Embouteillages sur l’autoroute : comment se forment-ils et comment les éviter ?
Les embouteillages sur autoroute sont une source de frustration pour de nombreux automobilistes, surtout lorsqu’ils surviennent sans raison évidente. Alors, comment les ralentissements se forment-ils ? Comment les éviter au maximum et quels sont les bons réflexes à adopter ? Pour répondre à ces questions, nous avons interrogé Morgane Sauzay, responsable exploitation sécurité et communication chez VINCI Autoroutes.

Ah les bouchons… On s’en passerait volontiers ! Se retrouver à l’arrêt sur l’autoroute sans comprendre pourquoi, c’est agaçant. Et c’est d’autant plus frustrant que parfois, rien ne semble justifier ce ralentissement : aucun accident, panne ou chantier... Mais alors, comment ces bouchons se forment-ils ?
Embouteillages en accordéon
Les embouteillages en « accordéon » sont bien connus des automobilistes. Il s’agit d’un phénomène fréquent sur autoroute, notamment en cas de trafic dense. Il se produit lorsqu’un conducteur freine brusquement, obligeant les véhicules derrière lui à ralentir les uns après les autres. Cette réaction en chaîne entraîne une congestion de la circulation. « Un automobiliste qui change de file ou freine brutalement crée une onde de ralentissement, explique Morgane Sauzay, responsable exploitation sécurité et communication chez VINCI Autoroutes. Le premier véhicule derrière va ralentir légèrement, celui qui suit anticipera et freinera à son tour. Progressivement, cet effet va se propager aux voitures suivantes. Lorsque le trafic est soutenu, l’onde peut s’étendre sur plusieurs centaines de mètres, voire plusieurs kilomètres. »

Embouteillages par saturation
Les embouteillages par saturation surviennent lorsque le nombre de véhicules dépasse la capacité d'absorption de la route. Par exemple, l’été, lors des départs en vacances, un afflux massif de voitures sur une autoroute peut entraîner une congestion, même en l'absence d'incidents. « L’été, les embouteillages par saturation sont fréquents sur l’autoroute A7, notamment les samedis lors des grands départs », détaille l’experte.
Les infrastructures routières, conçues pour un certain volume de trafic, se retrouvent alors saturées, provoquant des ralentissements importants. « Sur autoroute, à une vitesse de 110-130 km/h, une voie peut absorber jusqu’à 1 200 véhicules par heure. Au-delà de ce seuil, la circulation commence à se densifier et des ralentissements apparaissent. La situation se complique d’autant plus que tous les usagers ne roulent pas à la même vitesse : camions, bus, caravanes et voitures adoptent des allures différentes, accentuant les variations de flux. »
Changer de file lors d’un embouteillage : bonne ou mauvaise idée ?
En tant qu’automobiliste, on a déjà tous expérimenté cette situation : notre file est à l’arrêt tandis que celle d’à côté avance plus vite. L’envie de changer de voie est grande mais… est-ce vraiment pertinent et surtout conseillé ? Pas vraiment. Changer de voie est d’ailleurs interdit en cas d’embouteillages. Selon l’article R412-24 du Code de la route, « lorsque, sur les routes à sens unique et sur les routes à plus de deux voies, la circulation, en raison de sa densité, s'établit en file ininterrompue sur toutes les voies, les conducteurs doivent rester dans leur file. » Enfreindre cette règle est passible d’une amende de 35 euros.
Non seulement changer de file ne vous fera pas arriver plus vite à destination mais cette pratique est surtout contre-productive. « On a l’impression de gagner quelques places mais la file d’à côté finit toujours par se débloquer à son tour », explique Morgane Sauzay. De plus, chaque changement de voie perturbe la circulation : « Lorsqu’un conducteur se rabat, celui qui le laisse passer doit freiner, ce qui amplifie l’onde de ralentissement et aggrave les bouchons. »
Les bons réflexes à adopter pour limiter les embouteillages
Certaines bonnes pratiques aident à limiter les embouteillages :
- Augmenter les distances de sécurité pour éviter les freinages brusques ;
- Réguler sa vitesse ;
- Ne pas changer de voie (sauf si vous souhaitez emprunter une sortie d'autoroute evidemment !)
Adopter une vitesse modérée et stable contribue à plus de fluidité. En cas de pic de trafic ou de surcharge des tronçons, les sociétés d’autoroutes ont mis en place un système de régulation de la vitesse. « Sur certains tronçons d’autoroute, en cas de saturation, la vitesse autorisée peut être abaissée à 110 km/h, voire 90 km/h », ajoute l’experte. Dans ce cas, l’information est relayée aux automobilistes par des panneaux d’information lumineux au-dessus des voies. Il est alors obligatoire de lever le pied !