Voitures d’occasion importées : trois fois plus de risques de fraude au compteur

En France, les voitures d’occasion importées ont trois fois plus de risques d’avoir un compteur trafiqué que les voitures d’occasion d’origine française. C’est en tout cas la conclusion d’une étude réalisée par carVertical, spécialiste de l’historique des véhicules d’occasion.

Eva Gomez journaliste pour le média Roole
Eva Gomez
compteur kilométrique voiture

« En France, une voiture d’occasion sur douze a un compteur kilométrique trafiqué, ce qui signifie qu’elle vaut en réalité moins que son prix affiché », annonce carVertical, avant d’ajouter : « Les risques d’acquérir un véhicule dont le compteur kilométrique a été manipulé sont plus élevés lorsqu’il s’agit d’une voiture importée de l’étranger. » L’étude a été menée dans 14 pays européens, à partir des rapports réalisés par carVertical sur les historiques de véhicules d’occasion. Elle compare les risques de fraude au compteur lors de l’achat selon que le véhicule a été importé de l’étranger ou non. Il en ressort que 10,4% des voitures importées en France ont un kilométrage trafiqué, « ce qui est beaucoup plus élevé que le taux de voitures trafiquées vendues localement (3,7%) », précise carVertical.

Gare à l'excès de confiance !

La société de données sur l'automobile d'occasion souligne par ailleurs que « les voitures importées, en particulier celles qui proviennent de pays comme l'Allemagne, sont généralement perçues comme plus fiables, ce qui incite les acheteurs à faire trop confiance aux vendeurs de ces véhicules d'occasion ». Or la part des véhicules d'occasion en provenance d'Allemagne ne serait pas négligeable. Dans une autre étude publiée au premier trimestre 2023, carVertical relevait que 42,4% de voitures d'occasion immatriculées en France provenaient d'Allemagne.

L’Europe de l’Est : championne de la fraude au compteur kilométrique

Sur le continent européen, il y a de grandes disparités selon les pays : c’est dans l’Est de l’Europe que la problématique des compteurs modifiés est la plus prégnante et en particulier en Lettonie, Roumanie, Estonie et Lituanie, où l’on trouve le plus grand nombre de véhicules trafiqués. A contrario, la Grande-Bretagne, la France, l’Italie et l’Espagne sont les pays où l’on en trouve le moins. La France se situe d'ailleurs bien en-dessous de la moyenne européenne concernant les fraudes au compteur, que ce soit sur les voitures d'occasion importées ou locales.

Les véhicules dont le compteur a été falsifié peuvent revenir jusqu'à 25 % plus cher que les voitures qui affichent leur kilométrage d'origine.

Compteur trafiqué : le début des ennuis

« Il est très difficile de contrôler la qualité des voitures d'occasion au niveau international, car les pays ont des législations différentes en matière de fraude au compteur kilométrique. Comme les pays n'échangent pas d'informations sur les voitures, une fois qu'un véhicule est exporté, son historique repart à zéro. C'est alors que le kilométrage est modifié, ce qui triple presque le risque de se retrouver avec une voiture avec un compteur trafiqué comparé à une voiture achetée localement », explique Matas Buzelis, responsable de la communication chez carVertical. Et l’achat d’un véhicule au kilométrage falsifié, c’est le début des ennuis : difficultés à planifier l’entretien, pannes, risques pour la sécurité… Ces véhicules reviennent finalement plus cher : « jusqu’à 25% plus cher que les voitures qui affichent leur kilométrage d’origine », estime carVertical.