Autosolisme en France : tendances et solutions pour réduire la conduite solitaire
En France, 84 % des conducteurs sont seuls dans leur voiture le matin aux heures de pointe, d’après le dernier baromètre de l’autosolisme de Vinci Autoroutes. Mais qu’est-ce que l’autosolisme et quelles sont les pistes pour le réduire ? On fait le point.

Le conducteur français aime être seul au volant... C'est en tout cas ce qui ressort du 8e baromètre de l'autosolisme de Vinci Autoroutes1↓. Pourtant, pour lutter contre les émissions de CO2 dues au trafic routier, l'une des pistes est de réduire le nombre de voitures en circulation. Pour cela, le covoiturage se présente comme une solution pertinente (parmi d'autres). Qu'est-ce que l'autosolisme ? Comment se manifeste-t-il en France et quelles sont les manières de le réduire ? Voici quelques éléments de réponse.
Autosolisme : qu’est-ce que c’est ?
Dans le terme « autosolisme », on trouve « auto » et « solo », qui renvoient à une pratique solitaire de la conduite d’une automobile. Les autosolistes sont donc les automobilistes qui réalisent leurs trajets seuls au volant de leur voiture, sans aucun passager.
L’autosolisme est un concept à connotation négative, car il souligne une utilisation solitaire d’un moyen de transport comportant pourtant, dans la majorité des cas, 5 places assises. Dans un contexte de transition écologique, cette pratique est pointée du doigt car si les conducteurs autosolistes se regroupaient, cela limiterait le nombre de voitures en circulation sur les routes, et donc les émissions de gaz à effet de serre qui découlent du trafic routier.
Bon à savoir
En Europe, les voitures représentent 60,6% des émissions de gaz à effet de serre dues au transport routier.
84 % des automobilistes français sont seuls dans leur voiture le matin aux heures de pointe.
Une légère tendance à la baisse de l’autosolisme
Chaque année, Vinci Autoroutes publie des baromètres de l’autosolisme, dans lesquels est établi un état des lieux de cette pratique en France, autour de 10 grandes métropoles2↓. Selon la dernière édition de ce baromètre publiée en novembre 2025, 84 % des automobilistes français sont seuls dans leur voiture le matin aux heures de pointe. C’est 2,3 % de moins que dans l’édition précédente publiée en juin 2024, mais cela reste beaucoup ! « Parmi les 12 sites observés depuis 2021, la pratique du covoiturage aux heures de pointe est en hausse dans 9 métropoles, notamment à Lyon, Orléans, Biarritz, et en Ile-de-France », précise Vinci Autoroutes. A l'inverse, à Bordeaux, le taux d'autosolisme a augmenté de 5,4 % en un an.
Le taux d’occupation des véhicules observé est de 1,25 personne. Ce qui revient à dire que 10 voitures véhiculent en moyenne un total de 12,5 personnes : 10 conducteurs et 2,5 passagers. « Pour atteindre l’objectif de 1,75 occupant par véhicule fixé par la Stratégie Nationale Bas Carbone d’ici 2030, il faudrait que le nombre de covoitureurs quotidiens soit multiplié par 3 »,
Des écarts importants d'une agglomération à l'autre
Sur toutes les métropoles analysées, l'Ile-de-France est celle où le taux d’autosolisme est le plus bas avec 72,1 % sur l’axe A10. L’autoroute A11 à Nantes et Angers sont les axes observés avec les taux d’autosolisme les plus élevés : 96,2 % et 96,3 %. Paradoxalement, c’est aussi à Nantes que l’on trouve le deuxième axe avec le plus faible taux après l'Ile-de-France : 74,7 % sur l’autoroute A83. Globalement, autour des 10 métropoles étudiées, le taux d’autosolisme a tout de même diminué entre 2024 et 2025, en particulier autour d’Orléans (- 7,1 %), de Biarritz (- 6,2 %), Lyon (- 5,3 %), et de Tours (-4,7 %). La meilleure progression a été observée en Ile-de-France, où le taux d'autosolisme a reculé de 9,5 % depuis le dernier baromètre. Il a néanmoins augmenté à Bordeaux (+ 5,4 %) pour atteindre 85,4 %, et à Toulouse sur l’axe A62 (+0,6%), où un taux de 87,3 % d’autosolisme a été relevé.
Bon à savoir
D'après ce baromètre, c'est à 8 heures du matin que la proportion de covoiturage est la plus faible (13,9 %).
Quelles solutions pour diminuer l’autosolisme ?
Pour l’instant, d’après le ministère de la transition écologique, seuls 3% des trajets du quotidien sont effectués en covoiturage. Pour lutter contre l'autosolisme et booster le développement des mobilités partagées, le gouvernement a lancé fin 2022 une prime covoiturage de 100 euros pour les nouveaux conducteurs inscrits sur les plateformes de covoiturage. Une prime reconduite en 2024, mais supprimée en 2025.
Malgré tout, des solutions voient le jour un peu partout en France pour « faciliter » la pratique du covoiturage au quotidien, souvent jugée contraignante à organiser avec le modèle classique de réservation via des services de mise en relation. Des lignes de covoiturage sont ainsi déployées, par exemple à Grenoble, où elles connaissent un réel succès, mais aussi dans une dizaine d'autre agglomérations, dont en Ile-de-France. Le principe se rapproche de celui d’une ligne de bus : le passager se rend à un arrêt et n’a pas besoin de réserver son covoiturage. Les conducteurs qui passent sur son trajet sont informés de la présence d’un passager et s’arrêtent pour le conduire jusqu’à l’arrêt de destination.
De nombreux parkings de covoiturage, parkings relais et parcs multimodaux sont également mis en place dans de plus en plus de communes. Dans son baromètre, Vinci Autoroutes souligne par exemple que 66 parkings de covoiturage (avec une capacité de 5 400 places) sont présents sur son réseau autoroutier. « Les trajets domicile-travail, qui ne représentaient que 21 % des réponses en 2017, représentent aujourd’hui 44 % des trajets effectués. Si l’on ajoute les déplacements professionnels occasionnels, 70 % des répondants [à une étude de terrain menée par Vinci Autoroutes en parallèle du baromètre, NDLR] ont donc recours au covoiturage pour des trajets professionnels », précise le gestionnaire de réseau autoroutier.
- ↑ : 8e édition du baromètre de l'autosolisme, Vinci Autoroutes, novembre 2025.
- ↑ : Ces chiffres ont été relevés aux abords de 12 métropoles françaises sur le réseau Vinci Autoroutes : Angers, Nantes, Orléans, Toulon, Lyon, Aix, Bordeaux, Tours, Toulouse, Biarritz, Montpellier et Paris.



