Road trip en Normandie sur les traces des artistes, de Giverny à Veules-les-Roses

Notre itinéraire va de Giverny, le "beau pays" de Claude Monet à Veules-les-Roses, l’un des Plus beaux villages de France, en passant par des spots encore peu connus (mais pas moins côtés !), le long des routes de campagne et des plages de la côte Albâtre. En route !

La première étape de notre séjour normand commence aux portes de la Normandie à Giverny, le “beau pays” de Claude Monet. C’est sans doute la tranquillité du village et sa nature verdoyante qui ont séduit le peintre en 1883, par la fenêtre d’un train.

En parcourant à pied le village par le sentier de découverte culturelle (20 panneaux pour découvrir l’histoire du village), on plonge dans une ambiance picturale : ruelles fleuries et colorées, maisons en pierres ou à colombages, galeries d’art, couleurs changeantes au gré de la lumière…

A visiter aussi : la Maison et les Jardins de Claude Monet (ouvert tous les jours du 1er avril au 1er novembre), havre de paix qui lui inspirera les séries des Nymphéas, les Meules et les Peupliers - on pousse alors les portes de son intimité - et le musée des impressionnistes, qui explore l’histoire de ce mouvement artistique emblématique de la fin du 19e siècle.

A l’heure du goûter, rendez-vous aux Gourmandises de Giverny : Philippe et Elisabeth Chauveau vous régaleront avec leurs gourmandises artisanales selon les recettes de Monet, qui ne manquait pas son thé de 17 heures, accompagné de touches sucrées !

Roulez jusqu’à Rouen, capitale de la Normandie, à une petite heure de Giverny et posez vos valises chez Aminata pour les deux première nuits ! Elle tient avec son mari la maison d’hôtes La Boulangerie (dans une ancienne boulangerie) à proximité de la vieille ville. Le petit service en plus : un parking à 20 mètres de la maison d’hôtes au prix de 6 euros par nuit, sur réservation.

Après un petit-déjeuner gourmand et copieux (qui vous rassasiera probablement jusqu’au goûter !) dégusté dans l’ancien espace boutique, il est l’heure de partir explorer Rouen pour cette deuxième journée du road trip. La ville aux cent clochers - expression attribuée à Victor Hugo pour décrire Rouen dans son recueuil de poèmes "Les Feuilles d’automne" - aux ruelles pavées et aux façades à colombages offre plusieurs visages, témoins de son passé médiéval, portuaire et artistique.

Comme Monet, laissez-vous charmer par la cathédrale Notre-Dame de Rouen, à quelques pas de la rue du Gros-Horloge et du vieux Rouen. Les impressionnistes Pissarro et Sisley ont été très inspirés par les ruelles chargées d’histoire et la Seine qui divise la ville en deux rives.

Flânez jusqu’au musée des Beaux-Arts de Rouen, qui possède une riche collection d'œuvres, notamment l’une des plus importantes collections de tableaux impressionnistes en France.

Si Victor Hugo est lui aussi tombé sous le charme de la ville à la suite de ses séjours en Normandie, Flaubert, auteur de "Madame Bovary", y est né. Prenez le temps d’une balade sur les traces de l’écrivain.

Pour une pause goûter bien méritée, foncez déguster les choux de la Maison Yvonne ! Il y a plusieurs adresses à Rouen mais pour ce parcours en centre-ville, on vous propose de vous arrêter à cette adresse.

Dernier arrêt du jour à la côte Sainte-Catherine, un détour d’une dizaine de minutes en voiture pour prendre de la hauteur et avoir une vue imprenable sur la métropole ; vue qui a donné naissance à de nombreux chefs-d’œuvre impressionnistes.

Pour dîner, retour à Rouen. Une fois votre voiture garée, laissez vos pas vous guider jusqu’au Café perdu, une jolie adresse qui propose une cuisine savoureuse : des assiettes à partager avec des produits frais, servies dans une ambiance conviviale.

Notre prochaine journée se déroule sur les routes de campagne avec un premier arrêt à Vassonville. C’est ici, devant l’église du village, que commence la randonnée sonore et littéraire sur les traces de Gustave Flaubert. L’occasion de (re)plonger dans le roman "Madame Bovary", dont la première partie se déroule entre Tôtes et Auffay.

En chemin, sortez de la boucle à Ordemare pour longer le GR210 jusqu’au Moulin de l’Arbalète et faites aussi une halte dans le bourg de Tôtes, village fréquenté par Flaubert et son ami Guy de Maupassant, qui y situa sa nouvelle "Boule de Suif".

Pour Maupassant, c’est au Château de Miromesnil que tout commence, nouvelle étape de cette escapade normande. Nathalie Romatet, propriétaire de ce monument historique, vous accueille dans la jolie échoppe à l’entrée du château. Quand elle vous parle du lieu, on ressent sa passion et son envie de faire vivre ce trésor du patrimoine français à travers toujours plus d'évènements : maison d’hôte, soirées cluedo, marché de Noël, ateliers pour les enfants… Le château est ouvert chaque année tous les jours de la semaine, de début avril à début novembre. Si comme nous, vous optez pour une visite guidée vous découvrirez quelques pièces du château (dont la chambre de Maupassant à sa naissance !), sa chapelle, ses jardins et son potager, le tout ponctué d’anecdotes.

