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Des solutions pour tous les profils : on a testé la fresque de la mobilité !

Par Florence Martin

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Vous avez peut-être entendu parler de la fresque du Climat, cet atelier dont l’objectif est de sensibiliser, de façon ludique et collaborative, à l’impact de l’activité humaine sur l’environnement et aux enjeux climatiques qui en découlent. Développée par les bénévoles de l’association The Shifters, la fresque de la mobilité en est une déclinaison axée sur la mobilité. Chez Roole, on l’a testée. On vous raconte !

Une équipe de Roole en action pour la fresque de la mobilité avec Laurent Perron du Shift Project

Nous sommes une petite quinzaine de collaborateurs à participer à la fresque de la mobilité, animée par Laurent Perron, son co-créateur, également chef de projet industrie automobile au Shift Project. Après une rapide présentation des participants et des objectifs, c’est parti pour 3 heures d’atelier ! Dans une bonne humeur rendue possible par l’approche, ludique et bienveillante, de la fresque.

Etape N° 1 : comprendre notre mobilité

On commence par un exercice par petits groupes, qui consiste à classer correctement, sur un support, des cartes correspondant aux moyens de transport utilisés par les Français. Objectif : comprendre de quoi est faite notre mobilité, avec le prisme du nombre de km parcourus. Et parce que les deux n’ont rien à voir, on distingue mobilité courte distance et mobilité longue distance.

Peu de challenge dans ce premier exercice, qui n’en est pas moins instructif : on n’est pas étonnés d’apprendre que la voiture est - de loin - le premier moyen de transport pour la mobilité du quotidien et que les mobilités douces (vélo, marche) ne pèsent pas bien lourd dans le game. On s’étonne quand même d’apprendre que les transports en commun ne représentent que 13 % des kilomètres parcourus. Mais on se rappelle très vite que tous les Français n’ont pas le réseau de transports en commun des Franciliens ! On apprend aussi que la marche est le 2e mode de transport du quotidien, même si, très logiquement, il ne représente que 3 % des km parcourus.

Côté trajets longues distances, on devine que ce sont la voiture et l’avion qui se partagent l’essentiel des km parcourus (mais pas le nombre de trajets, bien sûr), suivis par le train grande ligne. On apprend au passage qu’un trajet en TGV émet environ 100 fois moins de CO2 que le même trajet en avion ou seul en voiture (et du même coup qu’un trajet en avion et un trajet en autosolisme, c'est-à-dire seul dans une voiture, sont comparables) !

Le  panorama de la mobilité des personnes en France, l'un des exercices de la fresque de la mobilité.
Le panorama de la mobilité des personnes en France, l'un des exercices de la fresque de la mobilité.

Etape N° 2 : s’interroger sur les impacts de notre mobilité

Toujours en petits groupes et grâce aux cartes - super bien conçues et sourcées - utilisées par Laurent Perron pour animer l’atelier, on s’interroge ensuite sur les impacts de notre mobilité. Et comme pour la fresque du climat, ça fait froid dans le dos… Les impacts écologiques, déjà, avec l’artificialisation des sols et ses conséquences sur la biodiversité, la pollution océanique liée au transport routier (saviez-vous que 50 000 tonnes de résidus provenant des pneus et du freinage finissaient chaque année dans l’océan ?) et bien sûr les émissions de CO2, dont le transport - encore dépendant à 90 % du pétrole - est le premier secteur responsable.

On apprend en effet qu’en France, le transport représente à lui seul 31 % des émissions de CO2 (dont la moitié attribuable à la voiture individuelle) et qu’en plus d’être le premier poste d’émissions, il est aussi le seul qui ne diminue pas ! Pourquoi ? Tout simplement parce qu’on se déplace plus, nous explique Laurent Perron. Résultat : tous les progrès qui ont été faits ces dernières années, notamment en termes d’efficacité des véhicules, sont annulés par un recours accru à la voiture notamment.

« Pour atteindre l’objectif national de neutralité carbone d’ici 2050 (c’est la stratégie nationale bas-carbone que s’est fixée la France pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris), la pente est raide ! » commente Laurent Perron. Avec une échéance fixée à mi-parcours : la fin des ventes de véhicules thermiques neufs à 2035.

On évoque aussi les impacts sur la santé de la mobilité, avec la pollution de l’air, qui cause chaque année en France 40 000 décès prématurés à cause des particules fines et à laquelle les ZFE-m (zones à faibles émissions-mobilité), dont on parle beaucoup en ce moment, tentent de répondre… Mais aussi la pollution sonore, qu’on néglige souvent à tort.

