Vélis : combien coûtent ces nouveaux véhicules entre vélo et voiture ?

À mi-chemin entre le vélo et la voiture, les vélis séduisent par leur promesse d’une mobilité plus douce et plus sobre. Mais leur développement soulève une question clé : combien faut-il débourser aujourd’hui pour s’en offrir un ? Car il faut bien le dire : le coût reste un enjeu central pour leur adoption. Explications.

Eva Gomez journaliste pour le média Roole
Eva Gomez
Il existe une grande variété de véhicules intermédiaires dont le prix fluctue entre 4 000 et 17 000 euros. ©Roole

Les véhicules intermédiaires – ou vélis – sont des petits véhicules à mi-chemin entre le vélo électrique et la voiture électrique. Solution intermédiaire penée pour réduire l’impact environnemental de nos déplacements au quotidien, ces engins – tricycles et quadricycles légers – commencent à se développer en France, notamment sous l’impulsion de l’Extrême Défi de l’Ademe (Agence de la transition écologique). L'objectif de ce programme d’innovation : faire émerger des véhicules 10 fois plus durables, 10 fois plus légers, 10 fois plus efficients, 10 fois plus simples et 10 fois moins coûteux qu’une voiture. Mais pour l’instant, l’objectif fixé sur le prix d’achat final n’est pas atteint, la filière industrielle étant encore balbutiante et les volumes de production très faibles.

Bon à savoir

Le programme « Extrême Défi » de l’Ademe soutient la structuration de la filière des véhicules intermédiaires. Il finance le développement de prototypes en mutualisant les composants pour réduire les coûts à terme.

Entre 4 000 et 17 000 € selon les modèles

Selon l’Ademe, le prix d’achat d’un véhicule intermédiaire se situe généralement entre 4 000 euros et 17 000 euros. Une fourchette de prix large qui correspond à l’éventail, tout aussi large, de modèles : du vélo électrique « augmenté » à la mini-voiture, en passant par des quadricycles légers à pédales, le prix dépend du modèle et de sa technologie. Mais dans les faits, de nombreux modèlesdépassent actuellement les 13 000 euros, comme le souligne Philippe Cabon, co-président de l’association In’VD (pour « Innovation véhicules doux »). Selon lui, si l’on veut qu’ils se développent et se fassent une place dans la mobilité des Français, « ce type de véhicule devra se placer au-dessous de 10 000 euros. Quand la production en série sera lancée et que les phases de R&D seront finalisées, il sera parfaitement possible d'obtenir des tarifs inférieurs à 10 000 euros. Il y a un challenge industriel, mais il est atteignable ! », estime-t-il.

Une filière encore en construction

Actuellement, l’industrialisation est loin d’être uniforme. Même si de plus en plus de grands constructeurs s’emparent du sujet, ce sont encore les petits fabricants qui animent l’innovation dans ce secteur. Réunis au sein de l’association Aveli, ces acteurs doivent franchir plusieurs étapes de structuration, notamment en matière de production et d’homologation. Aujourd’hui, certains constructeurs produisent encore à la commande, de façon artisanale. D’autres, épaulés par des partenaires industriels, amorcent une production en série, plus rapide et plus structurée. Benoît Tholence, président d’Aveli, l’explique ainsi : « Tous les constructeurs n’en sont pas au même stade. [...] Certains acteurs vont beaucoup plus vite vers l’industrialisation, ce qui permet d’adresser le marché et de gérer beaucoup plus rapidement de gros volumes. Cela va aussi permettre de réduire les coûts et donc le prix de vente final. »

Bon à savoir

Depuis début 2025, les véhicules 2 ou 3 roues et quadricycles légers électriques ne sont plus éligibles au bonus écologique. Mais l’Ademe travaille à l’extension aux véhicules intermédiaires des aides à l’achat de voitures électriques .

Le poids, levier économique de taille

La légèreté structurelle des véhicules intermédiaires – qui pèsent moins de 600 kg pour les plus gros – est un facteur clé de réduction des coûts. « Si on imagine des volumes équivalents à ceux des voitures citadines, on aurait des véhicules qui seraient drastiquement moins chers, de l’ordre de 50 %. Car il y a 50 % moins de matière dans un véhicule intermédiaire », estime Benoît Tholence.

Toutefois, pour les modèles les plus lourds, passer sous la barre des 10 000 euros n’est pas toujours réaliste. Bertrand Brême, directeur de la marque Kilow, qui produit et commercialise le quadricycle électrique baptisé La Bagnole, explique : « Notre premier objectif est d’arriver à devenir rentables, pour que le projet continue. [...] On parie plus sur la durabilité de La Bagnole et je pense qu’il faut vendre les produits au bon prix. Le bon prix de La Bagnole, c’est entre 10 000 et 15 000 euros [selon la puissance et les options choisies, NDLR]. »

Des coûts d’usage dix fois inférieurs à ceux d’une voiture

Même si le prix d’achat n’est pas encore optimisé, à l’usage, un véli est particulièrement économique. Il permet de rouler jusqu’à 150 km pour 1 euro d’électricité. À titre de comparaison, parcourir la même distance coûte 10 fois plus cher en voiture thermique, 3 à 5 fois plus cher en citadine électrique.

Type de véhicule

Prix d’achat

Coût d’usage (pour 100 km)1↓

Poids

Aides à l'achat disponibles

Vélo à assistance électrique

~1 500 €

~1–3 €

~25 kg

Bonus vélo éventuel

Véhicule intermédiaire

4 000–17 000 €

~1–2,5 €

< 600 kg

Aucune

Voiture citadine électrique

20 000–30 000 €

~3,5–6 €

~1 000 kg

Bonus écologique, aides locales et leasing social

Voiture citadine thermique

15 000–25 000 €

~9–12 €

~1 000 kg

Certaines aides locales pour mise au rebut d'un véhicule polluant

Les véhicules intermédiaires pourraient ainsi offrir, à terme, un excellent rapport prix/durabilité pour les trajets courts du quotidien. Mais pour y parvenir, la filière devra relever un double défi : accélérer l’industrialisation tout en maintenant des exigences de sobriété et de fabrication locale.

  1.  : Le coût d’usage indiqué pour 100 km inclut le prix de l’énergie (électricité ou carburant) ainsi que l’entretien courant
Partager l'article :
Sujets associés
Roole Média, le média qui roule pour vousAvec son média, Roole propose des informations pour aider les automobilistes dans leur quotidien et dans la transition vers une mobilité plus durable.

La newsletter de Roole Média

Des actualités, des conseils et nos meilleures adresses deux fois par mois dans votre boîte mail.

Vous pourrez à tout moment vous désinscrire.
Rejoignez-nous
Roole est la marque commerciale d’Identicar SAS.