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Grève des raffineries : attention à l’effet panique

Par Grégoire Hamon

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Alors qu’une grève affecte des raffineries des pétroliers Total et Esso, 15 % des stations services connaissent difficultés d’approvisionnement et ruptures sur un ou plusieurs carburants. Le gouvernement a libéré une partie des stocks stratégiques et intime de ne pas se ruer sur les stations, au risque d’alimenter la pénurie temporaire de carburant.

Station-service prise d'assaut.

Une station sur six touchée

Après la ruée sur le papier-toilette, voici celle sur le bidon d’essence. Près d’une station sur six connaît ce vendredi des difficultés d’approvisionnement sur au moins un type de carburant à la pompe, avec des situations variables selon les régions. Les Hauts-de-France étant la région la plus concernée avec environ 30 % des stations (près de 40 % dans le Pas-de-Calais). Les stations Total, qui proposent en plus de la remise du gouvernement une réduction de 20 centimes par litre à la pompe, sont particulièrement touchées. Dans le Pas-de-Calais, la ville d'Arras a même fait appel à la police pour gérer la distribution de carburant.

Le conseil de la rédac

L'application Gasoil Now peut vous aider à localiser les stations-service victimes de ruptures de carburants.

En cause ? Un mouvement de grève initié le 27 septembre dernier dans plusieurs raffineries Total et Esso. Les syndicats, très suivis par les salariés, exigent une augmentation salariale de 10 % face à l’inflation, accompagnée de l’embauche de « collègues précaires », pointant les « superprofits » réalisés par les majors pétrolières. Les sites Total à La Mède, Feyzin, Donges, Gonfreville-l’Orcher et Grandpuits, sont tous touchés, ainsi que Notre-Dame-de-Gravenchon et Fos pour Esso. Thierry Defresne, secrétaire CGT du comité d’entreprise européen de TotalEnergies, insistait ce vendredi matin sur RMC : « les salariés exercent un droit tout à fait légal et constitutionnel : le droit de grève », estimant que la grève devrait se poursuivre « sur la durée ». De quoi affoler les automobilistes qui se sont rués sur les stations. C’est justement ce qu’a tenté d’éviter le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, en fustigeant un « effet panique » et en appelant à la responsabilité de chacun.

Bon à savoir

Face à la pénurie d'essence, les dépanneurs tournent à plein régime, prévient RMC, à cause des pannes sèches, mais aussi d’une augmentation du nombre d’erreur de carburant, les automobilistes se trompant de pompe à cause du stress !

Des mesures exceptionnelles

Le gouvernement se veut pourtant rassurant et juge que la situation devrait s’améliorer rapidement. Olivier Véran a écarté ce vendredi matin sur BFM-TV la possibilité d’une pénurie, terme qu’il récuse, préférant évoquer des tensions dans l’approvisionnement de certaines stations.

Sur LCI, le ministre délégué en charge des Transports, Clément Beaune, a annoncé ce vendredi matin que les camions-citernes seraient exceptionnellement autorisés à rouler ce dimanche afin de palier à ces difficultés d’approvisionnement. La veille, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, indiquait qu’une partie des stocks stratégiques avait été libérée, en attendant des approvisionnement supplémentaires de la part des pétroliers depuis Rouen et la Belgique. En attendant une possible amélioration, la situation reste critique, notamment dans le Nord et dans le Pas-de-Calais, où la priorité à l'accès à la pompe a été donnée aux ambulances et aux professionnels de santé munis d’une carte professionnelle.