Freinage fantôme : le ministère des Transports ouvre une enquête

Le ministère des Transports a annoncé se saisir d’un phénomène inquiétant : des centaines d’automobilistes signalent des freinages brutaux sans aucune action humaine, déclenchant de grosses frayeurs et même des accidents. Une enquête est désormais ouverte pour en identifier les causes.

Eva Gomez journaliste pour le média Roole
Eva Gomez
des mains sur un volant de voiture
Des centaines d'automobilistes français ont été confrontés à ce phénomène de freinage fantôme. ©iStock/anyaberkut

Depuis plusieurs mois, une série de témoignages inquiète les conducteurs et les autorités : sur autoroute ou voie rapide, sans obstacle ni action de freinage, les véhicules ralentissent brutalement, parfois jusqu’à l’arrêt, provoquant des collisions et la panique des automobilistes impliqués. Le ministère des Transports a annoncé le 15 août dernier, démarrer une enquête sur ce phénomène.

Des centaines de témoignages

Le cas à l’origine de l’affaire date d’avril 2025. Joanna Peyrache, au volant d’une Peugeot 208 sur l’A40, voit sa voiture freiner brutalement sans raison, entraînant une collision et un retournement à 180°, alors qu’elle roulait à plus de 110 km/h. Face aux refus d’expertise technique, elle décide de lancer un appel à témoignages. En quelques semaines, elle recueille des centaines de récits similaires, provenant d’usagers de diverses marques et modèles de véhicules, évoquant toujours l’intervention involontaire du freinage automatique. « À chaque fois, ce sont des véhicules récents entre 2017 et 2025 », a déclaré la conductrice à nos confrères du Parisien.

Bon à savoir

Les véhicules neufs européens sont équipés depuis 2024 d’un système de freinage d’urgence automatique (AEB), intégré dans les systèmes d’aide à la conduite dits ADAS. Ce dispositif s’appuie sur des capteurs, des caméras ou des radars pour repérer un danger imminent et intervenir si le conducteur ne freine pas à temps.

Défaillances systémiques ou cas isolés ?

Pressé par l’ampleur du phénomène, le Service de surveillance du marché des véhicules et des moteurs (SSMVM), rattaché au ministère, a pris contact avec la conductrice début août et a décidé d’ouvrir une enquête officielle. Le ministère va interroger les conducteurs concernés, les constructeurs et mener des essais en condition réelle pour déterminer si ces freinages fantômes sont causés par des défaillances techniques systémiques ou s’il s’agit de cas isolés.

Une pétition citoyenne a été publiée sur le site de l'Assemblée nationale le 6 août pour demander « une enquête et une réforme sur les systèmes de freinage d'urgence automatique ».

Bon à savoir

Le phénomène de freinage fantôme est souvent causé par des interprétations erronées des capteurs ou des algorithmes, identifiant à tort des objets comme dangers (reflets, marquages, portiques…) : ce sont ce qu’on appelle techniquement des « faux positifs ».

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