• Accueil
  • Vidéos

La vie en bleu en Bretagne : 5 jours sur la Côte d’Émeraude

Par Fleur Amoignon

Partager cet article

On met le cap à l’ouest pour un nouveau road trip : direction la Côte d’Émeraude ! C’est la destination idéale pour une bonne dose d’air iodé, de plages sauvages, d’horizons bleutés et de galettes de sarrasin. Quelle que soit la saison, “en Bretagne, il fait beau plusieurs fois par jour”, parole de breton. Alors on s’équipe : chaussures de pluie, coupe-vent, lunettes de soleil et c’est parti !

Cap Frehel en Bretagne Côte d'Emeraude
Le Cap Frehel. ©simonbourcier.com

Jour 1 : Saint-Malo, l’incontournable cité corsaire de la Côte d’Émeraude

Dans un précédent article, on vous suggérait les incontournables de Saint-Malo mais voici quelques idées pour découvrir un peu plus encore la ville, qui malgré sa célébrité, recèle d’activités moins connues.

En voiture

Pour explorer la ville à pied, il est plus simple de déposer sa voiture dans un parking. Vous en trouverez plusieurs à proximité de Saint-Malo intra-muros (parking Saint-Malo Quai Saint-Vincent, parking Saint-Malo Quai Saint-Louis, parking Saint-Malo Duguay Trouin, parking Saint-Malo Esplanade Bourse ...)

Aux portes de la cité intra-muros débute la première balade de la journée. Empruntez la digue le long de la Grande Plage du Sillon (appelée digue de Rochebonne) pour rejoindre en 45 minutes de marche Paramé, un charmant quartier de Saint-Malo. D’un côté les villas, d’époques et styles architecturaux variés, et le Grand Hôtel, qui est aujourd’hui aussi un centre de thalassothérapie. De l’autre, la Manche qui va et vient au gré des grandes marées - parmi les plus importantes d’Europe -, dévoilant des kilomètres de sable ou recouvrant complètement la plage, jusqu’à parfois même empiéter sur la promenade. Surveillez les informations météorologiques pour éviter la baignade involontaire !

Digue de Paramé ou de digue Rochebonne. <b>©</b>Alexandre Lamoureux
Digue de Paramé ou de digue Rochebonne. ©Alexandre Lamoureux

Au programme de l’après-midi, retour côté intra-muros (soit à pied par la digue soit par le bus - toutes les informations des transports ici). En se baladant à marée basse sur l’autre portion de la Grande Plage du Sillon, juste en dessous des remparts, on peut atteindre l’îlot du Grand Bé. Ici, « Un grand écrivain français a voulu reposer pour n’entendre que la mer et le vent. Passant respecte sa dernière volonté ». C’est l’illustre écrivain Chateaubriand, né à Saint-Malo, qui y est enterré. Faîtes le tour de la petite île, d’où vous pourrez admirer l’incroyable panorama sur la ville.

Vue sur Saint-Malo intra-muros de l'îlot du Grand Bé. ©Jean-Claude Bourniche
Vue sur Saint-Malo intra-muros de l'îlot du Grand Bé. ©Jean-Claude Bourniche

Plus confidentiel, le fort du Petit-Bé, blotti derrière l’île du Grand-Bé. Une visite est possible et captivera tous ceux qui s’intéressent à l’histoire de Saint-Malo, les fortifications maritimes et les systèmes de défense de la baie, ainsi que le mécanisme des marées.
Encore une fois, bien se renseigner sur les horaires des marées pour explorer à pied l’archipel, autrement, possibilité de rejoindre les îlots avec un bateau-passeur (c'est gratuit).

On ne peut pas venir à Saint-Malo sans flâner dans les rues de la vieille ville, alors prenez le temps de déambuler avec une sélection de stops choisis pour les amateurs de bons produits.

Chez les Bordier, la crèmerie et le fromage, c’est une affaire de famille. Riche de cet héritage culinaire et attaché à ses origines bretonnes, Jean-Yves reprend en 1985 « La Maison du Beurre » à Saint-Malo, une crémerie qui transforme encore le beurre dans la tradition des beurriers malaxeurs du 19e siècle, telle que la pratiquait son grand-père. Pour ses beurres natures et ses beurres parfumés, les chefs étoilés d’ici et d’ailleurs viennent rapidement à sa rencontre, séduits par la qualité des produits. Encore aujourd’hui, la maison jouit d’une vraie reconnaissance dans le monde gastronomique, également pour les fromages et les produits de la crèmerie. On vous conseille de rapporter chez vous le beurre au sarrasin, le demi-sel ou celui aux algues, pour donner des saveurs bretonnes à vos plats !

