Panneau losange : comment fonctionnent les nouvelles voies dédiées au covoiturage ?

Déjà installé sur plusieurs grands axes routiers en France, le panneau au losange qui indique une voie réservée au covoiturage se généralise sur tout le territoire. Mais que signifie vraiment cette nouvelle signalisation et qui peut circuler sur ces voies réservées ?

Marine Madelmond
Une photo d'une voie réservée au covoiturage.

Voies de covoiturage : que signifie ce nouveau panneau losange ?

Les automobilistes ayant emprunté l’A48 à l’entrée de Grenoble, les grands axes M6 et M7 à Lyon ou encore l’A35 à Strasbourg sont les premiers à avoir observé le nouveau panneau routier en forme de losange sur leur route. Expérimenté depuis 2020, ce losange blanc, inscrit sur un fond bleu ou en affichage lumineux sur fond noir, a été installé pour indiquer le début d’une voie dédiée au covoiturage, aussi appelée VR2+.

Pour rappel, selon l’arrêté du 24 août 2020, cette signalisation expérimentale préconisée par la Loi d'Orientation des Mobilités (LOM) de 2019 puis par la loi climat et résilience de 2021 consiste à « matérialiser une voie réservée aux véhicules de transport en commun, aux taxis, aux véhicules transportant un nombre minimal d'occupants y compris le conducteur, notamment dans le cadre du covoiturage (…) ou aux véhicules à très faibles émissions (…) »

Les différents panneaux qui indiquent une voie réservée au covoiturage.
Les différents panneaux qui indiquent une voie réservée au covoiturage.

Voie dédiée au covoiturage : quels sont les objectifs ?

Selon les informations apportées par le Cerema*, la mise en place de ces voies de circulation dédiées au covoiturage a deux grands objectifs :

  • « A court terme, exploiter plus efficacement l’infrastructure en permettant une réduction du temps de parcours moyen des usagers empruntant la VR2+ » ;
  • « A moyen terme, inciter les usagers à changer de mode de déplacement en ayant recours aux mobilités partagées ou faiblement émissives du fait de la fiabilisation et de la réduction de leur temps de parcours. »

Qui peut rouler sur cette voie réservée ?

Concrètement, seules quelques catégories de véhicules sont autorisées à circuler sur cette voie réservée située à gauche. Il s’agit des véhicules avec au moins deux personnes à bord, selon la définition légale du covoiturage à savoir « l’utilisation en commun d’un véhicule terrestre à moteur par un conducteur et un ou plusieurs passagers ». Vous pouvez donc emprunter cette voie si vous roulez en compagnie d’une ou plusieurs personnes, qu’elles soient issues de votre cercle proche ou pas. Et non, votre chien ne compte pas !

Cette voie n’est pas accessible uniquement aux covoitureurs. Les véhicules à très faibles émissions – qui affichent la vignette Crit’Air 0, soit les véhicules électriques et à hydrogène – peuvent également y circuler (pas besoin d'être à plusieurs dans le véhicule dans ce cas). De par leur fonction, les véhicules de transport en commun et les taxis sont logiquement autorisés.

Prêtez attention aux indications sur les panneaux

Attention, il existe plusieurs versions de cette nouvelle signalisation avec des indications qui diffèrent selon les villes : sur certains axes routiers, ces voies réservées au covoiturage ne sont pas actives constamment. À Lille par exemple, elles ne le sont qu'en cas de circulation dense. À Strasbourg, les voies dédiées au covoiturage sont mises en place en semaine uniquement et à certains horaires : du lundi au vendredi, de 6h à 10h et de 16h à 19h. Ces compléments sont annoncés par des panonceaux situés sur le panneau principal. Des panonceaux peuvent aussi indiquer que les véhicules électriques ne sont pas autorisés ou encore que les véhicules autorisés doivent transporter au minimum trois personnes. Bref, certains grands axes dotés d'une voie dédiée au covoiturage présentent des subtilités. Alors redoublez de vigilance à l'approche de ces voies…

<i>À Strasbourg, ce panneau indique
une voie réservée au covoiturage mais interdit aux véhicules
électriques. ©TF1</i><i></i>
À Strasbourg, ce panneau indique une voie réservée au covoiturage mais interdit aux véhicules électriques. ©TF1

Bon à savoir

En cas d’accident sur les deux autres voies, la voie dédiée au covoiturage située à gauche se désactive et tous les automobilistes peuvent de nouveau l'emprunter.

Comment sont contrôlés les automobilistes sur cette voie ?

Des radars dit « intelligents », composés d'un système de capteurs thermiques, sont en test sur quelques voies existantes. Ils sont capables de détecter le nombre de personnes à bord du véhicule, ainsi que leur vignette Crit’Air, apposée sur le pare-brise. Comme l’indique un communiqué de presse de la société d’autoroute APRR daté de 2020, ces radars sont redoutables ! « L’objectif c’est que notre système puisse déterminer toutes les situations de covoiturage en éliminant ce qu’on appelle les ‘faux positifs’, dont les mannequins pourraient faire partie. Grâce à une image de bonne qualité, on est capable d’identifier si on a bien affaire à un occupant ou non au sein du véhicule », expliquait Stéphane Bidault, président de la société Pryntec en charge de la conception du dispositif installé à Grenoble, en 2020.

En cas de non-respect des règles de circulation sur cette voie, l’automobiliste encourt une amende de 135 euros.

Le totem conçu par la société Pryntec, capable de détecter le nombre d'occupants d'un véhicule (2020). ©APRR
Le totem conçu par la société Pryntec, capable de détecter le nombre d'occupants d'un véhicule (2020). ©APRR

Le panneau au losange arrive près de chez vous !

Après Lyon, Grenoble ou encore Strasbourg, d’autres villes expérimentent déjà ces voies de covoiturage, comme Nantes et Lille, ou prévoient de le faire dans les prochains mois, à l'image de Rennes, Aix-en-Provence, Marseille ou encore Paris.

Tweet de la ville de Sainte-Luce-sur-Loire. ©Twitter

*Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement.