Stationnement en ville : des milliers de places vont disparaître d’ici 2026

D’ici au 31 décembre 2026, se garer en ville devrait devenir encore plus compliqué pour les automobilistes. Des milliers de places situées juste avant les passages piétons vont disparaître. Derrière cette mesure, un objectif simple : améliorer la sécurité des piétons en renforçant la visibilité aux abords des traversées.

Marine Madelmond
Publié le 27/11/2025

Temps de lecture : 4 min

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Des voitures garées juste avant un passage piéton.
La loi LOM impose aux communes de supprimer toutes les places situées à moins de cinq mètres d'un passage piéton. ©iStock

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Des voitures garées trop près des passages piétons, c’est bientôt fini. D’ici au 31 décembre 2026, les communes doivent supprimer tout stationnement sur les cinq mètres précédant chaque passage clouté. À la clé, des milliers de places en moins… et des objectifs clairs : sécuriser la traversée des piétons et réduire les risques d’accidents en ville.

Une obligation qui date de 2019

L’obligation de supprimer le stationnement sur les cinq mètres précédant les passages piétons n’est pas nouvelle. Il s’agit d’une obligation, inscrite dans la Loi d’orientation des mobilités (LOM), votée fin 2019. Selon le Code de la voirie routière et son article L.118-5-1, les communes ont jusqu’au 31 décembre 2026, au plus tard, pour mettre l’ensemble de leurs traversées en conformité. « Afin d'assurer la sécurité des cheminements des piétons en établissant une meilleure visibilité mutuelle entre ces derniers et les véhicules circulant sur la chaussée, aucun emplacement de stationnement ne peut être aménagé sur la chaussée cinq mètres en amont des passages piétons, sauf si cet emplacement est réservé aux cycles et cycles à pédalage assisté ou aux engins de déplacement personnel », peut-on lire.

Pour atteindre cet objectif dans les délais, les communes devront intensifier les travaux et réaménagements dans les prochains mois.

Le cœur du problème : la visibilité

Une voiture stationnée juste avant un passage piéton crée un « mur » visuel : le conducteur ne voit pas le piéton qui s’avance, et le piéton ne voit pas le véhicule qui arrive. Pour savoir si un passage piéton est bien visible, on imagine un triangle : sa longueur correspond à la distance dont une voiture a besoin pour s’arrêter avant le passage, et sa largeur couvre la zone que le conducteur doit pouvoir voir pour repérer un piéton (cf. schéma ci-dessous). Tout obstacle placé à l’intérieur de ce triangle – une voiture garée, un poteau, un panneau, une haie par exemple – crée un angle mort et réduit la visibilité. Libérer l’approche du passage piéton réduit ce risque au moment le plus critique, celui où la traversée commence.

Selon les données avancées par le CEREMA, à 30 km/h, la distance d’arrêt d’un véhicule est d’environ 13 mètres sur chaussée sèche (environ 20 mètres sur chaussée mouillée). Le gain de visibilité induit par la suppression du stationnement 5 mètres en amont du passage piéton est de 1,60 mètre par rapport au bord de chaussée (ramené à 1 mètre sur chaussée mouillée).

À 30 km/h, la distance d’arrêt d’un véhicule est d’environ 13 mètres sur chaussée sèche. ©CEREMA
À 30 km/h, la distance d’arrêt d’un véhicule est d’environ 13 mètres sur chaussée sèche. ©CEREMA
À 30 km/h, la distance d’arrêt d’un véhicule est d’environ 13 mètres sur chaussée sèche. ©CEREMA

Ce que les communes doivent faire concrètement

La loi LOM n’impose pas seulement de « supprimer des places » : elle exige surtout de neutraliser la zone de cinq mètres qui réduit la visibilité. Les mairies peuvent donc :

  • retirer les emplacements de stationnement voiture dans ces zones ;
  • matérialiser l’interdiction au sol (par exemple avec un marquage jaune d’interdiction d’arrêt le long de la bordure) ;
  • réaménager l’espace autrement : trottoir élargi, plots anti-stationnement, stationnement vélo (arceaux), végétalisation, etc.

Une infraction déjà sanctionnée

Stationner sur un passage piéton ou dans la zone des cinq mètres en amont lorsque rien ne matérialise un stationnement autorisé n’est pas une simple incivilité : c’est un stationnement très gênant au sens du Code de la route. Une infraction punie par une contravention de 4e classe, soit une amende forfaitaire de 135 euros, qui peut entraîner la mise en fourrière du véhicule. Même un arrêt « juste deux minutes » est interdit si le véhicule se trouve dans les cinq mètres précédant le passage piéton.

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