Qu’est-ce qu’un véli, ce véhicule électrique entre vélo et voiture ?
Ni vélo, ni voiture, le véli est un véhicule léger électrique parfaitement adapté aux trajets du quotidien. Économe, compact et respectueux de l’environnement, il constitue une solution d’avenir pour se déplacer autrement, notamment hors des grandes villes.

La voiture individuelle reste aujourd’hui incontournable pour nombre de Français, en particulier dans les zones rurales et périurbaines. 86 % des Français en possèdent au moins une, et le parc automobile français a dépassé les 39 millions en 2024. Mais ce mode de transport, aussi pratique et confortable soit-il, a des limites : la voiture représente à elle seule 17 % des émissions de CO₂ en France, et plus de la moitié de celles du secteur des transports1↓. Sans compter les coûts d’entretien, de carburant ou de stationnement, de plus en plus lourds pour les ménages. C’est dans ce contexte que naît le véli, une nouvelle catégorie de véhicules à la fois sobres, pratiques et économiques.
Un véhicule à mi-chemin entre le vélo et la voiture
Le terme véli est la contraction de « véhicule léger intermédiaire ». Il désigne un engin électrique, à deux, trois ou quatre roues, souvent carrossé, et dont le gabarit comme la puissance le placent entre le vélo électrique et la voiture. Destiné aux trajets de proximité, le véli est adapté pour aller au travail, faire ses courses ou accompagner ses enfants à l’école. « Ce sont des véhicules qui appartiennent aux catégories réglementaires comprises entre L1e [les deux-roues légers, Ndlr] et L7e [les quadricycles lourds, Ndlr] : tout ce qui se situe entre le vélo et la catégorie M des voitures telles qu’on les connaît », détaille Hélène Jacquemin, co-présidente de l’Association In’VD (Innovation véhicules doux).
Bon à savoir
Les véhicules légers intermédiaires consomment jusqu’à 10 fois moins d’énergie qu’une voiture thermique. (Source : Ademe)
Du vélo-cargo à la mini-voiture
Les véhicules légers intermédiaires (ou vélis) sont en quelque sorte le chaînon manquant entre le vélo et la voiture. Leur objectif : « Remplacer une partie des voitures en répondant à un grand nombre d’usages du quotidien », explique Aurélien Bigo, chercheur sur la transition énergétique des transports. « Si on prend les véhicules intermédiaires les plus proches des voitures telles qu’on les connaît aujourd’hui, on a l’exemple des voiturettes comme la Citroën Ami, qui sont limitées à 45 km/h, ou des mini-voitures limitées à 80 ou 90 km/h ».
c’est un véhicule beaucoup plus léger, beaucoup plus sobre et donc beaucoup moins impactant pour l’environnement et beaucoup moins coûteux.
Aurélien Bigo,
chercheur sur la transition énergétique des transports.
« De l’autre côté du spectre, il y a les véhicules intermédiaires proches des vélos classiques, mais qui sont des sortes de vélos augmentés. Il y a des vélos à assistance électrique qui peuvent aller jusqu’à 45 km/h comme le Speed Pedelec, les vélos-cargos, les vélos pliants qui facilitent l’intermodalité, et même des “vélomobiles” : des véhicules qui ont la forme d’une voiture, avec un pédalage assisté à 25 ou 45 km/h », poursuit Aurélien Bigo. Les vélis possèdent, selon les modèles, des batteries de 2 à 12 kWh, pour une autonomie allant jusqu’à 130 km.


Des modèles adaptés à tous les besoins et profils
Ces « vélos voitures » offrent, par rapport au vélo classique, des conditions de confort et de protection contre les intempéries proches de celles d’une voiture. « Et en même temps, par rapport à la voiture, c’est un véhicule beaucoup plus léger, beaucoup plus sobre et donc beaucoup moins impactant pour l’environnement et beaucoup moins coûteux », fait valoir Aurélien Bigo.
Bon à savoir
Certains modèles peuvent se conduire sans permis de conduire, selon leur puissance ou leur homologation (catégorie L6e ou L7e).
Le véli répond ainsi à un besoin : celui de se déplacer facilement là où les transports en commun sont peu fréquents, voire inexistants. Dans les territoires ruraux ou les zones périurbaines, où la voiture est souvent le seul recours, le véli offre une alternative. Certains vélis permettent de déplacer deux personnes (parfois trois, voire quatre pour les mini-voitures), ou bien un adulte et 2 enfants, avec des bagages ou une poussette. C’est le cas de prototypes comme le QBX Sorean par exemple, qui est un quadricycle de 120 kg pouvant atteindre 45 km/h, ou encore de Kilow La Bagnole – un quadricycle à pédales avec assistance électrique en passe d’être homologué – qui peut transporter deux personnes et possède une petite remorque pour le transport de marchandises.


Un segment encore en développement
Le véli constitue aujourd’hui un segment émergent de la mobilité, répondant en particulier aux besoins de mobilités en territoires ruraux et périurbains. Son déploiement dépendra de plusieurs facteurs : l’évolution des réglementations, le développement d’infrastructures adaptées, l’industrialisation de ces véhicules mais aussi l’adhésion des usagers à ces nouveaux usages. Des expérimentations sont en cours dans 22 territoires en France, et plusieurs modèles sont déjà proposés à la vente ou en test. Reste à observer comment ces véhicules trouveront leur place dans l’offre de mobilité des prochaines années.