Voitures, BD, souvenirs : on a testé l’expo Tintin à Mulhouse, un concentré de pop culture

Implanté dans une ancienne filature, l'incontournable musée national de l’Automobile de Mulhouse abrite la plus grande collection automobile au monde, grâce aux mythiques frères Schlumpf. D’ordinaire, on y vient admirer des Bugatti Royale, des Delahaye de course, des prototypes futuristes… Cette année, du 5 avril au 11 novembre, le musée fait de la place dans ses allées à un pan emblématique de la culture populaire : la BD. Il acceuille une exposition consacrée à la bande dessinée franco-belge, en explorant la place des voitures dans les aventures de Tintin.

Si Tintin parcourt la planète à pied, en avion, en train ou en bateau, la voiture occupe une place de choix dans ses aventures. Au fil des albums, les voitures ne se contentent pas de transporter les héros : elles accompagnent les rebondissements, accélèrent les intrigues, créent des ruptures de rythme. Symboles de mobilité et de modernité, elles incarnent aussi l’urgence, le danger, l’imprévu. La voiture devient un catalyseur de l’action, un outil de fuite ou de poursuite, mais aussi un marqueur social ou politique. Certaines silhouettes automobiles sont devenues aussi emblématiques que les personnages eux-mêmes.

Qui n’a pas en tête la mythique jeep poursuivant le capitaine Haddock dans Le Crabe aux pinces d’or ou la fameuse traction sabotée dans L’Affaire Tournesol ? Chaque véhicule devient un repère narratif et visuel, parfois même un ressort comique ou dramatique.

Dès l’entrée de l’exposition, le ton est donné : voitures grandeur nature, planches originales d’Hergé, croquis techniques et maquettes reconstituent les scènes mythiques des aventures de Tintin. On y croise la 2CV de Tournesol, la Ford T de Tintin au Congo, ou encore la Lincoln Zephyr de L’Oreille cassée. Chaque modèle est accompagné d’un extrait de l’album correspondant.

L’exposition rend aussi hommage au perfectionnisme d’Hergé, qui s’inspirait souvent de publicités, de catalogues ou de photographies d’époque pour représenter avec une justesse quasi documentaire les voitures de ses albums. De la carrosserie aux phares, rien n’est laissé au hasard. En les réunissant dans un espace muséal, l’exposition propose une lecture patrimoniale de la fiction : elle montre comment les objets roulants de Tintin sont aussi des reflets du XXe siècle.

L’exposition joue aussi la carte de l’interactivité : bornes numériques, jeux pour enfants, audio-guides enrichis - tout est pensé pour éveiller la curiosité des visiteurs de tous âges. Les plus jeunes découvrent les trésors mécaniques du passé en suivant les aventures d’un héros intemporel, pendant que les adultes replongent dans leurs souvenirs d’enfance, portés par la magie des albums de Tintin.

En croisant les trajectoires de la fiction et de l’histoire automobile, le musée vise un public élargi, curieux de découvrir comment un simple objet – la voiture – peut devenir le reflet d’une époque, d’une culture et d’un imaginaire collectif.