À Marseille, l’antenne Emmaüs de la Pointe-Rouge passe à l'électrique
Dans le quartier de la Pointe-Rouge à Marseille, la célèbre association qui lutte contre la pauvreté veut convertir sa flotte de véhicules à l’électrique et à l’hybride. Elle a acheté son premier utilitaire zéro-émission et lancera bientôt un food truck électrique pour distribuer des petits-déjeuners aux personnes sans-abri.
Grâce aux innombrables objets qu’elle collecte, trie et remet en circulation dans ses boutiques, Emmaüs est déjà un acteur important de la décarbonation. Convertir sa flotte de véhicules à l’électrique s’inscrivait dans une suite logique. À Marseille, l’antenne Emmaüs de la Pointe-Rouge est particulièrement active dans la transition. Il y a quelques mois, l’association a remplacé son vieux fourgon utilitaire diesel par un modèle 100 % électrique.
Un plein suffit pour réaliser plusieurs jours de tournées sans charge.
Kamel Fassatoui,
responsable de la communauté Emmaüs de Marseille Pointe-Rouge
Avec ses 10 m³ de capacité d’emport, l’utilitaire zéro-émission fournit les petites boutiques Emmaüs du centre-ville. Des aller-retours répétés d’une vingtaine de kilomètres, que le véhicule effectue sans souci grâce à ses 320 km d’autonomie WLTP. Un plein suffit ainsi pour réaliser plusieurs jours de tournées sans charge. « On recharge chez nous sur une prise renforcée 1 à 2 fois par semaine, pendant la nuit. On n’a jamais besoin de recharger à l’extérieur » explique Kamel Fassatoui, un des responsables de la communauté Emmaüs de la Pointe Rouge.
Passer à l’électrique, une question de volonté
L’association a déboursé 49 000 € pour acheter l’utilitaire, un modèle d’occasion avec seulement 3 000 km au compteur. « On l’a acheté sur nos propres deniers, mais on va essayer de le faire prendre en charge » détaille le responsable, qui souhaiterait aller chercher des subventions pour soutenir Emmaüs dans cette transition. Malgré son prix élevé, l’électrique restait une solution plus pratique et économique qu’un équivalent thermique. « C’est du bon sens, d’autant qu’on fait presque uniquement des déplacements en ville » explique Kamel Fassatoui. Chaque année, le van électrique devra parcourir environ 25 000 km.
Quand on calcule les coûts sur 3-4 ans, on voit qu’il vaut mieux rouler en électrique.
Kamel Fassatoui
Toutes les antennes locales d’Emmaüs n’ont pas encore pu ou osé franchir le pas vers l’électrique. Selon le cadre, ce n’est pas qu’une question de moyens financiers mais aussi de « facteur psychologique ». « On n’a pas plus de moyens à la Pointe-Rouge qu’ailleurs, mais quand on calcule les coûts sur 3-4 ans, on voit qu’il vaut mieux rouler en électrique » assure-t-il. L’association s’apprête également à acheter un food-truck 100 % électrique. Le camion aura notamment pour mission de servir des petits-déjeuners aux personnes démunies à travers la ville, sans bruit ni émissions polluantes.
De l’hybride pour les longs trajets
Emmaüs Pointe-Rouge prévoit ensuite de convertir une dizaine de voitures de sa flotte à l’hybride. Une technologie préférée au tout-électrique dans ce cas précis, pour des raisons logistiques. « On est souvent amené à se déplacer à Nice et Montpellier » explique Kamel Fassatoui. Les deux villes étant situées à environ 200 km de Marseille, les trajets imposaient une recharge sur bornes publiques, dont la fiabilité n’est pas toujours optimale.