Conduite supervisée : prendre confiance avant de passer le permis B
La conduite supervisée est une méthode d’apprentissage qui vous permet de gagner en expérience et en confiance en vous, avant de (re)passer l’épreuve pratique du permis B. Quelles sont les conditions d'accès à cette formation et l'impact en matière d'assurance ? Toutes les réponses dans cet article dédié.
Sommaire
- Qu’est-ce que la conduite supervisée ?
- Quelles sont les conditions d’accès à la conduite supervisée ?
- Quels sont les avantages de la conduite supervisée ?
- Conduite supervisée vs conduite accompagnée : quelles différences ?
- Quelles sont les obligations à respecter sur la route en conduite supervisée ?
- Quelles sont les règles en matière d’assurance ?
- L’assurance peut-elle refuser de couvrir la conduite supervisée ?
Qu’est-ce que la conduite supervisée ?
La conduite supervisée permet à un élève, âgé de 18 ans minimum et inscrit dans une école de conduite, de compléter sa formation initiale (dispensée par l'auto-école) en conduisant aux côtés d’un ou plusieurs accompagnateurs. Pour rappel, la formation initiale à la conduite comprend une partie théorique qui prépare à l'examen du code et une formation pratique qui prépare à l'épreuve pratique de l'examen du permis de conduire.
Cette forme d'apprentissage a pour objectif de passer l'examen du permis B dans des conditions plus sereines en étant mieux préparé.
L’apprentissage s’effectue en deux étapes :
- Une formation initiale réalisée dans une auto-école : composée d’une partie théorique et d’une formation pratique d’un minimum de 20 heures (ou 13 heures dans le cas d’une voiture automatique) ;
- Des heures de conduite supervisées avec un accompagnateur : la période de conduite supervisée commence par un rendez-vous préalable sur site, c'est-à-dire, une session de conduite de 2 heures minimum durant laquelle le formateur de l’auto-école prodigue des conseils à l’élève, comme à l’accompagnateur.
Les conseils de la rédac
Si vous avez échoué à l’épreuve pratique du permis de conduire, sachez que la conduite supervisée est non seulement accessible avant de commencer la conduite, mais également après avoir essuyé un premier échec. N’hésitez pas à opter pour cette forme d’apprentissage et reprenez confiance en votre conduite avant de passer à nouveau l’examen.
Quelles sont les conditions d’accès à la conduite supervisée ?
L’article L211-4 du Code de la route stipule que : « Toute personne âgée d’au moins dix-huit ans peut suivre un apprentissage en conduite supervisée des véhicules légers, sous la surveillance constante et directe d’un accompagnateur, après validation soit de sa formation initiale, soit de compétences minimales lors de l’épreuve pratique du permis de conduire définies par arrêté du ministre chargé de la sécurité routière. »
Concrètement, pour accéder à cette formation, il faut donc :
- Avoir 18 ans ou plus ;
- Disposer du code ou détenir une autre catégorie de permis depuis 5 ans minimum ;
- Détenir l’attestation de fin de formation initiale ou AFFI (qui figure en annexe du livret d’apprentissage) délivrée par l’auto-école ;
- Obtenir l’accord de l’assurance du véhicule après en avoir fait la demande.
Dans le cas où le candidat aurait déjà échoué à l’épreuve pratique du permis de conduire, il a la possibilité d’accéder directement à la conduite supervisée, à condition d’avoir validé un certain nombre de compétences minimales prédéfinies lors de l’examen.
Bon à savoir :
L’accompagnateur doit, lui aussi, remplir certaines conditions pour pouvoir assurer ce rôle. Il doit être titulaire du permis B depuis 5 ans minimum, avoir obtenu l’accord de l’assurance et ne pas avoir été sanctionné, au cours des 5 années précédentes, par une invalidation ou une annulation du permis de conduire. L’accompagnateur peut être un membre de la famille ou non.
Quels sont les avantages de la conduite supervisée ?
Cette méthode d’apprentissage présente deux avantages majeurs :
- Gagner en expérience de conduite et en confiance avant le passage de l’épreuve pratique ;
- Améliorer ses acquis à moindre coût, surtout dans le cas où le candidat attend de passer à nouveau l’examen suite à un premier échec.
Le saviez-vous ?
