La Zone à trafic limité (ZTL) de Paris entre en vigueur
Après Nantes, Grenoble et Rennes, c'est au tour de Paris de mettre en oeuvre une Zone à trafic limité (ZTL). Cette promesse d'Anne Hidalgo est entrée en vigueur le 4 novembre 2024.
Anne Hidalgo l'avait promis pour l'après JO, c'est chose faite. Lundi 4 novembre 2024 est entrée en vigueur, une Zone à trafic limité dans le centre de la capitale. L’objectif de cette ZTL est de réduire la place de la voiture dans l’hypercentre de Paris et plus précisément dans les 4 premiers arrondissements. Comment ? En interdisant le trafic « de transit », c'est-à-dire aux véhicules qui n’ont aucun motif d’arrêt dans cette zone. La mairie de Paris estime que ce trafic de transit représente 50 % du trafic actuel.
Bon à savoir
Il ne faut pas confondre cette ZTL avec la ZFE (Zone à faibles émissions) déployée dans la métropole du Grand Paris depuis juillet 2019. Le périmètre de cette ZFE comprend les 77 communes de la métropole et interdit la circulation aux véhicules les plus polluants.
« Ce dispositif permet de réserver la voirie aux piétons, vélos, transports en commun et à certaines catégories d’usagers (commerçants, artisans, personnes à mobilité réduite…) », explique la Mairie de Paris. Parmi les arguments à l'origine de la création de cette ZTL, la mairie de Paris évoque un rééquilibrage de l’espace public, une diminution du volume et de la vitesse des véhicules motorisés, une facilitation de la circulation des riverains, le tout rendant les rues « plus accueillantes ».
Le périmètre a fait l'objet de négociations
Après avoir repoussé de presque de deux ans la mise en place de cette ZTL, et après avoir confirmé sa mise en place pour début 2024, la mairie de Paris a finalement décidé de la rendre effective après la fin des Jeux Olympiques. Le périmètre de cette ZTL a fait l'objet de nombreuses négociations avec la préfecture de Police. Au départ, cette zone devait inclure les quartiers de la rive gauche entre le Boulevard Saint-Germain et la Seine, ainsi que les îles de la Cité et Saint-Louis et les quais hauts de la rive droite. Finalement, ces zones ont été exclus de la ZTL.
Qui peut circuler dans cette zone à trafic limité ?
Dans cette zone, seul le trafic de « transit » est banni. ainsi, si vous résidez ou travaillez dans la zone, ou bien si vous vous rendez dans un commerce, à un rendez-vous médical, chez des amis, au cinéma, au musée, ou si vous réalisez une livraison ou un dépannage, vous pouvez circuler et même stationner dans la ZTL. Pour cela, il faut présenter un justificatif permanent (pour les résidents, personnes à mobilité réduite, véhicules des commerçants, véhicules d’auto-école…) ou ponctuel (pour les clients des commerces, cinéma, théâtres, musées, visiteurs des résidents, livreurs, etc.). « Les justificatifs recevables seront, par exemple, un ticket de stationnement dans la zone, un bon de livraison », précisait la mairie de Paris quelques mois avant l'entrée en vigueur du sipositif. Les taxis et VTC avec macaron, bus de transport en commun et les véhicules du ministère de la Défense et d’intérêt général, bénéficient d’une dérogation les dispensant de justificatif.
On estime que seulement 30 % des transiteurs ont absolument besoin de la voiture pour effectuer leur trajet (port de charge, trajets complexes, absence de solutions en transport en commun). Pour les 70 % restants, la voiture est avant tout une commodité.
Mairie de Paris
A priori, un système de cartes de résidents et d'auto-déclaration en ligne sera rapidement mis en place. Mais il doit encore être précisé par un arrêté conjoint de la maire de Paris et du préfet de Police. Dans un premier temps, pendant au moins les trois premiers mois de mise en place, les contrôles effectués en sortie de zone auront la seule vocation pédagogique.
Une baisse espérée de trafic et de polluants
Selon une étude d’impact portée par l'Autororité Environnementale, la mise en place de la ZTL pourrait entraîner une baisse significative du trafic dans la capitale. Les résultats indiquent une diminution envisagée de 30 % avenue de l'Opéra, 15 % boulevard de Sébastopole, entre 11 et 17 % sur le quai Henri IV et de 7 à 9 % rue Réaumur. Cette baisse du trafic devrait aussi entraîner une baisse des émissions de polluants. La ZTL devrait ainsi permettre de diminuer de 15% la concentratio nde dioxyde d'azote sur le boulevard Henri VI et sur l'avenue de l'Opéra, et de 10% sur le boulevard Sébastopol.
La prochaine ZTL à Lyon en 2026 ?
Plusieurs villes françaises pourraient à leur tour mettre en place un dispositif similaire dans les années à venir. C’est le cas de Lyon par exemple, qui a dévoilé début mars 2023, un plan de piétonnisation et de limitation du trafic automobile dans l’hypercentre de la ville d’ici à 2026.