D’occasion, reconditionnées ou remanufacturées : comment s’y retrouver parmi les pièces auto ?

Nombreux sont les automobilistes qui confondent les notions de pièce d’occasion, pièce reconditionnée et pièce remanufacturée. Ces trois catégories font partie d’un même ensemble : les pièces issues de l’économie circulaire (PIEC), un modèle qui vise à donner une seconde vie aux pièces automobiles plutôt que d’en fabriquer systématiquement de nouvelles. Depuis 2017, la loi impose aux garagistes et plateformes en ligne de proposer, lorsque cela est possible, une alternative issue de l’économie circulaire à toute pièce neuve.

Les pièces d’occasion proviennent de véhicules accidentés ou arrivés en fin de vie, démontés dans des centres agréés VHU (Véhicules Hors d’Usage). « En carrosserie notamment, plutôt que de broyer une pièce pour en faire de la matière recyclée, on peut la stocker, puis la revendre pour qu’elle soit utilisée sur un autre véhicule », explique Julien Dubois, co-fondateur de Valused^1↓, entreprise spécialisée dans la réutilisation de pièces automobiles.

Ces pièces d'occasion, aussi appelées pièces de réemploi, se sont bien développées, à l'heure où les Français souhaitent réduire leur budget auto. « En moyenne, une pièce d’occasion coûte entre 50 % et 70 % moins cher qu’une pièce neuve, avec un impact environnemental sans commune mesure. C’est une excellente alternative », ajoute l'expert.

Les pièces reconditionnées sont des pièces qui ont déjà servi mais sur lesquelles un spécialiste est intervenu, que ce soit pour les réparer ou pour remplacer certains composants. « Prenons l’exemple d’un GPS : s’il ne fonctionne plus, un expert va intervenir sur la carte électronique, changer les composants défectueux et lui redonner sa fonctionnalité. Ce n’est pas une pièce d’occasion, mais une pièce reconditionnée, car elle a été contrôlée, réparée et testée », détaille Julien Dubois. Ces pièces présentent un bon compromis entre fiabilité, garantie par le contrôle qualité, et prix, avec une réduction moyenne de 30 à 50 % par rapport au prix du neuf.

Autre catégorie : les pièces remanufacturées, aussi appelées « pièces en échange standard ». Elles sont démontées, nettoyées et remises à neuf selon les standards du constructeur. « Prenons cette fois-ci l'exemple d'un moteur en fin de vie. On le démonte entièrement, on garde le bloc - la partie la plus lourde et durable - et on remplace tous les composants d’usure par des neufs. À la fin, on obtient un produit à zéro kilomètre, aussi performant qu’un produit neuf, mais 30 à 50 % moins cher », explique Julien Dubois. Ces pièces bénéficient souvent de la même garantie que le neuf, tout en réduisant fortement la consommation de matières premières.

Lorsqu’ils se rendent dans un garage, les automobilistes doivent être attentifs au type de pièces proposées pour la réparation de leur véhicule. Entre pièces neuves, d’occasion, reconditionnées ou remanufacturées, les écarts de prix, de garantie et de performance, peuvent être importants.

Un arrêté publié en septembre 2018 oblige les réparateurs automobiles à afficher une fiche informant les clients de la possibilité d'avoir recours à des PIEC. Ils doivent également présenter spontanément deux devis : l’un avec des pièces neuves, l’autre avec des pièces issues de l'économie circulaire. Avant d’accepter une réparation, il est donc conseillé de lire attentivement les mentions du devis et de demander au garagiste l’origine exacte de la pièce. Cela permet d’éviter toute confusion. « L’obligation imposée aux garagistes ne porte pas uniquement sur les pièces d’occasion, mais sur tous les produits issus de l’économie circulaire, rappelle Julien Dubois. C’est un point essentiel à rappeler, aussi bien au grand public qu’aux professionnels, car il y a encore trop de raccourcis. Le réparateur doit informer clairement le client et faire preuve de pédagogie. Aujourd’hui, la profession s’est structurée et l’offre s’est considérablement améliorée. »