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Les routes où l'on roule le plus vite sont les plus meurtrières : vrai ou faux ?

Par Marine Madelmond

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Avec une vitesse maximale autorisée comprise entre 110 et 130 km/h, les autoroutes sont-elles les axes les plus accidentogènes ? Quel est l'effet de la vitesse sur la gravité d'un accident ? On fait le point avec un expert de la Prévention Routière.

Les autoroutes sont-elles les plus accidentogènes ? ©iStock

Vitesse = accident grave ?

Première cause de mortalité routière devant l'alcool, les stupéfiants et l'inattention, la vitesse fait chaque année des centaines de morts sur les routes de France. En 2022, selon le bilan de la Sécurité Routière, la cause principale d’accidents mortels est bien la vitesse excessive ou inadaptée. Dans ces cas d'accidents mortels, la vitesse est le facteur déclencheur de l’accident mais elle est aussi un facteur aggravant. Plus la vitesse est élevée, plus le choc sera violent et les conséquences dramatiques ! « La vitesse est directement liée à la gravité des accidents, souligne aussi Christophe Ramond, directeur études et recherches de l’Association Prévention Routière. Pour 1 km/h de vitesse moyenne d’un véhicule en plus, on a 4 % d’accidents mortels en plus. »

Les autoroutes, moins meurtrières

Ceci étant dit, les autoroutes étant les routes sur lesquelles on roule le plus vite, on pourrait les croire plus accidentogènes. À juste titre ? Eh bien non. Si ces axes routiers peuvent être intimidants pour les jeunes conducteurs en raison d'une vitesse élevée, ils sont pourtant les plus sûrs. « Les autoroutes sont conçues pour concilier vitesse, confort et sécurité », souligne l’expert. La raison est simple : ces axes sont entretenus et sécurisés. Grâce à l’entretien régulier des voies et à la mise en place d’infrastructures telles que des glissières, barrières de sécurité ou bandes d’arrêt d’urgence, les autoroutes comptent moins d'accidents graves que d'autres types de routes. En 2022, la mortalité sur autoroute ne représentait que 9 % des tués, contre 59 % sur les routes hors agglomération (nationales, départementales…) et 32 % en agglomération.

Plus d’accidents sur le réseau secondaire

En effet, bien que la vitesse soit moins élevée sur les routes bidirectionnelles départementales ou nationales que sur les autoroutes, c’est bien sur ces voies que le risque d’accident est le plus élevé. Les dangers sont nombreux : pas de séparateur entre les deux voies de circulation, présence de nids-de-poule, d'arbres non élagués, chaussées déformées, défauts d’éclairage… « Ce sont des routes qui ne sont pas toujours bien entretenues, qui peuvent être étroites, avec des fossés juste à côté de la bande de circulation », déplore Christophe Ramond.