Voie de covoiturage sur le périphérique parisien : qu’en pensent les automobilistes franciliens ?
En place depuis le 3 mars 2025, la nouvelle voie réservée au covoiturage et aux transports en commun sur le périphérique parisien ne laisse personne indifférent. Un mois après le début de l’expérimentation, quels sont les retours des automobilistes franciliens ? Nous sommes allés à leur rencontre.

Depuis le 3 mars 2025, une voie réservée au covoiturage, aux transports en commun et aux taxis a été mise en place sur le boulevard périphérique parisien et sur plusieurs tronçons des autoroutes A1 et A13. Ce dispositif, pensé pour réduire les embouteillages et encourager une mobilité plus durable, soulève de nombreuses questions chez les usagers de la route.
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Voie réservée sur le périphérique : entre adhésion et frustration
Dans l’ensemble, les automobilistes interrogés dans notre micro-trottoir reconnaissent l'intérêt de cette mesure sur le plan environnemental, mais pointent du doigt les difficultés concrètes qu’ils rencontrent au quotidien. Pour beaucoup, l’idée de partager les trajets avec quelqu'un reste difficile à envisager. « Il faut qu’on le fasse parce qu’il faut qu’on arrive à diminuer l’impact des voitures en région parisienne. Maintenant, un peu égoïstement, c’est vrai que le matin, quand je prends la voiture à 8h30, ce n’est pas pratique [de covoiturer NDLR] », explique un jeune homme. « Je vois bien l’intention du point de vue écologique et elle me paraît positive, mais d'après mon expérience de ces dernières années, la circulation à Paris est vraiment de plus en plus difficile », regrette un autre conducteur parisien.
Certains automobilistes craignent un effet contre-productif : une voie de gauche réservée, sous-utilisée, qui aggraverait les bouchons sur les autres voies. « La voie de gauche réservée peut avoir son utilité, bien sûr, s’il y a assez de passagers et de voitures. Sinon elle sera vide et les autres voies seront ultra chargées », s’inquiète un interrogé.
Le covoiturage, une alternative encore boudée
Bien que le covoiturage soit une solution intéressante pour arrondir ses fins de mois, il peine encore à convaincre. Malgré une nette progression du nombre de covoitureurs ces derniers mois, la pratique reste marginale, notamment pour les trajets domicile-travail. Les automobilistes restent très majoritairement frileux à l’idée de partager leur véhicule. « Je suis plutôt contre. C’est très compliqué de trouver quelqu’un qui va exactement au même endroit que soi. Et puis, il faut connaître les gens », confie une passante interrogée.
Voie réservée sur le périphérique : rappel des règles
Cette voie de gauche, signalée par un losange blanc lumineux, est active du lundi au vendredi, de 7h à 10h30 et de 16h à 20h. Elle est accessible aux véhicules transportant au moins deux personnes, aux transports en commun, aux taxis, aux VTC en charge, aux deux-roues motorisés, ainsi qu'aux véhicules de secours et aux personnes en situation de handicap. Les poids lourds de plus de 3,5 tonnes transportant des marchandises ne sont pas autorisés à rouler sur cette voie.
De la pédagogie à la sanction
Depuis le 3 mars, une phase dite « pédagogique » est en cours. Grâce à l’intelligence artificielle, les véhicules qui ne sont pas autorisés à rouler sur la voie réservée sont détectés et invités à passer sur une autre file, sans amende. Mais à partir du 1er mai, le contrôle sera renforcé. Des totems équipés de caméras identifieront les types de véhicules, liront les plaques d'immatriculation et vérifieront le nombre de passagers. Un agent assermenté validera ensuite les infractions avant de sanctionner. Les premières amendes, d’un montant de 135 euros, seront délivrées à partir du 1er mai 2025.