Arrêt en double file : est-ce autorisé ?
Souvent pratiqué en agglomération ou en centre-ville par les automobilistes lorsqu’il n’y a plus de place de parking disponible, le stationnement en double-file est pourtant interdit. À la différence de l'arrêt momentané (sous certaines conditions). Quelle est la différence entre le stationnement et l'arrêt et quelles sont les sanctions ? On fait le point avec un avocat en droit routier.
Dans de nombreuses villes en France, les places de stationnement se font de plus en plus rares. Et lorsqu’elles sont disponibles, elles ne le restent pas longtemps ! Alors la tentation de se garer en double file avec ses feux de détresse allumés, même quelques minutes pour faire une petite course, est parfois grande. Et pourtant, cette pratique est complètement interdite...
Stationnement en double file : ce que dit la loi
Le Code de la route est clair. Il est interdit de stationner en double file. Selon l’article R417-10 : « est considéré comme gênant la circulation publique le stationnement d'un véhicule : en double file ».
Bon à savoir
L’interdiction du stationnement en double file ne concerne pas les engins de déplacement personnel (trottinettes électriques par exemple), les cycles à deux roues, les cyclomoteurs à deux roues et les motocyclettes sans side-car.
Stationnement et arrêt : quelle est la différence ?
Le Code de la route interdit le stationnement en double file, « ce qui par raisonnement, a contrario, autorise l’arrêt », souligne Maître Etienne Lejeune, avocat en droit routier.
En effet, l’arrêt en double file est autorisé s’il s’agit d’un arrêt au sens strict, à savoir pour :
- Charger ou décharger un véhicule rapidement ;
- Récupérer ou déposer un passager.
« L’arrêt est le fait de s’arrêter momentanément ou quelques secondes, confirme l’avocat. Si vous vous arrêtez un quart d’heure, vingt minutes même en restant au volant, ce n’est pas un arrêt. C’est un stationnement. » S’arrêter en double file pour aller chercher son pain à la boulangerie n’est donc pas autorisé !
Dans tous les cas, que ce soit pour un stationnement ou un arrêt, le véhicule « doit être placé de manière à gêner le moins possible la circulation », comme le rappelle aussi l’article R 417-10 du Code de la route.
Quelles sont les sanctions pour stationnement gênant ?
Si les forces de l’ordre constatent qu’il s’agit d’un stationnement gênant et non d’un arrêt momentané, l’automobiliste peut être verbalisé. Le stationnement gênant est sanctionné d’une amende forfaitaire de 35 euros.