Maison Bordier.<b> </b>©Christophe Fromager
Maison Bordier. ©Christophe Fromager

La crèmerie de la Maison Bordier - Artisan beurrier et fromager affineur

9 Rue de l'Orme, 35400 Saint-Malo
02 99 40 88 79

Dans une petite échoppe de la même rue, ne manquez pas Mokamalo, une brûlerie bio nichée qui propose des produits d’exception. On y déguste, au choix, des cafés pure origine, 100 % arabica et de haute altitude, des thés et infusions bio. Que ce soit pour le plaisir gustatif ou l’ambiance chaleureuse, avec les locaux qui entrent et sortent en s’apostrophant et en riant, on vous conseille d’y faire une pause. Entendu sur place : « Ça va être un allongé là ! » lance un habitué en sortant, faisant référence à son expresso à emporter et à la pluie dehors !

Si ces stops gourmands ne vous ont pas encore ouvert trop l’appétit, vos pas - probablement aidés d’un trajet en bus - vous mèneront peut-être jusqu’au cimetière marin, sur les bords de Rance, à Quelmer. Là, vous découvrirez une quinzaine d'épaves de bateaux - traces du passé marin du coin - dont les coques servent parfois de toile à des artistes locaux.

La journée se termine à la crêperie Le Tournesol, encore un repaire de locaux - on y croise aussi quelques touristes bien avisés. Un menu traditionnel qui sent bon la Bretagne dans l’air et dans les assiettes : on y mange de délicieuses galettes et crêpes pour le dessert, servies par un staff très souriant ! Pensez à réserver.

Endormez-vous aux Îles Vagabondes, maison d’hôtes dans le centre de Paramé, qui propose cinq chambres soigneusement décorées, pour 2 à 5 personnes (idéal en famille). Céline et François vous accueilleront dans cet havre de paix, entre dynamique citadine - à proximité du marché et des commerçants - et impression de campagne, avec son jardin arboré. Le + : L’hébergement s’engage à mettre en place des gestes au quotidien pour respecter au mieux l’environnement.

En voiture

Il y a un parking sur place et pour ceux qui se déplacent en véhicule électrique, une borne de recharge est disponible sur le parking de la Résistance, au cœur même de Paramé.

Jour 2 : Saint-Suliac et Dinan, les trésors de la Rance

Le matin, le petit-déjeuner composé de produits bio et locaux se déguste en toutes saisons sous la jolie verrière des Îles Vagabondes.

Ensuite, en route pour la première découverte de la journée : Saint-Suliac, classé parmi les “Plus beaux villages de France”. Au programme de la balade piétonne : l’église (l’une des plus anciennes de Bretagne) avec ses vitraux et ses nombreuses œuvres dédiées au patrimoine maritime, les petits puits, les maisons à l’architecture traditionnelle avec des filets de pêche sur certaines façades, le port (lieu important pour ce village historiquement de pêcheurs), la Vierge de la Bosse (aussi appelée Vierge des Marins) et l’Oratoire de Grainfollet, sur la pointe qui domine l’estuaire et offre un beau panorama. Pour se rendre d’un point à l’autre, empruntez les “ruettes” chargées d’histoire (nom donné aux ruelles du village).

Oratoire de Grainfollet à Saint-Suliac. ©Regard de Corsaire
Oratoire de Grainfollet à Saint-Suliac. ©Regard de Corsaire

On prend le temps de déjeuner Au Galichon. Une déco sans chichi mais chaleureuse et des plats qui réjouissent les papilles. Pour rester dans la cuisine locale, on peut opter pour les traditionnelles galettes et au dessert, les crêpes ou le kouign amann (ce serait dommage de passer à côté !). Pour varier les plaisirs, vous pouvez également trouver à la carte de l’andouille grillée ou une entrecôte accompagnée de frites maison.

Une trentaine de minutes en voiture suffisent pour arriver à Dinan, deuxième étape du jour. Cette jolie cité médiévale a de quoi vous occuper tout l’après-midi !

En voiture

Laissez votre voiture dans un parking à proximité du centre-ville pour pouvoir déambuler tranquillement à pied ! Plusieurs options : parking centre historique, parking place Duguesclin, parking St-Sauveur ...)

Pour les amoureux d’histoire - et les curieux - passez voir la statue de Bertrand Duguesclin (qui s’est illustré pendant la première partie de la guerre de cent ans), prenez de la hauteur sur les remparts (les plus longs de Bretagne) ou au sommet de la tour de l’horloge (qui symbolise la puissance des bourgeois face au clergé et au pouvoir ducal), visitez le château pour un saut au Moyen-Âge. A dire vrai, les rues pavées et les maisons à pan de bois en elles-mêmes ont déjà beaucoup à raconter ! Un incontournable aussi : la rue Jerzual, qui relie la ville haute au port depuis 10 siècles.

