GIEC : quelles sont les solutions proposées en matière de mobilité ?

Le groupe d’experts intergouvernemental pour le climat a publié début avril le troisième volet de son sixième rapport. Un chapitre qui présente les actions qui devraient être mises en œuvre pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Parmi elles, des mesures concernent la mobilité. Véhicule électrique, carburants alternatifs : voici les propositions du GIEC.

Victor Lantignane
Voiture en charge en ville

A chacune de ses publications, le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental pour le climat) s’alarme de nos émissions de gaz à effet de serre. Dévoilé début avril, son dernier rapport est encore plus inquiétant : selon les scientifiques, l’humanité doit impérativement infléchir ses émissions avant 2025 pour éviter un dérèglement climatique trop important. Notre société n’aurait que 3 petites années pour agir et rester sous la barre des 2°C de réchauffement. Mais comment ?

Les experts du GIEC exposent plusieurs séries de mesures qui permettraient de réduire les émissions de gaz à effet de serre de divers secteurs comme l’énergie, l’alimentation, l’industrie et naturellement, les transports. Ce dernier est l’un des seuls à poursuivre une hausse de ses émissions à l’échelle mondiale. Pourtant, pour maintenir le réchauffement sous la limite de 1,5 °C, le secteur des transports devrait réduire ses rejets de 59 % d’ici 2050 par rapport à 2020.

Réaménager l’espace public au profit de la mobilité propre

Des solutions existent pour parvenir à cet objectif et n’attendent qu’à être appliquées. Le GIEC recommande ainsi aux gouvernements de soutenir les transports « non-motorisés » tels que la marche et le vélo mais également les transports publics. Il appelle à une « réaffectation de l'espace urbain » au profit de la « mobilité active ». Nos villes et campagnes ont donc un défi de taille : elles doivent réaménager des dizaines de milliers de kilomètres de routes et rues pour inciter à la pratique de la marche, du vélo et des engins de déplacement personnel (trottinette, mono-roue…). Elles doivent aussi investir dans une offre de transports en commun efficace, toujours dans l’objectif d’éviter les trajets en voiture individuelle.

Les véhicules électriques alimentés par de l'électricité à faibles émissions offrent le plus grand potentiel de décarbonation pour les transports terrestres.

Le groupe d’experts intergouvernemental pour le climat

La voiture électrique, pierre angulaire de la transition

Pour verdir les trajets qui ne peuvent être effectués qu’en voiture, le GIEC place beaucoup d’espoir dans l’électrification. « Les véhicules électriques alimentés par de l'électricité à faibles émissions offrent le plus grand potentiel de décarbonation pour les transports terrestres » estime le comité d’experts. Un essor nécessaire de la mobilité électrique, qui doit être soutenu par des « instruments d'attraction de la demande tels que les subventions » mais également par le financement public des travaux de recherche et développement, rappelle le GIEC.

« Les coûts des véhicules électrifiés, y compris les automobiles, les deux et trois roues et les bus, diminuent et leur adoption s'accélère, mais ils nécessitent des investissements continus dans l'infrastructure » alerte le comité. La réussite de la transition vers le véhicule électrique est en effet conditionnée au déploiement des bornes de recharge publiques comme privées.

Les carburants alternatifs peuvent réduire les émissions

Comment diminuer les émissions des véhicules qui ne peuvent être électrifiés ? Les carburants alternatifs représentent une solution selon le GIEC. « Les biocarburants durables, l'hydrogène à faibles émissions et les dérivés (y compris les carburants synthétiques) peuvent contribuer à l'atténuation des émissions de CO2 provenant du transport maritime, de l'aviation et du transport terrestre lourd » affirment les experts, qui restent toutefois prudents : ces carburants non-fossiles « nécessitent des améliorations des processus de production et des réductions de coûts » détaillent-ils.

Le GIEC indique aussi qu’au-delà de l’enjeu climatique, la décarbonation de transports a « divers avantages connexes ». La transition apporterait en effet « des avantages pour la santé, une réduction de la congestion et une réduction de la demande de matériaux ». Enfin, le dernier rapport des climatologues rappelle qu’il existe une « synergie » entre les transports et l’énergie. L’impact des transports sur le climat et l’environnement est en effet intimement lié au type et à l’origine de l’énergie consommée par ce secteur.