Quel est le taux d’alcoolémie légal au volant ?
Après une soirée ou un apéritif, il est parfois difficile d'estimer s'il on est au dessus du taux d'alcoolémie légal. Un verre, deux verres... ? Les questions ne manquent pas : quel est le taux d'alcool maximum autorisé pour conduire selon votre situation ? Comment le calculer ? Qu'en est-il pour les jeunes conducteurs ? Dans quelles situations peut-on me dépister ? On répond à toutes ces questions sur l'alcool au volant et même plus.
Boire ou conduire, il faut choisir. L’adage est bien connu et on ne saurait que trop vous conseiller de ne prendre le volant que si vous n’avez consommé aucun alcool. Mais légalement, êtes-vous tout de même autorisé à prendre un petit verre avant de conduire ? On fait le point.
Le taux d’alcoolémie légal
Le taux d’alcoolémie légal au volant diffère selon votre situation : le seuil n’est pas le même selon que vous êtes titulaire d’un permis à points classique ou d’un permis de conduire probatoire (notamment en tant que jeune conducteur), si vous êtes en apprentissage anticipé (conduite accompagnée), ou encore si votre droit à conduire est limité aux véhicules équipés d’un éthylotest anti-démarrage. Voici la limite d'alcool autorisé selon votre situation.
Avec un permis classique
Si vous êtes titulaire d’un permis de conduire classique, il est interdit de conduire avec un taux d’alcool supérieur ou égal à 0,5 g/l de sang (soit 0,25 mg d’alcool par litre d’air expiré). Cela correspond à un verre d’alcool maximum, sachant que le taux d’alcoolémie peut varier selon votre sexe, votre poids, votre état de fatigue ou de stress.
Avec un permis probatoire
En tant que jeune conducteur ou si vous venez d’obtenir un nouveau permis après l’avoir perdu, vous êtes titulaire d’un permis probatoire. Dans ce cas, le taux d’alcool ne doit pas être supérieur ou égal à 0,2 g/l de sang (soit 0,10 mg d'alcool par litre d'air expiré). Pour être certain de passer le dépistage, mieux vaut ne pas consommer d'alcool du tout si vous êtes jeune conducteur.
Bon à savoir
Le permis probatoire est délivré à toutes les personnes qui obtiennent leur permis de conduire pour la première fois, mais aussi à ceux qui obtiennent un nouveau permis de conduire après l’avoir perdu (annulation par un juge ou perte intégrale des points). Il est crédité de 6 points (au lieu de 12 pour un permis classique) pour une période de trois ans sans aucun retrait de points (ou deux ans pour un jeune conducteur ayant fait la conduite accompagnée ou pour un conducteur ayant effectué une formation complémentaire).
Les cas particuliers
Si vous êtes en apprentissage anticipé, encadré ou supervisé de la conduite, le taux légal qui s’applique est le même que pour les permis probatoires, à savoir un taux qui ne doit pas être supérieur ou égal à 0,2 g/l de sang.
Il en va de même si votre droit à conduire est limité aux véhicules équipés d’un éthylotest anti-démarrage. Il vous sera interdit de conduire avec un taux d’alcool supérieur ou égal à 0,2 g/l de sang.
Le conseil de la rédac
Vous pouvez vérifier les taux et sanctions qui s’appliquent à votre cas particulier sur le site du gouvernement.
Dépistage du taux d’alcool : dans quels cas ?
Les dépistages sont réalisés grâce à un éthylotest par les forces de l’ordre dans différentes situations :
- Si vous êtes impliqué dans un accident de la route
- Si vous avez commis une infraction au code de la route
- Lors d’un contrôle aléatoire
Bon à savoir
L’éthylotest ne mesure pas le taux précis d’alcool dans le sang. Il sert seulement à dépister un état d’alcoolémie.
Certaines situations conduisent à une vérification obligatoire du taux d’alcoolémie par prise de sang et examens médicaux ou grâce à un éthylomètre, qui mesure précisément le taux d’alcool dans le sang. C’est le cas si vous êtes impliqué dans un accident ayant causé un dommage corporel, si vous avez commis une infraction susceptible d’être punie de suspension du permis, si vous êtes en état d’ivresse avérée, si le dépistage par éthylotest est positif ou si vous refusez le dépistage, ou encore si votre état de santé (justifié par un médecin) ne vous permet pas de subir un dépistage par éthylotest.
Quelles sont les sanctions pour un dépassement du taux légal ?
Taux d’alcoolémie entre 0,5 g/l et 0,8g/l
Conduire avec un taux d’alcoolémie compris entre 0,5 g/l et 0,8 g/l de sang (soit entre 0,25 et 0,4 mg/l d’air expiré) est une contravention. L’amende forfaitaire est d’un montant de 135 euros (pouvant aller jusqu’à 750 euros) et 6 points sont retirés du permis de conduire. Le véhicule peut être immobilisé. Dans certains cas, le permis de conduire peut être suspendu pour une durée de 3 ans maximum, ou la conduite peut être soumise à l’installation d’un éthylotest antidémarrage pendant 3 ans maximum.
