Recharge électrique : kWh, minute, session… que paie-t-on vraiment ?

Au 1er janvier 2024 , 2,2 % des 39,3 millions de voitures en circulation en France étaient 100 % électriques (source : SDES). Cette progression, bien que relativement lente, fait émerger de nouveaux besoins spécifiques aux électromobilistes, au premier rang desquels figure la recharge. Fin mars 2025, plus de 160 000 points de recharge publique étaient déployés en France, dont plus de 20 000 bornes rapides. « Beaucoup de gens sont restés sur l’image d’il y a 2 ou 3 ans, quand partir en voiture électrique était une aventure. Aujourd’hui, tout le territoire est maillé et toutes les aires d’autoroute sont équipées. Le réseau de recharge publique français est l’un des meilleurs en Europe », souligne Aurélien de Meaux, co-fondateur et CEO de l’opérateur de bornes de recharge Electra.

Si le maillage territorial et le taux de disponibilité des bornes - établi à 93 % fin mars 2025 - progressent très rapidement, un sujet reste encore nébuleux pour de nombreux usagers : celui du paiement de la recharge, et en particulier des différents modes de tarification appliqués. « Il existe plusieurs types de tarification, qui peuvent être appliqués seuls ou combinés : à la session, à la quantité d'énergie consommée (au kWh), à la minute… Une nouvelle tarification se développe actuellement : au paiement de l’énergie s’ajoute un tarif de stationnement une fois la recharge terminée. Celui-ci est souvent très élevé pour favoriser le roulement », détaille Nicolas Lombard, responsable des opérations chez Chargemap.

« Pour la recharge rapide, dans la plupart des cas, seuls les kWh délivrés sont facturés », précise le CEO d’Electra. Sur les bornes délivrant 50 kW et plus, la tarification gagne en lisibilité : depuis avril 2024, l’application du règlement européen AFIR impose aux opérateurs d’afficher la tarification et d’intégrer un terminal de paiement par carte bancaire sur toutes les nouvelles infrastructures de plus de 50 kW. « On ne facture plus que les kWh délivrés, avec un prix compris, chez Electra, entre 0,49 € TTC/kWh (en heures creuses) et 0,59 € TTC/kWh (en heures pleines) », explique Aurélien de Meaux. « Avec l’application Electra, l’utilisateur peut aussi estimer le temps et le prix de sa recharge, et même réserver une borne », poursuit-il. D’autres opérateurs de recharge rapide comme Ionity et Fastned proposent des applications similaires, afin de faciliter l’expérience. Dans leur cas, le prix d’une charge rapide varie entre 0,35 €/kWh et 0,75 €/kWh, et sont désormais clairement indiqués.

En ce qui concerne la charge lente, sur des bornes de 7 kW ou 22 kW, la tarification est beaucoup plus aléatoire. Les prix sont généralement fixés par les collectivités, en accord avec les opérateurs, en intégrant le plus souvent un coût de stationnement. À Lyon, par exemple, avec Izivia, le coût d’une recharge en 7 kW est de 0,20 €/kWh + 3,50 € de l’heure (et 5 € de l’heure, la nuit). À Paris avec l’opérateur Belib, la même charge est facturée 0,29 €/kWh + 0,55 € toutes les 15 minutes. À Bordeaux, il faut compter 0,38 €/kWh + 4 € l’heure au-delà de 4h de recharge. Sur les bornes de recharge les plus lentes, ce modèle hybride de tarification au kWh + la minute fait augmenter le coût moyen au kWh sur les longues sessions de charge (voir tableau ci-dessous).

Pour anticiper au maximum le coût des recharges, il est conseillé de télécharger des applications comme Roole Map ou Chargemap, qui permettent de localiser les bornes, de vérifier si elles fonctionnent et de comparer les prix.

Source chiffres : Chargemap