La rue Jerzual à Dinan. ©Roole
La rue Jerzual à Dinan. ©Roole

Au rez-de-chaussée de plusieurs maisons sont installés des ateliers et galeries d’art (ouverts régulièrement mais il est préférable de téléphoner pour s’assurer des horaires) et des restaurants. Parmi eux, Dos Hermanas, un café littéraire dont la Bretagne a le secret. Ce lieu poétique, inspirant et gourmand, nous le devons aux sœurs Godec, Carole et Élise qui débordent de projets !

Autre option, la boulangerie GÂT’&VOUS réputée pour ses kouign amanns, en bas de la rue.

Après cette pause gourmande, envie de nature ? Tout est possible à Dinan. N'hésitez pas à flâner à pied le long du port. La balade est pittoresque : au bord de l’eau, au pied de la vallée, la forêt en fond. Vous pouvez aussi embarquer pour une balade en bateau électrique sans permis au départ du port.

Le port de Dinan. ©Roole
Le port de Dinan. ©Roole

A l’heure du dîner, c’est Cosy qui régale ! Le personnel est accueillant, l’ambiance est chaleureuse, on s’y sent bien. Et les plats sont très réussis ! La salle se remplit vite d’habitués alors pensez à réserver.

Pour les deux prochaines nuits, revenez sur vos pas, à Plouër-sur-Rance. Logez chez Hélène, Marie et Bérénice, aux Jardins de la Matz. Une expérience tout en authenticité dans cette belle maison bretonne bien rénovée.

Jour 3 : Saint-Lunaire et Saint-Cast-Le-Guildo, au bord de l'eau

Quel plaisir de commencer la journée avec le petit-déjeuner aux jardins de la Matz : les œufs, le miel, les confitures … Les produits, un régal, viennent du domaine de la maison d’hôtes, dédié au maraîchage bio et à la permaculture.

Pour ce troisième jour du road trip, on retrouve la Manche. Saint-Lunaire a de charmant un doux mélange entre nature sauvage et vie balnéaire. Il est agréable de se balader dans les rues de la ville mais pour en prendre plein les yeux, grimpez jusqu’au panorama de la Pointe du Décollé ou à La Pointe du Nick (accessible par le sentier des douaniers).

La Pointe du Nick à Saint-Lunaire. ©Willy Berré
La Pointe du Nick à Saint-Lunaire. ©Willy Berré

Trente minutes plus loin vous attend Saint-Cast-Le-Guildo, autre petite ville balnéaire de la côte. Ici, on va voir la pointe de la Garde (au départ de l’hôtel Ar Vro par le sentier touristique), les champs de bouchots en baie de la Fresnaye, le port du Guildo (son quai ne sert plus qu’à l’hivernage de voiliers) et on s’attable au Caravel Café, sur le quai. Vous apprécierez les plats faits maison par Christophe et Hugo, le père et le fils, et le service particulièrement charmant de David !

En voiture

Parking gratuit sur le Port du Guildo.

On attaque une marche digestive sur une petite portion du GR34, à partir de la Pointe de l’Isle, juste à côté du restaurant. Sur le chemin, on savoure le spectacle : les nuances de bleu de la mer, la lande bretonne aux couleurs éclatantes, le vent - toujours vivifiant - qui guide nos pas sur le sentier de terre jusqu’à un point de vue d’où l’on aperçoit le Fort La Latte (château fort perché sur un cap rocheux, face à la mer).

Fort la latte ©One Two Trips
Fort la latte ©One Two Trips

Après cette balade, retrouvez Les Jardins de la Matz pour la soirée et une seconde nuit. A la table d'hôtes, vous dégusterez pour le dîner un menu personnalisé selon la saison, concocté par Caroline Causse, ancienne communicante parisienne devenue cuisinière-maraîchère.

Jour 4 : la côte de cap en cap, le Cap Fréhel et le Cap d’Erquy

Réveil en douceur et petit-déjeuner - dont on ne peut pas se lasser - aux Jardins de la Matz. Cette nouvelle journée vous embarque de cap en cap le long de la côte avec pour premier stop, le Cap Fréhel. Encore une fois, vous aurez enfilé vos chaussures de marche pour une balade sur le sentier de randonnée du GR34. Du haut de ses falaises de schiste de 70 mètres, on aperçoit par temps clair Jersey et les îles anglo-normandes, on respire le grand air, iodé à souhait, et on s’émerveille.

Le Cap Fréhel est aussi une réserve ornithologique : plus d’un millier d’oiseaux y trouvent refuge. L’autre point d’attraction, c'est le le phare, toujours en activité. Sa lanterne, située à plus de 1000 mètres du niveau de la mer, porte à plus de 50 km. Le phare est ouvert d’avril à début novembre, en visite libre et selon les conditions météo. Pour vous assurer de son ouverture, en cas de doute, contacter l’office de tourisme ou le phare directement au 02 96 84 19 99.