Après avoir réussi l'examen du permis de conduire, vous devez formuler une demande de permis (pour sa fabrication) auprès de l'ANTS (Agence nationale des titres sécurisés). La démarche peut être réalisée en ligne, directement sur le site de l'ANTS.
Conduite supervisée vs conduite accompagnée : quelles différences ?
La conduite supervisée est un système d’apprentissage plus souple que l’apprentissage anticipé de la conduite (AAC ou conduite accompagnée). Les deux formations visent à se préparer au mieux au passage de l’épreuve pratique du permis de conduire. Cela dit, si certaines bases sont communes aux deux formations, on recense également plusieurs différences notables.
Les bases communes aux deux formations
- Une formation initiale est obligatoire avant de commencer la conduite avec l’accompagnateur ;
- L’obligation de passer le code de la route et de réaliser au moins 20 heures de conduite avec un enseignant d’auto-école ;
- Le candidat doit obtenir une attestation délivrée par l’enseignant pour confirmer qu’il est prêt à conduire avec son accompagnateur ;
- Dans les deux cas, le candidat doit obtenir l’extension de garantie de l’assurance pour le véhicule servant à la conduite accompagnée ou supervisée ;
- Les critères qui autorisent un conducteur à devenir accompagnateur de conduite sont les mêmes, quelle que soit la formation choisie.
Les différences entre les deux formations
- La conduite supervisée est accessible à partir de 18 ans tandis que l’ACC est possible pour les plus jeunes, dès l’âge de 15 ans ;
- La conduite supervisée n’est soumise à aucune distance minimale parcourue, ni même à une durée minimale, contrairement à l’ACC qui prévoit un minimum de 3000 kilomètres parcourus au total sur une durée d’au moins un an ;
- À la différence de l’ACC, la conduite supervisée ne permet pas de réduire la durée de la période probatoire. Le nouveau titulaire du permis de conduire en conduite supervisée est donc soumis aux mêmes règles que les jeunes conducteurs (titulaires du permis probatoire) ayant suivi le cursus « classique ». C’est-à-dire qu’il dispose de 6 points sur son permis et doit attendre 3 ans sans aucune infraction pour en obtenir 12.
Bon à savoir
Il existe une autre méthode d'apprentissage : la conduite encadrée par un accompagnateur, qui s'adresse aux élèves à partir de 16 ans, qui suivent une formation professionnelle, en vue d'obtenir un diplôme de l’éducation nationale.
Quelles sont les obligations à respecter sur la route en conduite supervisée ?
L’élève qui suit une formation en conduite supervisée doit respecter un certain nombre de règles :
- Ne conduire qu’en France ;
- Rouler en voiture de jour, comme de nuit et par diverses conditions météorologiques ;
- Circuler sur les routes et les autoroutes ;
- Respecter des limitations de vitesse spécifiques :
Type de route | Vitesse maximum autorisée |
Agglomérations | 50 km/h |
Routes à 2 chaussées séparées par un terre-plein central | 100 km/h |
Sections d'autoroutes limitées à 130 km/h | 110 km/h |
Autres sections d'autoroutes | 100 km/h |
Autres routes | 80 km/h |
Bon à savoir :
S’agissant des distances de sécurité à respecter, elles sont identiques à celles imposées aux autres automobilistes sur la route.
Quelles sont les règles en matière d’assurance ?
La conduite supervisée d'une voiture nécessite d’obtenir au préalable une extension de garantie de la part de l’assurance. Cette extension n’entraîne aucune surprime. L’accord ainsi obtenu par l’assurance est joint au contrat de formation de l’élève et précise le nom du ou des accompagnateurs autorisés par la société d’assurance à assurer cette fonction.
Bon à savoir :
À la différence de la conduite accompagnée, la conduite supervisée ne permet pas d’accéder à des tarifs plus avantageux en matière d’assurance.
L’assurance peut-elle refuser de couvrir la conduite supervisée ?
L’assurance peut refuser de fournir une extension de garantie pour conduite supervisée si l’élève a été condamné pour :
- Conduite sous l’emprise d’un état alcoolique ;
- Délit de fuite ;
- Conduite en période d’annulation ou de suspension de permis ;
- Refus de s’arrêter suite à un ordre émis par les forces de l’ordre ;
- Homicide ou blessures involontaires.
Les assurances peuvent également ne pas assurer les candidats dont la conduite représente un risque trop élevé à leurs yeux.