Leasing social : quel est le profil des bénéficiaires ?
Le dispositif de leasing social lancé début 2024 a bénéficié à 50 000 personnes pour sa première édition. Selon une analyse de la Direction générale de l’énergie et du climat, 40 % des 25 000 premiers bénéficiaires gagnent moins de 10 200 euros par an.
Victime de son succès quelques semaines après son lancement début 2024, le dispositif de leasing social a permis à 50 000 Français d’accéder à une voiture électrique en Location avec option d’achat (LOA) ou Location longue durée (LLD), pour environ 100 euros par mois. Mais qui sont les heureux bénéficiaires de ce coup de pouce du gouvernement ? Si les livraisons de véhicules doivent encore se poursuivre jusqu’à fin septembre, on connaît désormais le profil des 25 000 premiers bénéficiaires de ce leasing social.
Bon à savoir
Le leasing social a été lancé début 2024, avec l’ambition de sélectionner 20 000 bénéficiaires. Face au succès du dispositif, le gouvernement a finalement décidé de valider 50 000 demandes sur les plus de 90 000 reçues.
40 % des bénéficiaires gagnent moins de 10 200 euros par an
La Direction générale de l’énergie et du climat (DGEC) a en effet partagé son analyse des 25 000 premiers dossiers validés par l’Agence des services et de paiement (ASP). On savait déjà que ce dispositif n’était réservé qu’aux personnes ayant un revenu fiscal de référence par part (RFR) inférieur à 15 400 euros – soit les cinq premiers déciles de revenus – qui ont besoin d’une voiture pour leurs trajets domicile-travail et déplacements professionnels.
Bon à savoir
Les déciles sont utilisés pour classer la population par tranches de revenus. La population française est ainsi découpée en 10 tranches de 10 %. Les cinq premiers déciles - à qui s'adresse le dispositif de leasing social - correspondent aux 50 % des ménages français les plus modestes.
« On observe que parmi les 25 000 premiers bénéficiaires du dispositif, figurent 40 % de ménages des trois premiers déciles de revenus », souligne la DGEC. Ainsi, 40 % de ces premiers bénéficiaires sont des ménages dont le RFR est inférieur à 10 200 euros par an. Les quatrième et cinquième déciles de revenus représentent quant à eux respectivement 28 % et 33 % des dossiers.
Bon à savoir
En 2023, les ménages des cinq premiers déciles de revenus représentaient moins d’un quart des acheteurs de voitures électriques neuves.
Ce dispositif semble donc bien ouvrir la voie de l’électromobilité à des publics qui en auraient été exclus autrement… En effet, le prix d'une voiture électrique est un obstacle majeur pour de nombreux foyers. Il faut compter environ 20 000 euros pour l’achat d’une citadine électrique neuve et jusqu’à 50 000 euros pour une voiture familiale. Même en prenant en compte les aides telles que la prime à la conversion, qui peut aller jusqu'à 5 000 euros, et le bonus écologique, pouvant atteindre 7 000 euros pour les ménages les plus modestes, le coût d’un véhicule électrique neuf reste un frein significatif.
Des profils plus jeunes que la moyenne des acheteurs
Les bénéficiaires du leasing social présentent donc un profil socio-économique différent de celui des acheteurs traditionnels de voitures électriques neuves. Ils sont non seulement issus de foyers plus modestes, mais également plus jeunes que la moyenne des acquéreurs : « Le bilan à mi-dispositif fait apparaître une forte proportion de premiers locataires âgés de 36 à 45 ans (42 %), complétés par des parts à peu près équivalentes de ménages âgés de 26 à 35 ans et 46 à 55 ans (respectivement 24 % et 22 %) », détaille la DGEC.
L’âge moyen de ces premiers bénéficiaires est ainsi de 40 ans, « soit 9 ans de moins que la moyenne des acquéreurs de voitures particulières électriques en 2023, et 14 ans de moins que la moyenne des acquéreurs de voitures particulières neuves dans leur ensemble », est-il précisé.
Ces 25 000 premiers dossiers représentent 143,6 millions d’euros de subventions, soit 5 600 euros par véhicule (chiffres Agence des services et de paiement). En 2024, le bonus écologique, la prime à la conversion et le leasing social représentent un investissement cumulé de 1,5 milliard d’euros. Le Gouvernement démissionnaire prévoyait de reconduire le leasing social en 2025, avec des modalités restant à définir. Le prochain Gouvernement devra donc statuer sur le retour de ce dispositif et ses modalités.