Qu'est-ce qu'une kei car ?
Non, elles ne viennent pas de Corée comme la K-pop : les “kei cars” sont japonaises. Mais que recouvre exactement cette catégorie de voitures ultra-compactes pensées pour la ville, devenue un pilier de la mobilité nippone ?

Kei cars : origine et propriétés
Le terme "kei car" vient du japonais keijidōsha, qui signifie littéralement "automobile légère". Il s'agit d'une catégorie officielle de véhicules créée au Japon en 1949, dans un contexte d'après-guerre où il fallait offrir à la population un moyen de transport individuel accessible.
Concrètement, une kei car est une toute petite voiture dont les dimensions sont strictement réglementées – maximum 3,40 mètres de long (soit la taille d'une Mini classique), 1,48 mètre de large et 2 mètres de haut – et dont la puissance est limitée à 64 chevaux. Malgré leur gabarit réduit, ces véhicules peuvent accueillir quatre personnes et répondent aux mêmes normes de sécurité que les voitures conventionnelles.
Parmi les modèles les plus populaires, on trouve le Suzuki Wagon R, qui vient de franchir les 10 millions d'exemplaires vendus, ou encore le Honda N-Box, qui domine régulièrement les classements des ventes au Japon.
Les raisons de leur succès au Japon
Les kei cars ne sont pas qu'une curiosité automobile : elles représentent environ un tiers du marché automobile japonais, avec 1,76 million d'unités vendues en 2024. Ce succès s'explique par des avantages très concrets pour les propriétaires.
Au Japon, détenir une kei car permet de bénéficier de réductions fiscales sur les taxes d'immatriculation et de circulation. Les acheteurs bénéficient aussi d’un avantage administratif non négligeable : dans de nombreuses zones urbaines, il faut normalement prouver que l’on dispose d’une place de parking pour pouvoir immatriculer un véhicule. Cette obligation s'applique avec plus de souplesse pour les propriétaires de kei cars. Dans un pays où l’espace urbain est compté, cela fait toute la différence.
À cela s'ajoutent des coûts d'entretien et d'assurance réduits, une consommation de carburant limitée, et une facilité de stationnement incomparable en ville. Le succès des kei cars au Japon s’appuie donc sur un écosystème complet : fiscalité, infrastructures et réglementation spécifique au segment.
Une source d’inspiration mondiale
Au-delà de leur efficacité urbaine, les kei cars incarnent une philosophie : celle d’une mobilité plus légère, moins consommatrice d’espace et d’énergie. Elles symbolisent un modèle de rationalité automobile qui commence à inspirer d’autres marchés, notamment en Europe.



