Bornes de recharge : place au paiement par carte bancaire !

Depuis le 13 avril 2024, les opérateurs de bornes de recharge doivent proposer un terminal de paiement sur toutes les nouvelles infrastructures d’une puissance supérieure à 50 kW. Un petit pas de plus dans la simplification de la recharge hors domicile.

Eva Gomez journaliste pour le média Roole
Eva Gomez
Point de charge avec terminal de paiement pour payer par carte bancaire
Aujourd'hui, le paiement par carte bancaire est loin d'être majoritaire sur les bornes de recharge publiques. ©iStock

Ca bouge du côté du paiement de la recharge sur bornes publiques ! Depuis le 13 avril 2024, les opérateurs de bornes de recharge électrique doivent obligatoirement proposer un terminal de paiement sur toutes les nouvelles infrastructures publiques de plus de 50 kW installées en France. Une obligation introduite par le règlement AFIR (alternative fuels infrastructure regulation*), adopté en juillet 2023 par le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne.

Une mesure appliquée aux bornes de plus de 50 kW

Concrètement, tous les points de charge d’une puissance supérieure ou égale à 50 kW déployés à partir du 13 avril 2024 doivent obligatoirement être équipés d’un terminal de paiement. Il peut s’agir soit d’un lecteur de carte paiement, soit d’un « dispositif muni d’une fonctionnalité sans contact et permettant au moins de lire les cartes de paiement ». Et pour les nouvelles bornes de recharge publiques dont la puissance est inférieure à 50 kW, les opérateurs doivent obligatoirement intégrer un « dispositif utilisant une connexion internet et permettant des opérations de paiement sécurisées, tels que ceux générant un QR code spécifique ».

Cela répond à un besoin de transparence et d’accessibilité de la tarification de la recharge. D’après une enquête Ipsos pour l’association Avere-France publiée début avril 2024, 50% des conducteurs de véhicules électriques trouvent que les « conditions tarifaires [des bornes de recharge, Ndlr] ne sont pas assez claires/explicites ». Par ailleurs, 53% des automobilistes interrogés trouvent que le moyen de paiement le plus adapté sur le réseau public de recharge est la carte bleue. Or, sur les infrastructures déjà déployées, l’option de paiement par carte bancaire est loin d’être majoritaire : dans de nombreux cas, il est nécessaire de détenir un badge de recharge (badge RFID) pour payer sa recharge.

Bon à savoir

Il faut distinguer « station de recharge », « borne de recharge » et « point de recharge ». Un « point de recharge » désigne une prise sur laquelle une seule voiture électrique peut se charger. Une borne est un appareil qui peut proposer une ou plusieurs prises (points de charge). Quant au terme « station de recharge », il désigne un regroupement de plusieurs bornes et donc de plusieurs points de charge, de la même façon qu'une « station-service » rassemble plusieurs pompes.

Une extension de l’obligation en 2027 mais pas une généralisation

Pour l'instant, cette mesure est loin de concerner l'intégralité des 127 287 points de recharge déployés en France au 31 mars 2024**. A partir du 1er janvier 2027, l'obligation sera étendue aux points de recharge publics de plus de 50 kW installés avant le 13 avril 2024 sur le réseau RTE-T ou sur « une aire de stationnement sûre et sécurisée ». Mais les infrastructures publiques d’une puissance inférieure à 50 kW, qui représentent tout de même 84% des installations déjà en service**, ne seront toujours pas concernées par l'obligation d'équipement en terminal de paiement en 2027.

Le règlement AFIR précise par ailleurs qu’un seul terminal de paiement peut desservir plusieurs points de recharge d’une même station. Des industriels développent justement des solutions de paiement pour faciliter cette généralisation, à l'image de Virta et son kiosque de paiement. Un kiosque capable de contrôler une centaine de bornes à terme, pour l'instant déployé en Allemagne, Suède et Finlande. En France, un premier kiosque Virta a été installé en phase de test sur un parking d'Hypermarché et l'objectif est d'en déployer une centaine d'ici à la fin de l'année 2024.

Bon à savoir

Le réseau RTE-T est le Réseau Transeuropéen de Transport. Il s’agit d’un programme de développement des infrastructures de transport de l’Union européenne, qui a pour ambition de faciliter les échanges entre les pays membres.

*Régulation des infrastructures pour les carburants alternatifs