent comme le berceau de l’entreprise Yves Rocher mais depuis plusieurs années, le monde s’y rend aussi pour son festival photo à ciel ouvert (de mi-juin à début novembre), qui met l’humanisme et l’écologie à l’honneur. Il fait bon se promener dans les ruelles au charme authentique de la Gacilly et pousser la porte des ateliers d’artisans (souffleuse de verre, ébéniste, sculpteur…).

Festival photo à La Gacilly © Radio Vinci autoroute
Festival photo à La Gacilly © Radio Vinci autoroute

Le troisième arrêt du jour se fait à Lizio. Oui, ce village breton a un petit je-ne-sais-quoi qui rend sa visite très agréable mais c’est pour l’univers singulier du Poète Ferrailleur qu’il devient incontournable. C’est parti pour une balade enchantée de deux heures environ, entre maisonnettes habitées d’esprits espiègles, jardins insolites et cathédrales faites de bric et de broc. Derrière cette oeuvre un peu folle, Robert Coudray qui excelle dans l’art de la récupération. Les plus jeunes s’émerveillent et les adultes retombent en enfance !

Le poète ferrailleur à Lizio © L. Rannou
Le poète ferrailleur à Lizio © L. Rannou

La ville de Josselin fait incontestablement partie du patrimoine historique de la région. Le Château, fondé au début du 11e siècle et aujourd’hui encore habité par les descendants de ses fondateurs, la famille Rohan, vaut le détour. Le charme médiéval de la cité se retrouve aussi dans son quartier historique. Côté nature, le chemin de halage le long du canal ou le jardin du bois d’amour sont deux options très attrayantes.

C’est ici que l’on passe la nuit, au 14 St-Michel, une maison de maître au cœur de Josselin. Derrière le mur de pierre imposant, on entre dans un écrin de verdure à l’abri des regards. Tranquillité assurée ! Le petit plus : une borne pour les véhicules électriques est disponible avec supplément.

Jour 7 : La Forêt de Brocéliande et ses légendes 

On termine la semaine au vert, là où la magie des légendes arthuriennes opère, où un Arbre d’or symbolise le caractère fragile et précieux de la forêt et où la nature est apaisante : la forêt de Brocéliande. Pour arriver jusque là depuis Josselin, on découvre une Bretagne intérieure recouverte de forêt, plus confidentielle.

S’il faut choisir un chemin, le Val sans Retour est une bonne idée pour plonger dans le monde fantastique de la fée Viviane, de Merlin l’enchanteur et du chevalier Lancelot. Le circuit de randonnée Les Landes de Gurwant vous mènera à plusieurs sites légendaires incontournables, notamment le Château de Trécesson (qui se visite en été), l’Hôtié de Viviane ou le Tombeau des Géants. Pour une immersion totale, on opte pour un conteur “passeur de message” !

Val sans Retour dans la Forêt de Brocéliande © Poriel Thibault
Val sans Retour dans la Forêt de Brocéliande © Poriel Thibault

Résumé du road-trip 

Durée du road-trip 7 jours
Km parcourus Environ 260 km
Lieu de départ Presqu'île de Quiberon
Lieu d'arrivée Forêt de Brocéliande