Une voiture électrique émet quatre fois moins de CO2 qu’une voiture thermique

Une voiture électrique émet en moyenne quatre fois moins de gaz à effet de serre sur l’ensemble de son cycle de vie qu’un modèle essence ou diesel. C’est le principal enseignement d’une nouvelle étude de l’ICCT, qui met à jour les estimations des impacts des différentes motorisations en Europe.

Eva Gomez journaliste pour le média Roole
Eva Gomez
une voiture électrique en train de se recharger face à une maison
Une voiture électrique utilisée en France émettrait même jusqu'à 5 fois moins de CO2 que son équivalent thermique. ©iStock/nrqemi

Alors que le débat sur l’impact climatique de la voiture électrique reste vif et que les ventes de voitures électriques tendent à stagner, une nouvelle étude publiée début juillet 2025 par l’International Council on Clean Transportation (ICCT)1↓ - une organisation indépendante à but non lucratif - apporte des réponses chiffrées. Cette étude, qui met à jour les données de l’ICCT publiées en 2021, s’appuie sur une analyse complète du cycle de vie des véhicules particuliers, prenant en compte le mix électrique européen projeté jusqu’en 2045.

Des émissions divisées par quatre pour les voitures électriques

Selon l’étude, une voiture 100 % électrique roulant en Europe émet en moyenne 63 g d'équivalent CO2/km sur l’ensemble de sa durée de vie, contre 235 g d'équivalent CO2/km pour une voiture thermique essence ou diesel. Autrement dit, la voiture électrique rejette quatre fois moins de CO2 que son équivalent thermique.

Bon à savoir

L’étude de l’ICCT s’appuie sur une durée de vie moyenne des véhicules estimée à 20 ans, ce qui reflète les standards européens.

Un amortissement rapide de la dette carbone initiale

Ce chiffre intègre toutes les étapes du cycle de vie du véhicule : production, usage (énergie incluse) et fin de vie. Parmi toutes ces étapes, c’est la fabrication du véhicule qui est à l’origine du plus grand nombre d’émissions carbone, principalement en raison de la batterie. D’après le Shift Project, la fabrication d’une voiture thermique émet 6 tonnes de CO2, quand celle d’une voiture électrique et de sa batterie émet 10 tonnes de CO2. Mais ce surcoût est compensé en moyenne au bout de 17 000 km parcourus. Au-delà, l’écart en faveur de l’électrique ne cesse de s’amplifier.

Une amélioration par rapport aux estimations de 2021

L'étude de 2021 estimait que les voitures électriques émettaient entre 66 % et 69 % de gaz à effet de serre de moins que les véhicules thermiques, soit environ trois fois moins d’émissions sur l'ensemble de leur cycle de vie. La mise jour de 2025 table sur des émissions inférieures de 73 % à 78 % pour les véhicules électriques. Cette évolution s’explique par la décarbonation du mix énergétique européen, plus rapide qu'anticipé.

Le mix électrique, un levier décisif

En effet, pour parvenir à ce résultat, l’étude s’appuie sur une projection du mix électrique européen dans laquelle la part des énergies renouvelables passe de 38 % en 2020 à 56 % en 2025, pour atteindre 86 % en 2045. Cette évolution contribue directement à améliorer le bilan carbone des véhicules électriques, dont les émissions chutent à 52 g/km si l’électricité est totalement renouvelable.

En France, le mix électrique est déjà largement bas carbone grâce à la part élevée du nucléaire (environ 70 %) et des renouvelables (environ 20 %). Résultat : les voitures électriques rechargées en France bénéficient d’un avantage environnemental encore plus fort, avec des émissions de CO2 sur le cycle de vie jusqu'à 5 fois moins élevées que les voitures thermiques.

Quid de l’hybride ou de l’hydrogène ?

En comparaison, un véhicule hybride rechargeable émet environ 163 g d'équivalent CO2/km, un hybride simple 188 g/km, et un modèle au gaz naturel 203 g/km. La voiture 100 % électrique est donc, de loin, celle qui émet le moins de gaz à effet de serre sur l’ensemble de son cycle de vie.

Le rapport étudie également l’impact des voitures à hydrogène et conclut qu’elles ne sont vertueuses que si l’hydrogène est produit à partir d’électricité renouvelable. Dans ce cas seulement, les émissions tombent à 50 g d'équivalent CO2/km, soit des émissions comparables à celles d'une voiture électrique. Mais avec de l’hydrogène d’origine fossile (gaz naturel), elles grimpent à 175 g d'équivalent CO2/km, soit un niveau proche de celui d'un véhicule thermique. Or en France, 95 % de l’hydrogène est produit à partir d’énergies fossiles.

Bon à savoir

Selon le ministère de la Transition écologique et RTE, l’électricité produite en France en 2022 émettait en moyenne 56 g de CO2/kWh, contre 238 g/kWh pour la moyenne européenne.

Partager l'article :
Sujets associés
Roole Média, le média qui roule pour vousAvec son média, Roole propose des informations pour aider les automobilistes dans leur quotidien et dans la transition vers une mobilité plus durable.

La newsletter de Roole Média

Des actualités, des conseils et nos meilleures adresses deux fois par mois dans votre boîte mail.

Vous pourrez à tout moment vous désinscrire.
Rejoignez-nous
Roole est la marque commerciale d’Identicar SAS.