Faut-il vraiment rouler moins vite pour éco-conduire ?
Nombreux sont les automobilistes pour qui éco-conduire revient forcément à rouler moins vite. Alors, vrai ou faux ? Les deux pratiques, certes complémentaires, ne sont pas forcément indissociables. C'est ce que nous explique Bertrand-Olivier Ducreux, ingénieur au service Transports et Mobilité à l’ADEME.
Les automobilistes sont nombreux à chercher à réduire l'impact de leurs déplacements sur l'environnement. Et avec la hausse des prix des carburants, réduire le budget à la station-service est aussi un enjeu pour beaucoup de Français. L'éco-conduite est sans doute la réponse la plus simple à mettre en œuvre pour tous les automobilistes. Il suffit de suivre quelques règles de conduite pour réduire sa consommation de carburant et ses frais d'entretien, et dans le même temps limiter ses émissions de gaz à effet de serre.
Eco-conduire ne veut pas dire rouler moins vite
On peut penser – à tort – qu’une bonne pratique de l’éco-conduite requiert obligatoirement une diminution de la vitesse sur la route. Or, pour bénéficier des avantages de l’éco-conduite, il n’est pas nécessaire de diminuer l’allure de sa voiture. Ce qui est primordial, c’est de réguler sa vitesse. « Éco-conduire, c’est rouler mieux, nous explique dans la vidéo ci-dessus Bertrand-Olivier Ducreux, ingénieur à l’ADEME. La bonne pratique est de minimiser l’appel de puissance que l’on fait sur le moteur, ça veut donc dire qu’il faut essayer d’avoir la vitesse la plus stable possible et de limiter les fluctuations de cette vitesse, et notamment de proscrire tous les freinages inutiles. »
« Rouler mieux » signifie faire bon usage de son véhicule. Et cela se traduit par l’utilisation optimale de la boîte de vitesses. Il est ainsi préconisé de changer rapidement de rapport après une nette accélération - dès 2 500 tours/min pour une voiture essence et 2 000 tours/min pour un véhicule diesel. « Quand on accélère, on doit accélérer franchement en enfonçant la pédale d’accélérateur mais sans laisser le moteur monter trop haut dans les tours et en montant rapidement chaque rapport de sa boîte de vitesses », conseille l’expert.
« Le gain de l’éco-conduite se cumule avec le gain de la baisse de vitesse. On peut faire du "gagnant/gagnant" sur les deux aspects. »
Bertrand-Olivier Ducreux,
ingénieur au service Transports et Mobilité à l’ADEME
Réduire la vitesse et éco-conduire : deux gestes complémentaires
S’il n’est donc pas obligatoire de lever le pied pour bien éco-conduire, réduire sa vitesse est tout à fait compatible, voire même bénéfique pour limiter la consommation. Selon les données de l’ADEME, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, réduire de 10 km/h sa vitesse sur l’autoroute sur un parcours de 100 kilomètres permettrait une économie de carburant d’un litre en moyenne. « Un automobiliste qui souhaiterait à la fois éco-conduire et réduire encore plus son budget et sa consommation peut cumuler les deux avantages, souligne notre expert. Si on roule moins vite, notamment en passant à 110 au lieu de 130 km/h sur l’autoroute, on va demander moins de puissance au moteur donc moins de consommation. Le gain de l’éco-conduite se cumule avec le gain de la baisse de vitesse. On peut être "gagnant/gagnant" sur les deux aspects. »
Éco-conduite : quels sont les bons gestes à adopter ?
Pour bien éco-conduire et ainsi bénéficier des meilleurs résultats sur sa consommation et réduire ses émissions de gaz à effet de serre, les règles de base sont les suivantes :
- Réguler sa vitesse ;
- Éviter les accélérations intempestives et les freinages brusques ;
- Vérifier la pression des pneumatiques ;
- Ne pas trop charger la voiture ;
- Ne pas abuser de la climatisation ;
- Changer rapidement de rapport.
Le conseil de l'expert
La clé pour bien éco-conduire : organiser le trajet ! Éviter les zones et/ou les horaires durant lesquels le trafic est le plus souvent congestionné permet de réaliser les gestes d’éco-conduite de manière optimale et ainsi d'en tirer le meilleur parti.