Retour de la limitation à 90 km/h : votre département est-il concerné ?

Article mis à jour le 23 octobre 2023.

Porté par l’ancien Premier ministre Édouard Philippe, le décret de la limitation de vitesse à 80 km/h est entré en vigueur en juillet 2018. Cette mesure concernait près de 400 000 kilomètres de routes secondaires, à double sens, dépourvues de séparateur central et hors agglomération. Son objectif : faire en sorte de réduire la mortalité routière.

Mais au cours de ces trois dernières années, de nombreux départements ont fait marche arrière et pris la décision de revenir aux 90 km/h. Selon les informations de la Ligue de défense des conducteurs, au 17 août 2023, on compte 52 départements qui ont choisi de revenir aux 90 km/h.

"Alors que le Morbihan et le Gard s'apprêtent à franchir le pas, le Var a remonté la vitesse sur 175 kilomètres de routes. Les Alpes-de-Haute-Provence, elles, se sont contentées de 90 kilomètres de routes revenues à 90 km/h depuis juin 2023", souligne la Ligue de Défense des Conducteurs.

À date, 40 départements ont décidé de maintenir une vitesse maximale autorisée à 80 km/h. S'il est compliqué de dessiner une carte des départements concernés par un retour aux 90 km/h (car nombre d'entre eux ne sont qu'en partie concernés), nous pouvons tout de même établir la liste des départements et de leur décision politique, partagée par la ligue des conducteurs :

Si la mesure des 80 km/h a souvent été décriée, elle aurait eu néanmoins un impact sur le nombre de tués sur les routes de campagne. Selon les données de la Sécurité Routière, qui s'est appuyée sur le rapport du Cerema (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement), la mortalité a baissé de 12 % au cours des 18 premiers mois qui ont suivi la mise en place des 80 km/h, soit une baisse de « 331 tués sur le réseau considéré par rapport à la période de référence 2013-2017 ».

Ces données ont toutefois été contestées par des associations d'automobilistes. Selon la Ligue de défense des conducteurs, l'étude serait biaisée en raison d'une évaluation basée « sur des routes où la vitesse maximale peut aussi bien être 70, 90 ou 110 km/h » et où « seule la vitesse est retenue, excluant de fait tout autre facteur : alcool, stupéfiants, dégradation des routes, conditions météorologiques, distances de sécurité, fatigue, téléphone au volant...» Autant d'éléments susceptibles d'altérer la concentration lors de la conduite.

Au-delà de l'impact sur la sécurité routière, cette mesure aurait aussi des résultats favorables sur l’environnement. En 2014 déjà, l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) a publié un rapport qui concluait qu'au-delà de 70 km/h, « les réductions de vitesse (avaient) un effet plutôt positif sur les émissions de particules et d'oxydes d'azote. »

En 2020, le Cerema a dressé le même bilan : « Concernant les effets environnementaux, les analyses ont montré que la mesure entraînait une légère diminution des principaux polluants atmosphériques et des nuisances sonores, bien que cette dernière ne soit pas perceptible par l’oreille humaine. »