Le Cap Fréhel ©Emmanuel Berthier
Le Cap Fréhel ©Emmanuel Berthier

En voiture

Le parking est payant et limité à 3h par jour, il faut entrer le numéro de plaque d’immatriculation sur un horodateur.

On peut ensuite déjeuner à La Fermette. Aux fourneaux, Thierry Blandin, maître cuisinier - distinction pour des chefs qui inscrivent leur cuisine dans une démarche durable et respectueuse de l’environnement, en collaboration directe avec les agriculteurs et autres artisans producteurs. De l’entrée au dessert, les assiettes sont créatives, joliment dressées et sentent bon le terroir. La formule déjeuner est au prix abordable de 27,50 € (d’autres formules plus gastronomiques sont également proposées). Mieux vaut réserver !

Prochain arrêt : le Cap d’Erquy. On retrouve le sentier du GR34 pour une énième promenade entre plages sauvages, falaises abruptes, faune bretonne (ajoncs et bruyère) … Terre et mer s’intercalent en pointes et baies, offrant de nombreuses possibilités de découvrir le trait de la côte. Les points de vue s’enchaînent, se ressemblent parfois mais éblouissent toujours.

Cap d'Erquy. ©Office du tourisme
Cap d'Erquy. ©Office du tourisme

Alors que la fin de journée se profile, rendez-vous au restaurant 1945 de l’Hôtel de Diane à Sables d’Or les Pins pour le dîner. On se régale des plats raffinés et goûtus dans un cadre classique chic. Une expérience tout en justesse. Pensez à réserver !

Vous pourrez passer la nuit directement sur place ou à La Métairie si vous préférez un cadre encore plus intimiste : seulement 2 jolies chambres dans cette maison d’hôtes de charme à une vingtaine de minutes plus dans les terres.

Jour 5 : un air de vacances toute l'année à Pléneuf-Val-André

Les petits-déjeuners maison ont toujours une saveur particulière et celui de La Métairie ne fait pas exception. On prend des forces en savourant des produits bien choisis avant de démarrer le cinquième jour de ce road trip breton.

Passez la journée à Pléneuf-Val-André, petite station balnéaire et familiale qui marque la fin de la Côte d’Émeraude et le début de la baie de Saint-Brieuc. La population de cette charmante petite ville atteint 35 000 habitants durant l’été alors qu’elle ne compte que 4 200 habitants hors saison (environ 8 000 habitants le week-end) ! En toute saison, Pléneuf-Val-André reste animée et y flotte comme un air de vacances.

Au programme : la découverte du patrimoine architectural (l’église, les manoirs et bien plus récent, le cinéma théâtre du Casino), la promenade de la digue qui rejoint la pointe de la grande Guette, la galerie municipale des régates (entrée gratuite et des expositions qui changent toutes les semaines de février à décembre), le port de Dahouët (port de pêche historique aujourd’hui port de plaisance) et l’îlot du Verdelet (une réserve ornithologique).
L’idéal est de prendre la journée pour explorer tranquillement toutes les facettes de la ville !

Le port de Pléneuf-Val-Andre © LOeil de Paco
Le port de Pléneuf-Val-Andre © LOeil de Paco

Quand vous souhaiterez faire une pause déjeuner, faîtes le choix de La Voile. Dans ce restaurant aux airs de cabane de pêcheur, le poisson est à l’honneur. A la carte : pâtes aux coquillages, moules de bouchot à la marinière, soupe de poisson, fish & chips et autres produits de la mer. Il y a aussi au menu un cheeseburger, de l’andouille ou un tartare de bœuf …

Autre trouvaille culinaire qui ne manque pas d’originalité : la cave itinérante de Ludivine Martin, La Pétillante, qui s’installe sur les marchés du coin. Dans son camion, près de 150 références de vins d’artisans et naturels, une belle sélection de cidres locaux et gastronomiques et de bières artisanales. Dégustations les samedis sur le port de Dahouët ! Vous pouvez suivre son itinéraire et ses actualités sur instagram @la.petillante_vins ou en lui posant directement vos questions au 06 18 13 23 03. Avec un peu de chance vous pourrez aussi la rencontrer à d’autres endroits pendant votre road trip !

La cave itinérante La Pétillante sur les marchés. ©Ouest France
La cave itinérante La Pétillante sur les marchés. ©Ouest France
Durée du road-trip 5 jours
Km parcourus Environ 234 km
Lieu de départ Saint-Malo
Lieu d'arrivée Pléneuf-Val-André