Road trip occitan autour de la Montagne Noire : au coeur du sud ouest plus confidentiel
A l’heure où l’hiver pointe le bout de son nez, on cherche des escapades qui réchauffent le corps et l’esprit. L’Occitanie et le Tarn offrent un parfait mélange d’activités nature et culture et de belles adresses où il fait bon se réfugier pour se régaler et s’endormir paisiblement. En route pour un road trip de cinq jours aussi excitant qu’occitan !
Jour 1 : Mazamet
Plus loin des radars touristiques que ses voisines Albi et Castres, Mazamet a pourtant plus d’un tour dans son sac pour séduire. Au cœur de l’Occitanie, dans le Tarn, la ville offre un cadre naturel unique, un patrimoine culturel riche et une gastronomie réconfortante, au pied de la Montagne Noire.
La première activité incontournable : la traversée de la passerelle, accessible en trente minutes par le sentier du chemin de la Jamarié, au départ de Mazamet.
On déambule sur ce chemin aérien à 70 mètres au-dessus du sol, les grands pins de la Montagne Noire de chaque côté - une vue exceptionnelle sur la vallée de l’Arnette (presque) pour nous seuls en basse saison !
De l’autre côté, Hautpoul, village médiéval perché avec ses ruelles pittoresques, et ses boutiques d’artisanat local.
Pour le déjeuner, les snacks du restaurant la Fringale tombent à pic ! Côté salé : de succulentes planches de charcuteries et fromages locaux et des sandwichs bien garnis ; côté sucré : des gaufres et des crêpes réconfortantes après l’effort. Ce qu’on aime aussi ici, en dehors de la vue exceptionnelle, c’est l’accueil généreux et authentique des maîtres des lieux, Nadine et Yannick.
La Fringale
Au retour, halte à la Maison du Bois et du Jouet. A travers plusieurs activités natures et créatives, on suit le chemin “de la forêt à l’arbre, de l’arbre au bois, du bois au jouet”. Balades dans le bois des contes ou le bois des fables, ateliers, boutique de beaux jouets en bois, l’expérience est pensée pour les plus jeunes mais les grands pourront y retrouver leur âme d’enfant !
En basse saison, les journées raccourcissent et invitent à se mettre au chaud. Geoffrey et Janice de La Villa de Mazamet vous accueillent dans leur maison d’hôtes de caractère et ce, dès le dîner (les vendredis et samedis soirs), avec une cuisine qui réunit les gourmandes saveurs locales, méditerranéennes et asiatiques. Toujours avec des produits du coin ! Pour les autres soirs, les hôtes conseillent avec justesse des adresses à proximité, selon les envies de chacun. Avant de retrouver sa chambre pour les deux prochaines nuits, on peut bouquiner dans la bibliothèque ou se détendre dans le jacuzzi.
La Villa de Mazamet
Jour 2 : Montolieu et la ferme des Ânes d’Autan
Le matin, on savoure un petit-déjeuner en regardant, bien au chaud, la lumière d’hiver qui se lève. On prend la route direction Montolieu, le village “du livre et des arts”. L’activité locale tourne autour de cette thématique culturelle : on y visite le musée des arts et métiers du livre, lové dans une petite rue qui retrace l’histoire de l’écriture et du savoir-faire des métiers du livre à travers une exposition, des visites guidées et des ateliers. En déambulant dans les rues, on découvre aussi une quinzaine de librairies de livres anciens, neufs ou d’occasion.
Musée des Arts et Métiers du Livre
Autre lieu emblématique de la dynamique culturelle du village, le Pôle culturel de la Manufacture. L’endroit raconte un bout d’histoire de Montolieu : d’abord manufacture textile parmi les plus importantes jusqu’à la Révolution, elle a ensuite servi de refuge aux réfugiés espagnols de la Retirada, fuyant la dictature franquiste. Aujourd’hui c'est un lieu de vie, dans lequel on vibre au rythme des expositions, concerts, pièces de théâtre, battles de danse… On y mange bien aussi, au restaurant l’Apostrophe, de mars à novembre.
Une autre option restauration ? Sans hésitation, le restaurant Chapters. Sébastien et son épouse Roisín font un sans-faute, du service chaleureux aux savoureuses assiettes 100% maison, sans oublier la déco ambiance bistrot. Une belle adresse dans le cœur du village, qui attire locaux et gens de passage, tous gourmets à coup sûr (pensez à réserver) !
Restaurant Chapters
Avant de reprendre la route, on traverse le pont qui surplombe l’Alzeau pour une jolie vue sur le village. L’après-midi, on s’arrête à la ferme des Ânes d’Autan, au cœur de la Montagne Noire, gérée par Myriam depuis 2018. Le lieu invite à prendre le temps : on salue les ânesses en visitant le domaine, on découvre les produits faits sur place (on peut même observer le procédé de fabrication des savons), on profite d’un massage bien-être ou on se réchauffe dans le salon de thé. Pour prolonger le plaisir, vous pouvez même y dormir. Le petit plus : ce lieu est particulièrement engagé au sein du tissu économique local. De la fabrication des emballages à celle des produits eux-mêmes, en passant par l’approvisionnement pour la restauration sur le domaine, le service informatique … Tout est fait à 100% en Occitanie !