Pour le déjeuner, offrez-vous un moment d'exception dans le restaurant Le Colombier Offranville, décoré d'une étoile Michelin, qui fait rimer simplicité et raffinement. Ici le délice est accessible puisqu'il existe un menu du midi dès 35 €.

La journée se termine par la visite du Musée Jacques-Émile Blanche (ouvert au public d'avril à septembre), autre écrivain (et peintre !) qui laissera une trace dans la campagne de Seine-Maritime - il est mort à Offranville en 1942 où il vécut depuis 1902. On y retrouve plusieurs dizaines de peintures de l'artiste, son œuvre littéraire complète, des souvenirs, des lettres, des photographies, etc.

Pour les deux nuits restantes, vous pouvez vous installer à La Belle de Puys, maison d’hôte avec vue sur la mer et sur la campagne alentour, d’où vous pourrez rayonner très facilement les prochains jours.

Une fois le généreux (et délicieux !) petit-déjeuner de La Belle de Puys savouré face au jardin ombragé de pins maritimes, on reprend la route en direction de Dieppe, notre premier stop le long de la Côte Albâtre. En une dizaine de minutes en voiture, vous serez dans le centre-ville. De la maison d’hôtes, vous pouvez aussi opter pour une randonnée par le chemin des falaises pour descendre jusqu’à Dieppe.

Tous les samedis de l’année, c’est jour de marché. Un rendez-vous hebdomadaire pour les Dieppois et tous les amoureux de produits frais et locaux, qu’importe le temps ou la saison. Prendre le temps de déambuler dans les allées du plus grand marché de Normandie est un incontournable !

Au 19e siècle, Dieppe devenait une station balnéaire grâce à la duchesse de Berry, qui lança la mode des bains de mer. Les peintres comme Turner, Isabey, Courbet, Delacroix, Morisot, Pissarro ou Renoir ne sont pas restés insensibles aux charmes de la ville. Suivez l’itinéraire impressionniste, qui vous emmènera entre autres quai Duquesne avec ses arcades, autour du port de plaisance et dans le centre-ville pour découvrir l’église Saint-Jacques.

Les tables de lecture :

Pour reprendre des forces, on s’attable à déjeuner au Turbo ou à La Cale, deux adresses réputées pour leur cuisine autour de produits frais - notamment du poisson, qui vient tout droit de la pêche matinale. Pour les deux adresses, pensez à réserver !

On reprend la voiture pour atteindre les hauteurs de la ville et visiter le Château-musée de Dieppe datant du 15e siècle, surplombant la mer. Gustave Courbet, Jacques-Emile Blanche, ou Éva Gonzalès - qui fait partie du cercle très fermé des peintres impressionnistes féminins - y sont notamment exposés.

Après la visite, cap sur Pourville-sur-Mer et son panorama. D’ici, la vue est très représentative de la côte normande : falaises de craie, plages de galets, valleuses et villages de pêcheurs, dont les couleurs changent au gré d’une météo volatile. La beauté naturelle et le côté sauvage de cette côte en ont fait le lieu de prédilection des artistes.

On continue de longer la côte, qui nous enchante avec ses paysages panoramiques dominés par de magnifiques points de vue sur la mer et la campagne. La route jusqu’à Varengeville-sur-Mer est scénique et la descente sur la plage vaut le détour (mais attention aux marées). Deux chemins pour y arriver en voiture : en empruntant la descente du Petit Ailly, on se gare presque les pieds dans l’eau ! Autre option : à partir de l’église de Varengeville-sur-Mer, continuer à pied sur le chemin du littoral (GR 21), où se trouvait La Cabane du Douanier peinte par Claude Monet. En remontant à votre voiture, faîtes un tour dans le cimetière où sont enterrés Marcelle et Georges Braque. De ses 33 années passées au village, l’artiste a laissé quelques traces, notamment deux vitraux et la mosaïque de la tombe du couple.

Veules-les-Roses est un village niché entre terre et mer : d’un côté les falaises et de l'autre la campagne normande. On tombe sous le charme des maisons à colombages, des villas Belle Époque, des vieux moulins et des cabines de bain. Sans oublier La Veules, le plus petit fleuve de France (1100 m) qui donne un charme particulier à ce village classé parmi les Plus beaux villages de France. A pied, suivez le sentier qui longe le cours d’eau et découvrez la culture du cresson cultivé à sa source. Très prisé des artistes - parmi eux l’écrivain Victor Hugo, et toujours, les peintres impressionnistes - le village a conservé son âme artistique, avec ses nombreux ateliers installés dans des bâtiments de caractère, accessibles au public.

Si vous avez l’envie de marcher dans les pas de l’auteur, grimpez un chemin dans la falaise qui mène à la “grotte de Victor Hugo” d’où il contemplait le paysage.

Pour terminer le séjour et goûter une dernière fois au terroir normand, revenez sur vos pas, à Varengeville-sur-Mer ou Dieppe et testez l’une des deux adresses pour le déjeuner : l'hôtel-restaurant La Terrasse ou La Marmite Dieppoise. Si les ambiances sont très différentes, demeure de charme en bord de mer pour la première, auberge en centre-ville pour la seconde, le produit phare des deux cartes est le même : le poisson. Pour les deux adresses, pensez à réserver !

Ce road trip en Normandie, entre Giverny et Veules-les-Roses, entre terre et mer, donne un bel aperçu de l’histoire artistique de la région, qui regorge pour autant de bien d’autres anecdotes encore !