Éclairage auto : comment bien voir sans éblouir les autres conducteurs ?

Qu’ils soient de conception ancienne ou de dernière génération, les phares participent efficacement à la visibilité nocturne. Mal orientés, en revanche, ils peuvent éblouir les autres usagers de la route et accroître les risques d’accident. Alors comment s’assurer du bon réglage de ses projecteurs ?

Guillaume Coche, journaliste auto chez Roole
Guillaume Coche
Des phares mal réglés éblouissent les conducteurs en sens inverse de la route
Un réglage inadapté des projecteurs augmente le risque d’éblouissement. ©IStock/ollo

Si des automobilistes vous font des appels de phares en pleine nuit, il se peut que vous les éblouissiez sans vous en apercevoir. Et cela concerne autant les phares halogènes, d’ancienne génération, que les projecteurs à LED ou xénon qui équipent les voitures plus récentes. Les automobilistes sont en effet de plus en plus nombreux à se plaindre d'être éblouis, voire temporairement aveuglés, lorsqu'ils croisent la route de projecteurs mal orientés. Le mauvais réglage des phares constitue ainsi un facteur de risque en conduite de nuit. D'après l'ONISR, l'Observatoire National de la Sécurité Routière, 46 % des accidents mortels et un tiers des blessés sont enregistrés la nuit, alors que la circulation nocturne ne représente que 10 % du trafic.

À un degré près, c’est l’éblouissement total

Un projecteur orienté d’un seul degré trop haut peut multiplier par 20 l’intensité de l’éblouissement pour les véhicules venant en sens inverse. À l’inverse, un phare dirigé un degré trop bas prive le conducteur d’environ 30 mètres de visibilité. Une distance suffisante pour l'empêcher de détecter un piéton ou un obstacle à temps.

Bon à savoir

Circuler avec un éclairage défectueux peut être sanctionné d’une amende de 68 €. Cela concerne surtout l’usage abusif des feux antibrouillard, un éclairage asymétrique ou l’absence de feux en cas de mauvaise visibilité.

Comment expliquer que le faisceau d’un phare soit mal dirigé ? « Un phare ne se dérègle pas tout seul, affirme Laurent Fourcade, président de FFC Mobilités, la branche réparation et entretien de la Fédération française de la carrosserie. Les mouvements de la voiture ou les nids de poule sur la chaussée n’ont aucune incidence. En revanche, le projecteur peut se casser de l’intérieur, suite à un léger choc lors d'une manœuvre de stationnement par exemple. » Le bloc optique est maintenu par trois points de fixation, dont le point principal est situé au niveau du pare-chocs. « C’est souvent cette patte en plastique qui casse en cas d’impact, d’où un dérèglement quasi-systématique vers le haut », explique Laurent Fourcade. Un déséquilibre des suspensions de la voiture peut également fausser l’alignement des optiques.

Une molette, généralement située à gauche du tableau de bord, permet d’abaisser le faisceau lorsque le véhicule est trop chargé. Mais si l’un des phares est désorienté, cet ajustement reste inefficace, car la molette agit sur les deux projecteurs en même temps. Résultat : on aggrave parfois le problème.

Régler le faisceau à hauteur de rétroviseur

La taille du véhicule et sa garde au sol n’ont aucune importance. Que ce soit sur un grand SUV ou une petite citadine, le positionnement du faisceau de lumière ne doit pas dépasser le niveau du rétroviseur de la voiture qui précède, afin de ne pas gêner les autres automobilistes. Il est toutefois difficile de juger du bon réglage de son éclairage à l’œil nu. Seul un passage chez un garagiste ou un contrôle technique permet de mesurer précisément ces défauts et d'alerter les conducteurs. Un éclairage défaillant constitue même le deuxième motif de contre-visite. « Il est encore possible de régler soi-même des phares d’ancienne génération (halogènes). Il faut garer la voiture sur une surface plane, à 5 mètres d’un mur blanc muni d’un repère placé au niveau du bas du rétroviseur, et moduler la hauteur avec la vis cachée derrière chaque projecteur, explique Laurent Fourcade. En revanche, pour les optiques très sophistiquées que l’on trouve sur les voitures haut de gamme, la valise de diagnostic devient indispensable car il faut agir sur le petit moteur électrique qui oriente les lentilles. Ce réglage électronique se fait via le logiciel du constructeur. »

Bon à savoir

Chez un garagiste, le prix d’un réglage de phares peut varier de 20 euros (réglage classique) à plus de 100 euros (si la valise de diagnostic est nécessaire).

Le soleil, l'autre ennemi de vos phares

Un autre facteur, moins connu, peut altérer l’efficacité des feux : l’opacité du verre. Avec le temps, les rayons ultraviolets du soleil ternissent le polycarbonate, matériau le plus souvent utilisé pour protéger les optiques. La puissance d’éclairage peut ainsi diminuer d’un tiers au bout de quelques années, mais il est tout à fait possible d’y remédier. « Un nettoyage régulier des feux ne suffit toutefois pas, avertit Laurent Fourcade. Mieux vaut polir le phare avec un produit lustrant ou aller chez un professionnel, qui va poncer et vernir la surface, ce qui lui redonnera de la transparence et un peu de brillance. »

Un bon réglage des phares est essentiel pour mieux voir sans éblouir. Il est important de vérifier ces organes de sécurité au moins une fois par an, la technologie ne dispensant pas d'être vigilant.

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