Voitures électriques : où en est vraiment le parc roulant en France en 2025 ?

Alors que les ventes de véhicules électriques battent des records depuis deux mois, la part de l’électrique dans le parc automobile français global reste encore marginale. Si certaines régions tirent leur épingle du jeu en matière de taux d’électrification, d’autres peinent à suivre. Mais la dynamique des marchés du neuf et, depuis peu, de l’occasion, relève l’espoir d’une accélération de la transition.

Eva Gomez journaliste pour le média Roole
Eva Gomez
Publié le 24/11/2025

Temps de lecture : 9 min

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Des voitures électriques se rechargent sur des bornes installées en voirie
Les véhicules électriques ont représenté 24 % des immatriculations en octobre 2025 en France. ©iStock-Tramino

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La voiture électrique vient de battre des records de ventes en France pendant deux mois d’affilée, en septembre et en octobre 2025. Pourtant, malgré l’essor des ventes sur le marché du neuf, la transition du parc roulant demeure lente. Au 30 juin 2025, selon les données publiées par Roole Data, seulement 3,1 % des près de 40 millions de voitures en circulation en France étaient électriques. Ce décalage entre dynamisme commercial et réalité du parc s'explique par de fortes disparités régionales et un lent renouvellement du parc ancien.

Des disparités selon les territoires

La transition électrique du parc automobile varie selon les territoires. En tête du classement, la Corse atteint 5,3 % de voitures électriques dans son parc roulant, suivie par l’Île-de-France avec 4,3 % et de la région PACA, avec 3,7 % du parc électrifié.

La Corse et l'Île-de-France sont les régions françaises les plus électrifiées. ©Roole-Source : Roole Data
La Corse et l'Île-de-France sont les régions françaises les plus électrifiées. ©Roole-Source : Roole Data
La Corse et l'Île-de-France sont les régions françaises les plus électrifiées. ©Roole-Source : Roole Data

« La concentration plus forte de véhicules électriques dans les zones urbaines (Île-de-France, PACA) ou insulaires (Corse) met en évidence le rôle déterminant des infrastructures et des politiques locales dans la dynamique de transition énergétique », analyse Roole Data. Pourtant, la Corse ne comptait, au 30 septembre 2025, que 1 130 points de charge publics. À l’inverse, l’Île-de-France dispose de la plus forte densité d’infrastructures de recharge publiques, avec 31 849 points de charge. Ce maillage ainsi que la mise en place en 2019 d’une Zone à faibles émissions sur la métropole du Grand Paris peuvent expliquer cette transition plus rapide qu’ailleurs.

De l'autre côté du spectre, les régions comme la Bourgogne-Franche-Comté (2,2 %), le Centre-Val de Loire (2,4 %) ou la Bretagne (2,6 %) sont en dessous de la moyenne française d’électrification. Ces trois régions sont également les moins équipées en bornes de recharge publiques.

Depuis 2024, toutes les aires d'autoroute françaises sont équipées de bornes de recharge. ©Roole-Source : Avere-France
Depuis 2024, toutes les aires d'autoroute françaises sont équipées de bornes de recharge. ©Roole-Source : Avere-France
Depuis 2024, toutes les aires d'autoroute françaises sont équipées de bornes de recharge. ©Roole-Source : Avere-France

Le thermique toujours largement majoritaire dans le parc

Malgré une progression de l’électrique, le parc automobile français est toujours largement dominé par les moteurs thermiques, notamment diesel. Toujours selon Roole Data, au 30 juin 2025, les véhicules diesel représentent 48 % du parc roulant, contre 38,2 % pour l’essence.

Bon à savoir

Dès 2035, la vente de véhicules thermiques neuf devrait être interdite dans l’Union européenne. Cette date fait débat entre les pays membres, mais la France soutient cet horizon.

Ce déséquilibre s’explique en partie par la lenteur du renouvellement du parc automobile, notamment en zones rurales. Le parc français reste âgé : en 2025, une voiture française a en moyenne 11,5 ans1↓.

Moins de CO₂ là où l’électrique est plus présent

Dans les régions qui comptent le plus de voitures électriques, l’impact sur les émissions de CO2 se mesure déjà. En Corse et en Île-de-France – les deux régions les plus électrifiées – les émissions moyennes de CO₂ du parc roulant sont parmi les plus basses de France, avec 116,8 g/km et 116,6 g/km respectivement.

Le taux d'électrification a une incidence sur les émissions de CO2. ©Roole-Source : Roole Data
Le taux d'électrification a une incidence sur les émissions de CO2. ©Roole-Source : Roole Data
Le taux d'électrification a une incidence sur les émissions de CO2. ©Roole-Source : Roole Data

Au contraire, les régions où l’électrification est plus faible enregistrent de façon logique des niveaux d’émissions plus élevés. C’est le cas du Grand Est (121 g/km), de l’Auvergne-Rhône-Alpes (118,9 g/km) ou encore de la Bourgogne-Franche-Comté (119,9 g/km). On observe donc une corrélation entre la part de véhicules électriques et les niveaux d’émissions, même si d'autres facteurs tels que la densité urbaine, l’ancienneté du parc et les habitudes de conduite peuvent également influencer ces niveaux d’émission.

Voitures électriques neuves : des chiffres record en octobre

Le marché de la voiture électrique neuve a connu un tournant en 2025. Les véhicules électriques ont représenté 24 % des immatriculations en octobre 2025. En y ajoutant les hybrides rechargeables, les véhicules électrifiés atteignent 28,1 % de part de marché, un niveau jamais atteint jusqu’ici2↓. En septembre pour la première fois, les ventes de voitures électriques ont dépassé celles des voitures essence.

Les flottes professionnelles jouent un rôle moteur dans cette dynamique, mais les ventes aux particuliers progressent également, portées par une offre plus large et les incitations publiques renforcées en fin d’année.

Bon à savoir

L’aide à l’achat d’un véhicule électrique neuf peut atteindre, fin 2025, jusqu’à 5 200 euros pour les foyers les plus modestes, pour un modèle dont la batterie est produite en Europe, et est donc éligible à la surprime de 1 000 euros.

Le marché de la voiture électrique d’occasion décolle en 2025

L’autre levier essentiel de transition est le marché du véhicule électrique d’occasion, qui commence à émerger. D’après AAA Data3↓, les ventes e voitures électriques de seconde main ont progressé de 34 % en octobre 2025, alors que le marché global reculait légèrement (-1 %).

Bon à savoir

Le prix moyen d’un véhicule électrique d’occasion de moins de 3 ans est de 32 926 euros. (Source : Baromètre trimestriel des voitures électriques d’occasion, Avere-France et Mobilians, chiffres AAA Data).

Cette montée en puissance s’explique par l’arrivée sur le marché de nombreux modèles de première génération (Renault Zoé, Peugeot e-208, Dacia Spring), désormais en vente à des prix plus abordables. Cela ouvre des perspectives pour les ménages modestes, qui ne peuvent pas accéder au neuf, et permet d’amorcer une électrification plus démocratique du parc roulant.

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