Etape N° 3 : identifier les leviers pour diminuer notre impact

Ces constats étant faits, c’est le moment de se demander comment on fait mieux, individuellement et collectivement. Loin de nous l’idée de vouloir renoncer à la mobilité. On sait tous à quel point elle est essentielle ! Mais en brainstormant un peu tous ensemble, on s’aperçoit que les leviers d’action ne manquent pas !

Le report modal vient vite sur le tapis : au quotidien, prendre plus les transports en commun (on apprend au passage que tram est champion en termes de sobriété, juste devant le métro), marcher pour les trajets de moins de 2 km (en plus, c’est hyper bon pour la santé !), prendre le vélo pour les trajets de 2 à 15 km… Pour les vacances, partir moins loin (la France regorge de régions merveilleuses que l’on peut découvrir le temps d’un roadtrip en voiture), prendre moins l’avion, privilégier le train lorsque cela est possible…

Le groupe arrive assez vite sur le choix de la voiture. Bien sûr, posséder une voiture est indispensable pour de nombreux Français, notamment en zones rurales et péri-urbaines. Mais peut-on renoncer à son SUV et choisir un véhicule plus léger ? Ou pourquoi pas, si cela est possible, grâce aux aides financières notamment, remplacer son véhicule thermique par un modèle 100 % électrique ou hybride rechargeable, dont on sait qu’ils ont un meilleur bilan carbone, même s’ils ne sont pas la panacée ? Ou encore renoncer à la deuxième voiture du ménage si elle n’est pas indispensable ?

D’autres pistes émergent au cours de la discussion, plutôt liées à l’usage de la voiture : covoiturer (les taux d’occupation des voitures montrent l’immense potentiel de cette pratique), adopter l’éco-conduite, un ensemble de gestes simples qui peuvent permettre de réduire sa consommation de carburant et ses émissions de gaz à effet de serre de 10 à 15 %…

Des solutions existent aussi dans nos modes de vie pour réduire notre besoin en mobilité, comme le télétravail, pour les activités télétravaillables bien sûr, ou encore le fait de favoriser la proximité pour ses achats…

Et il y en a d’autres, des solutions, qui relèvent du bon sens et dont on s’aperçoit, au fur et à mesure qu’on les évoque, qu’il nous arrive de plus en plus souvent de les mettre en pratique, assez naturellement. L’idée fait son chemin…

Une équipe de Roole en action pour la fresque de la mobilité, animée par Laurent Perron du Shift Project.
Une équipe de Roole en action pour la fresque de la mobilité, animée par Laurent Perron du Shift Project.

Etape N° 4 : trouver des solutions en fonction des profils

Quatrième et dernière partie de l’atelier, la mise en pratique. A la lumière de tout ce qu’on s’est dit, on se transforme en coachs en mobilité et on réfléchit, en petits groupes, à des solutions adaptées à James, intérimaire dans la périphérie d’Angers, Jeanne et Thierry, retraités à Menton, ou encore Maryem, cadre en région parisienne. L’objectif : les aider à diminuer leur bilan carbone mobilité, sans compliquer leur quotidien ni sacrifier leurs loisirs.

En partant d’un profil assez détaillé (âge, situation de famille, lieu de résidence et de travail, situation professionnelle, trajets domicile-travail, trajets loisirs, habitudes de vacances, bilan carbone mobilité), on se met à chercher des solutions à la fois « pertinentes écologiquement et économiquement et acceptables ». On ne va pas vous spoiler mais pour chaque situation, il y a des leviers à activer et de belles diminutions d’émissions de CO2 à la clé, que le Shift Project a chiffrées… Sans parler des économies !

Conclusion

Fin de la fresque de la mobilité : les participants sont enthousiastes. Un peu secoués, mais dans le bon sens, et prêts à se mobiliser pour adopter une mobilité moins carbonée. Et à transmettre leurs apprentissages, dans la sphère personnelle comme dans la sphère professionnelle. Alors à vous qui m’avez lue jusque ici, merci de m’avoir permis de le faire !

Sources :
Part de km parcourus en transports en communs/marche en France : SDES, Enquête mobilité des personnes, 2019
Impact CO2 d'un TGV : Mon Impact transport, Ademe, 2021
Pollution océanique du transport routier : Nature Communications, 2020
Part des transports/de la voiture individuelle dans les émissions de GES en France : CITEPA, Secten ed. 2021
Morts prématurés dus à la pollution de l'air : Santé publique France, 2021
Economies permises par l'éco-conduite : IFFSTAR - ACEA