• Accueil
  • Vidéos

Conduite sous médicaments : les risques et précautions

Par Marine Madelmond

Partager cet article

Le 30 octobre 2023, la Sécurité Routière a lancé une nouvelle campagne de prévention sur les risques liés à la prise de médicaments. L’occasion d’en savoir plus sur les précautions à prendre en cas de prise de médicaments avant de conduire.

Une femme avalant une pilule.

Si l’on dénonce le plus souvent l’alcoolémie ou l’usage de stupéfiants au volant, d’autres facteurs peuvent aussi augmenter les risques sur la route. En France, la part des accidents attribuables aux médicaments se situe entre 3 et 4 % selon la Sécurité Routière. C’est moins que la part des accidents attribuables à la vitesse, à l’alcool ou encore aux drogues, mais cela reste significatif.

Et pour cause, la prise de certains médicaments peut altérer les capacités physiques et cognitives d’un conducteur. Ce dernier est même susceptible de ne pas se rendre compte de l’effet d’un médicament sur ses capacités à circuler en toute sécurité !

La sécurité sur la route commence sur votre table de nuit.

Sécurité Routière.

Sécurité routière : une campagne préventive sur les ondes

Fin octobre 2023, la Sécurité Routière a lancé une nouvelle campagne de prévention autour du risque lié à certaines pathologies ou à la prise de médicaments. Du 30 octobre au 29 novembre, deux chroniques portées par deux médecins généralistes seront diffusées sur plusieurs radios nationales. L’objectif : parler conduite, santé et médicaments. 100 000 médecins recevront en parallèle un « mémento leur détaillant toutes les pathologies pouvant avoir une incidence sur la conduite, et la marche à suivre pour chaque situation », indique le communiqué de la Sécurité Routière.

Tweet de la Sécurité Routière.

Bon à savoir

Selon l’arrêté du 28 mars 2022, « la conduite d'un véhicule terrestre à moteur requiert une aptitude physique, cognitive et sensorielle. Le conducteur apprécie sa capacité à conduire au regard de ses affections médicales, de son état de fatigue et de vigilance, de sa capacité de mobilité, de la prise de médicaments ou de substances psychoactives, dans le respect de l'article R. 412-6 » du Code de la route.

Médicaments et conduite : quels effets redouter ?

Qu’ils se présentent sous la forme de gouttes, capsules, sirops ou comprimés, tous les médicaments ont un effet sur l’organisme. Et ces effets peuvent prendre la forme de symptômes incompatibles avec la conduite, par exemple  :

  • Des somnolences ;
  • Des troubles de la vue ;
  • Une baisse des réflexes ;
  • Des maux de tête ou vertiges.

Bon à savoir

Selon la Sécurité routière, plus de 11 millions de Français consomment des benzodiazépines au moins une fois dans l’année. Or, tous les dérivés de cette substance – le plus souvent utilisée comme sédatif ou tranquillisant – sont contre-indiqués dans le cadre de la conduite de véhicules.

Attention aux pictogrammes sur les boîtes de médicaments

Pictogrammes pour indiquer le niveau de risque d'un médicament.
Pictogrammes pour indiquer le niveau de risque d'un médicament.

Sur les boîtes de médicaments présentant un risque pour la conduite, des pictogrammes (triangles de couleur affichant une voiture) indiquent le niveau de dangerosité du produit en cas de conduite. Ces pictogrammes sont classés en trois catégories :

Niveau 1 : les médicaments de niveau 1 portent l’indication « Soyez prudent, ne pas conduire sans avoir lu la notice ». La prise d’un médicament de niveau 1 ne remet pas en cause la conduite, mais le conducteur doit s’informer des risques éventuels en lisant les effets indésirables possibles sur la notice.

Niveau 2 : les médicaments de niveau 2 portent l’indication « Soyez très prudent, ne pas conduire sans l’avis d’un professionnel de santé ». La prise d’un médicament de niveau 2 peut remettre en cause la conduite. Le conducteur doit impérativement prendre conseil auprès d’un médecin ou d’un pharmacien.

Niveau 3 : les médicaments de niveau 3 portent l’indication « Ne pas conduire, pour la reprise de la conduite, demandez l’avis d’un médecin ». La prise d’un médicament de niveau 3 rend la conduite dangereuse. Le conducteur doit impérativement demander l’avis de son médecin ou d’un pharmacien en cas de médicament sans prescription médicale.

Laissez toujours les médicaments dans leurs boîtes afin d'avoir toujours cette information accessible.

Bon à savoir

Attention, même les médicaments sans ordonnance peuvent provoquer des effets indésirables telles que des épisodes de somnolence ou d’étourdissement.

Que faire en cas de doute ?

Pour ne prendre aucun risque, il est fortement conseillé de lire la notice d’un médicament, comprenant les effets indésirables, avant de le consommer. Il est aussi important de respecter les recommandations et les prescriptions médicales de votre médecin ou du pharmacien. Chez votre médecin ou pharmacien, pensez à indiquer tous les autres médicaments que vous prenez afin d’éviter toute interaction potentiellement dangereuse.

Si vous ne vous sentez pas bien ou avez le moindre doute au moment de prendre la route, reportez votre déplacement, passez le volant ou choisissez un autre mode de transport.

Quelles sanctions en cas de conduite sous médicaments dangereux ?

La législation française n’interdit pas de prendre le volant en cas de prise de médicaments de niveau 2 ou 3. En revanche, certains médicaments sont classés sur la liste des produits stupéfiants, détaillée dans l'arrêté du 22 février 1990. Si vous consommez des substances et plantes classées comme stupéfiants avant de prendre la route, vous risquez d'être lourdement sanctionné !

Médicaments ou non, le Code de la route prévoit toutefois que « tout conducteur doit se tenir constamment en état et en position d'exécuter commodément et sans délai toutes les manœuvres qui lui incombent ». Le fait de contrevenir à cette règle expose le conducteur à une contravention de deuxième classe.

Bon à savoir

En cas d’accident grave, si l’enquête conclut après analyse de sang qu’un médicament incompatible avec la conduite a été consommé, la responsabilité du conducteur concerné peut être engagée.