Inflation et budget automobile : les assureurs sortent le bouclier

Les assureurs proposent leur « pack anti-inflation » pour contenir la hausse des primes d’assurance automobile en deçà du niveau de l’inflation pour 2022 et 2023. Outre une hausse contenue des tarifs, les représentants des principales sociétés d’assurance proposent différentes mesures d’accompagnement.

Grégoire Hamon
 Un homme devant ses factures qui fait ses calculs

Pour protéger le budget des automobilistes, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire et des responsables des secteurs de l’assurance et des mutuelles ont présenté, le 20 septembre 2022 à Bercy, le fonctionnement du « bouclier assurantiel ».

Pas plus de 5 % de hausse

Les assureurs se sont engagés à contenir le montant moyen des primes assurantielles en dessous du niveau de l’inflation en 2022 et 2023, ce qui peut se traduire par une hausse maximale de 5 % environ. Les derniers chiffres de l’Insee tablent en effet sur une inflation de 5,3 % cette année, avec une très légère décrue en 2023, à 4,2 %.

France Assureurs (organisation représentative des assureurs en France) a promis d’autres actions spécifiques dans le cadre de son pack « anti-inflation ». Ainsi, les jeunes à la recherche d’un emploi vont pouvoir bénéficier d’une remise de 100 € sur le contrat d’assurance auto (sans précision sur l'âge maximal des jeunes pour le moment). De même, les assureurs travaillent sur le blocage des cotisations pour certains contrats d’entrée de gamme ou encore le versement d’aides financières.

En échange d’une hausse contenue de leurs futurs tarifs, les assureurs ont obtenu la suppression programmée de la vignette verte.

Abaisser le coût des réparations

Les assureurs indiquent avoir fait face cette année à une sinistralité record liée à une succession d’événements climatiques majeurs (grêle, tempêtes). Ces phénomènes météorologiques ont occasionné de nombreuses opérations de carrosserie, dont les prix ont en outre « explosé » à cause de l’inflation. A titre d’exemple, le prix des pare-brises a progressé de 30 %.

Des travaux vont être lancés sous l’égide du ministère de l’Économie pour s’attaquer « aux racines de l’inflation » de ces coûts de réparation et proposer des pistes d’évolution, notamment le réemploi de pièces. Selon Florence Lustman, présidente de France Assureurs, certaines pièces détachées coûtent jusqu’à 50 % plus cher en France que chez certains de nos voisins européens et leur coût pourrait être réduit de 40 % en utilisant des pièces issues des voitures envoyées à la casse. Le ministre de l’Économie a indiqué qu'une réunion entre les assureurs et les constructeurs automobiles aurait lieu dans les prochains jours pour encourager le recyclage de pièces, en phase avec la stratégie nationale « Recyclabilité, recyclage et réincorporation des matériaux » lancée en septembre 2021.