En cas de refus de se soumettre à la vérification du taux d’alcoolémie, l’automobiliste risque 2 ans de prison et 4 500 euros d’amende, ainsi qu’un retrait de 6 points du permis de conduire. Le conducteur qui refuse peut se faire confisquer son véhicule, se voir suspendre son permis de conduire ou encore subir une peine de travail d’intérêt général.
Pour un permis probatoire, ces mêmes sanctions s’appliquent pour un taux compris entre 0,2 et 0,8 g/l.
Taux d’alcoolémie supérieur ou égal à 0,8g/l
Conduire avec un taux d’alcoolémie supérieur à 0,8 gramme par litre de sang (ou supérieur à 0,4 mg/l d’air expiré), que vous soyez titulaire d’un permis classique ou probatoire, est un délit. Les forces de l’ordre peuvent décider de confisquer votre permis et ainsi de vous retirer le droit de conduire pendant maximum 72h. 6 points sont retirés du permis de conduire et le véhicule peut être immobilisé. Le préfet peut également décider de suspendre votre permis ou de vous obliger à conduire avec un éthylotest antidémarrage.
D’autres sanctions peuvent être encourues : une amende pouvant aller jusqu’à 4 500 euros, une peine d’emprisonnement de 2 ans, une suspension du permis de conduire pour 3 ans maximum, une annulation du permis avec une interdiction de demander un nouveau permis pendant 3 ans maximum, une peine de travail d’intérêt général ou encore une obligation de suivre un stage de sensibilisation à la sécurité routière.
Bon à savoir
Un arrêt de la Cour de cassation du 26 mars 2019 prévoit l’application systématique d’une marge d’erreur pour les vérifications par éthylomètre. Un taux supérieur ou égal à 0,28 mg/l d’air expiré constitue une contravention. Un taux supérieur ou égal à 0,44 mg/l d’air expiré constitue un délit.
Les effets de l’alcool sur la conduite
Au-delà de s’exposer à une amendes, une perte de points, une suspension voire un retrait de permis associé à une interdiction de conduire, ou une immobilisation du véhicule, la conduite en état d'ébriété peut sérieusement vous mettre en danger ! Une consommation d’alcool altère la perception de la vitesse, l’appréciation des distances, la coordination des gestes et les temps de réaction. Cela peut également provoquer des états de somnolence ou d’agressivité, et même d’euphorie avec une mauvaise anticipation des dangers. Plus la consommation d’alcool est élevée, plus ces effets empirent.
Le saviez-vous ?
L’alcool au volant est impliqué dans deux tiers des accidents mortels qui surviennent les nuits des week-ends et des jours fériés.
Alcool au volant : comment se prémunir ?
Afin de vous mettre (vous et votre entourage) en sécurité et de ne pas risquer de commettre une contravention ou un délit, il faut impérativement savoir calculer votre taux d’alcoolémie. Celui-ci sera différent pour chaque individu car il tient compte du taux et de la quantité d’alcool ingéré, de la masse de l’individu, de la densité de l’éthanol (0,80) et du coefficient de diffusion (0,70 pour les hommes et 0,6 pour les femmes).
Calculer son taux d’alcoolémie
Pour calculer la concentration d’alcool dans le sang, il y a une formule à appliquer :
- Pour un homme : (la quantité consommée en ml*le taux d’alcool dans la boisson*0,80) / (la masse de l’individu*0,70)
- Pour une femme : (la quantité consommée en ml*le taux d’alcool dans la boisson*0,80) / (la masse de l’individu*0,60)
Exemples :
- Une femme de 68 kg boit 1 verre de vin de 120 ml à 12°. Son taux d’alcool dans le sang est égal à : (120*0,12*0,80) / (68*0,60) = 0,28 g/l
- Un homme de 80 kg boit 1 verre d’alcool distillé de 60 ml à 40°. Son taux d’alcool dans le sang est égal à : (60*0,40*0,80) / (80*0,70) = 0,34 g/l
Bon à savoir
Un verre d’alcool = une dose d’alcool = 10 g d’alcool, soit : 25 cl de bière à 5°, 12,5 cl de champagne à 10°, 10 cl de vin à 12°, 6 cl d’un apéritif à 18°, 3 cl d’alcool distillé à 40°.
Vous pouvez aussi vous procurer des éthylotests à conserver dans votre voiture et à utiliser à chaque fois que vous avez consommé de l’alcool avant de prendre le volant.
Avoir un SAM
Si vous constatez que votre taux d’alcoolémie est trop élevé pour conduire, ne prenez aucun risque, ne prenez pas le volant ! Restez sur place ou faites appel à un proche pour venir vous chercher ou pensez à prendre un taxi. Et pour anticiper les prochaines soirées, désigner un SAM est une bonne solution sécuritaire. Comme l’affirme la campagne gouvernementale de sécurité routière : « Celui qui conduit, c’est celui qui ne boit pas. » Le SAM est ainsi le capitaine de soirée, qui s’abstient de consommer de l’alcool, ne consomme aucun stupéfiant et s’engage à reconduire ses proches chez eux.
Les saviez-vous ?
SAM est l’acronyme de « Sans Accident Mortel ».