Les conseils d'un expert pour rouler sur route mouillée

Didier Félix : Quand on roule par temps de pluie, il faut d’abord avoir une bonne visibilité. Ça implique d’avoir des balais d’essuie-glace en bon état, un pare-brise intérieur et des rétroviseurs propres. On n’y pense pas toujours mais les phares, qui sont allumés en cas de pluie, doivent également être bien nettoyés !

D. F.  : Il faut le rappeler : le pneumatique est le seul lien avec la route. Les pneus avant guident la voiture et les pneus arrière la stabilisent. Que ce soit sur une route sèche ou mouillée, les pneumatiques sont le premier élément de sécurité majeur. Il est nécessaire qu’ils soient bien gonflés et en bon état. Leur bon gonflage va permettre d’optimiser les distances d’arrêt, aussi bien sur le sec que sur le mouillé.

D. F.  : En cas de pneumatiques en mauvais état, le risque est la perte d’adhérence. Et plus on roule vite, plus la distance de freinage sera longue. La distance d’arrêt lors d’un freinage sur sol mouillé est multipliée par un et demi, par rapport à une distance d’arrêt sur sol sec. À 90 km/h, il faut 80 mètres environ sur sol sec contre 130 mètres sur un sol mouillé. La première mesure à prendre en cas de pluie est donc de réduire sa vitesse.

D. F.  : Il y a des petits témoins sur les sculptures des pneumatiques qui nécessitent d’être régulièrement vérifiés pour voir qu'ils ne sont pas atteints. Le cas échéant, il faut changer ses pneus. Si on prend la durée de vie moyenne d’un pneumatique (de 30 000 kilomètres) et les 10 000 kilomètres annuels moyens parcourus par un automobiliste, on conseille de changer ses pneumatiques tous les 3 ans. Il faut dans tous les cas vérifier l’état de ses pneumatiques chaque année et faire la pression au moins une fois par mois. Le mieux reste de contrôler qu’ils n’ont pas de défaut d’usure lié à un problème de géométrie et de vérifier les flancs. En cas de choc, il peut y avoir une hernie sur le pneumatique et dans ce cas, continuer de rouler est très dangereux.

D. F. : Tout va dépendre de la saison et de la température au sol. C’est d’ailleurs pour cela qu’il existe plusieurs types de pneus : des pneus été, hiver et toutes saisons. En plein été, lorsqu’il fait très chaud et qu’un orage survient, le pneumatique été sera le plus performant. Alors qu’en hiver, lorsqu’il y a des températures qui oscillent entre 0 et 5 degrés et qu’on constate une chute de neige fondue ou de la pluie, le pneumatique hiver, grâce à son composé de gomme spécifique, a plus de souplesse et une meilleure adhérence sur une route froide. C’est lui qui sera le plus performant sur route mouillée. Les pneumatiques ayant des saignées longitudinales, latérales, des lamelles en forme de V vont canaliser l’eau du centre vers l’extérieur. Ces pneumatiques-là seront très efficaces et au top des performances lorsqu’ils sont neufs. Plus ils vont s’user, moins ils seront efficaces pour repousser les limites de l’aquaplanage.