Stress en voiture : comment diminuer l’impact des embouteillages sur sa santé mentale ?
À l’occasion des semaines d'information sur la santé mentale du 9 au 22 octobre 2023, voici les conseils d'Andréa Budillon, naturopathe et yoga thérapeute pour gérer son stress en voiture, notamment en cas d’embouteillages.
Ah les bouchons… On les déteste et pourtant, pour de nombreux automobilistes, ils font partie du quotidien ! Et qu’il est difficile de garder son calme lorsqu’on perd son temps dans les embouteillages : sentiment d’impuissance, crise de nerfs, agressivité… Autant d’émotions et réactions négatives qui peuvent avoir un véritable impact sur notre moral, voire notre santé mentale. « Passer une heure dans le trafic matin et soir serait aussi mauvais pour la santé psychologique que de perdre son emploi », a même conclu Jacques Forest, un chercheur à l’université du Québec, comme le rapporte Le Journal de Montréal. Heureusement, il existe des solutions simples pour apaiser son stress au volant.
Quels sentiments peut éprouver un individu lorsqu'il est dans un embouteillage ?
Andréa Budillon : « Lorsqu’on se retrouve coincé dans les embouteillages, on se sent complètement impuissant. Notre cerveau, qui aime bien trouver des solutions, ne peut pas faire grand-chose, à part subir. L’automobiliste peut même se sentir pris en otage par la situation. La plus grosse problématique pour l’individu, c’est d’être en incapacité de pouvoir réagir. Normalement, l’humain a une réaction physiologique au stress qui est de fuir ou d’attaquer. Et là il ne peut pas faire grand-chose.
Quelles sont les hormones sécrétées en cas de stress ?
A.D : « Les hormones du stress sont l’adrénaline et la noradrénaline. Ce sont celles qui nous permettent de réagir lorsqu’on affronte une situation compliquée. Dans les embouteillages par exemple, elles sont sécrétées dans un contexte d’inaction. On subit ces hormones du stress sans pouvoir réagir. Il y a aussi le cortisol, une hormone essentielle en cas de stress. Il permet normalement de faire redescendre l’adrénaline. Sauf qu’en cas d’embouteillages, il n’a pas d’impact puisque la situation ne peut pas être réglée par l’automobiliste.
Quelles sont les répercussions du stress sur le corps ?
A.D : « Dans une situation où le corps est immobile, notamment dans le cas d’embouteillages, le stress peut provoquer des tensions physiques, avec l’incapacité de faire fonctionner ses muscles puisqu’il n’y a pas d’action possible. Ça a aussi un impact émotionnel : la tension monte comme dans une cocotte-minute et ça devient compliqué à gérer pour l’individu.
Comment gérer son stress en voiture ?
A.D : « Il y a plein de techniques qui permettent de diminuer le stress. Dans un premier temps, on peut déjà prévenir le travail et les personnes qui seront impactées par le retard dû aux embouteillages. On peut aussi calmer son système nerveux grâce à des techniques de respiration. On peut constater que lors d’une situation de surmenage, la respiration est « très haute », on va respirer avec la partie haute des poumons et avoir l’impression de manquer d’air et d’être en apnée. Il est donc important de sonder son système nerveux et se demander : « Est-ce que je me sens électrique ? », « Est-ce que je sens un bourdonnement dans mon corps ? ». La première étape est de se rendre compte de l’état de son corps et d’apprendre à mieux respirer. Dans le cadre de cet exercice, le temps de l’expiration doit être plus long que le temps de l’inspiration. Cette technique est parfaite pour activer le système nerveux parasympathique qui va permettre de calmer les hormones du stress. On peut aussi mettre de la musique qu’on aime bien qui peut nous aider à calmer son esprit.
Y a-t-il des produits naturels pour calmer son stress ?
A.D : « Il y a des roll-on d’huiles essentielles qui détendent. L’huile essentielle de lavandin est calmante et sans risque. On peut la diffuser dans la voiture où en appliquer quelques gouttes sur ses poignées. »