Jour 3 : randonnée depuis Dourgne et village de Brassac
En moins de quarante minutes en voiture, on arrive à Dourgne, point de départ d’une randonnée d’environ douze kilomètres qui serpente dans la Montagne Noire. L’objectif : grimper jusqu’à la Capelette de Dourgne. Les plus motivés seront récompensés en chemin par de superbes panoramas, la traversée de forêts de pins et du désert de Saint Ferréol et bien sûr, à l’arrivée, le point de vue sur toute la vallée, le calme et la sensation de pouvoir profondément se ressourcer. L’autre option pour arriver au sommet : rouler jusqu’au parking de la Capelette puis marcher cinq minutes.
On termine la journée dans le village de Brassac-sur-Agout, réputée pour son château - aujourd’hui fermé - et son vieux pont du 12ème siècle classé monument historique. On flâne dans ses ruelles paisibles qui conservent les traces du passé médiéval, on entre dans les quelques petites boutiques… Ce qu’on aime et retient, c’est avant tout l’esprit de village bien ancré ici : les locaux sont accueillants, souriants et n’hésitent pas à lancer une discussion !
En voiture
Tous les stationnements sont gratuits dans le village, attention cependant aux zones bleues (disque de stationnement).
A l’heure du dîner, on passe à table à la Part des Anges, une belle adresse à Castres (à une trentaine de minutes en voiture depuis Brassac). Le chef mitonne des assiettes généreuses, gourmandes et soignées qui mettent à l’honneur les producteurs locaux.
La Part Des Anges
A Castres, on circule essentiellement à pied mais il y a de nombreux parkings à proximité. On se prélasse près du feu dans la jolie maison d’hôtes indépendante au pied de l’Agout, Le Préau Saint-Jacques, avant de s’endormir paisiblement. Le parking est à seulement trois minutes à pied : Q-Park Berges.
Jour 4 : Castres et le massif du Sidobre
Au petit matin, on se prépare un petit-déjeuner avec les bons produits locaux et bio apportés par les hôtes Julie et Rodrigo, qui habitent juste de l’autre côté de la haie. L’étape incontournable à Castres, c'est la découverte de ses jolies maisons à colombages aux tons pastel donnant sur l’Agout, qui étaient autrefois des ateliers de tanneurs ou de tisserands. Ça tombe bien car depuis la maison d’hôtes, on rejoint les quais en quelques minutes de marche !
Castres, c’est aussi la rencontre entre l’art (avec le musée Goya et les jardins de l’Evêché dessinés par André Le Nôtre), le sport (l’incontournable rugby) et la gastronomie (quelques spécialités : le pumpet, pâtisserie feuilletée au citron, l’ail rose de Lautrec ou les charcuteries et fromages des monts de Lacaune).
À l’heure du déjeuner, c’est la Maison Fripon qui régale, et plus précisément Claire et Benjamin, qui puisent leurs influences culinaires ici et ailleurs. Leur adresse a déjà convaincu les locaux et il est prudent de réserver si on veut être sûr d’avoir une place.
Restaurant Maison fripon Castres
L’après-midi, on se gare au parking du Lac du Merle (peu de places mais normalement pas de problème en basse saison), à une vingtaine de minutes en voiture. Par une belle journée d’hiver, l’endroit a des airs de Canada, avec les pins qui se reflètent dans l’eau du lac. Sur le “sentier des merveilles”, un peu féerique, on croise des blocs de granites gigantesques qui portent tous un nom donnant une indication sur leur morphologie : le Roc de l’Oie, l’Elephant, le Fauteuil du Diable … On laisse libre cours à son imagination !
Pour ce soir-là, on a pris soin de réserver chez Amapola Kitchen, situé au bout du Pont vieux à Albi, du côté “non touristique”. Dans ce bistrot moderne, la cheffe envoie une cuisine aux influences sud-américaines, italiennes et comoriennes. Embarcation immédiate pour un voyage culinaire, sans quitter le sud-ouest de la France ! Réservation indispensable.
Pour passer la nuit, on choisit la maison d’hôtes L’Autre Rives, pleine de charme, à moins de dix minutes à pied du centre historique d’Albi. Isabelle et Philippe, qui nous font nous sentir comme à la maison, y sont pour beaucoup dans ce coup de cœur. Le couple est aux petits soins et propose de nombreux services pour simplifier le séjour (réservation de tables ou activités, conseils de visites, parking, petit-déjeuner …). Sans oublier les espaces bien-être : piscine aux beaux jours, salle de sport et sauna. Le lieu est idéal en toute saison !
L'Autre Rives, chambres d'hôtes design au centre d'Albi
Jour 5 : Albi & vignobles de Gaillac
Jusqu’à présent, on s’est laissé charmer par le Tarn - sa nature omniprésente, ses villes et villages typiques, ses habitants à l’accent chantant - et Albi ne déroge pas à la règle. La visite commence sur le pont du 22 août 1944, le pont principal de la ville. D’ici, on profite d’une vue à couper le souffle sur le centre historique, la Cathédrale Sainte-Cécile, les vieux ponts qui se succèdent, enjambant la rivière Tarn. Les petites rues étroites nous emmènent de maisons médiévales en petites places de charme (les places Savène et Sainte-Cécile notamment) en passant par le marché couvert et l’église collégiale Saint-Salvi et son cloître… Encore une ville où il fait bon flâner !
La dernière activité du séjour réjouira les amateurs de vin. La région, surnommée la “petite Toscane tarnaise”, est reconnue pour ses nombreux vignobles. La route de campagne qui serpente la vallée et ses domaines est ponctuée d’anciennes bastides. On ne rencontre que des passionnés qui transmettent leur amour de la vigne de génération en génération. On a goûté les vins de Christophe et Nathalie, du domaine de Gayssou : une réussite !