Malus rétroactif 2026 : toutes les voitures d'occasion seront-elles concernées ?

Depuis quelques semaines, une information fait le buzz sur les réseaux sociaux : le malus écologique s'appliquerait aux voitures d'occasion dès 2026. Faut-il s'inquiéter si vous possédez un véhicule thermique ou si vous comptez en acheter un d'occasion ? On fait le point sur cette mesure, qui mérite quelques clarifications.

Romain Velly, journaliste auto pour Roole Média
Romain Velly
Publié le 12/11/2025

Temps de lecture : 5 min

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Pot d'échappement émettant du CO2
Seule une poignée de voitures d’occasion jusqu’ici exonérées seront désormais soumises au malus. ©iStock/Pavel Babic

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Avant toute chose, il faut bien comprendre de quoi l’on parle. Le malus écologique est un dispositif qui regroupe deux taxes perçues lors de la première immatriculation de certains véhicules en France : le « malus CO2 », qui est une taxe sur les émissions de CO2 mise en place en 2008, et le malus au poids ou « malus masse », instauré en 2019. Le dispositif dans son ensemble vise à décourager l’achat de véhicules lourds ou fortement émetteurs. La mesure dite du malus rétroactif 2026 ne crée pas une nouvelle taxe : elle élargit simplement le champ d’application du malus écologique à certains véhicules d’occasion.

Un seul cas très spécifique concerné parmi les voitures d'occasion

Ce qui change réellement à partir du 1er janvier 2026, c'est l'application du malus écologique à certains véhicules d'occasion très spécifiques. Il ne s'agit donc pas d'une nouvelle taxe, mais d'une extension du malus écologique mis en place en 2008.

Les véhicules concernés par cette extension sont1↓ : les véhicules immatriculés en France depuis le 1er janvier 2015 qui ont bénéficié d'une exonération lors de leur première immatriculation, en l'occurrence les anciennes voitures diplomatiques et celles achetées initialement par des personnes titulaires de la carte mobilité inclusion portant la mention « invalidité ». Concrètement, ces véhicules avaient échappé au malus lors de leur première mise en circulation, en raison du profil de leur acheteur, même s'ils dépassaient les seuils d'émissions. Le changement de main donne donc désormais lieu à la taxation à laquelle le véhicule avait été soustrait.

Bon à savoir

Les véhicules immatriculés avant le 1er janvier 2015 resteront totalement exemptés de cette taxation, quelle que soit leur situation initiale.

Pas de changement pour les véhicules importés de l'étranger

Contrairement à ce que certaines informations ont pu laisser entendre, les véhicules d'occasion importés de l'étranger sont déjà soumis au malus écologique depuis plusieurs années. Il n'y a donc aucun changement à prévoir en 2026.

Si vous faites venir un véhicule d’Allemagne, de Belgique ou d’Espagne pour l’immatriculer en France, vous devez déjà payer le malus écologique correspondant à ses émissions de CO2 et à son poids, selon le barème de l’année de sa première immatriculation. Cette règle s’applique également si vous achetez le véhicule chez un professionnel français l’ayant importé : le coût du malus est alors intégré au prix de vente.

Quels sont les automobilistes vraiment concernés par la nouveauté 2026 ?

En résumé, vous êtes concerné par cette nouvelle mesure si vous envisagez d'acheter un véhicule d'occasion qui remplit ces conditions :

  • Il a été immatriculé en France pour la première fois entre le 1er janvier 2015 et aujourd'hui.
  • Il a bénéficié d'une exonération de malus au moment de sa mise en circulation (en raison d'un statut diplomatique ou de la détention d'une carte d’invalidité).

Le malus écologique (CO2 et poids) s’appliquera alors lors de l'achat du véhicule, avec des réductions possibles en fonction de son ancienneté.

Pourquoi cette extension du malus écologique ?

L'objectif affiché par le gouvernement est de corriger une inégalité fiscale : certains véhicules lourds et polluants échappaient totalement au malus grâce à des exonérations spécifiques liées au profil de leur acquéreur. Avec cette mesure, tous les véhicules récents et émetteurs de CO2 devront, à terme, s'acquitter de cette taxe environnementale.

Le projet de loi de finances pour 2026 confirme cette orientation sans apporter de changement majeur sur le marché de l'occasion : la mesure reste cantonnée à ces cas très particuliers et ne généralise pas au marché de l'occasion.

  1.  : Source : Légifrance
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