ZFE de Lille : seuls les véhicules non classés sont exclus en 2025

Depuis le 1er janvier 2025, les véhicules non classés sont exclus de la ZFE de Lille, qui concerne les 95 communes de la métropole. On fait le point sur le périmètre concerné et les modalités d'application.

Eva Gomez journaliste pour le média Roole
Eva Gomez
Grand Place de Lille

Pourquoi une ZFE dans la métropole de Lille ? 

La métropole de Lille (MEL) est concernée par la mise en œuvre d’une zone à faibles émissions mobilité (ZFE-m) dans le cadre de la loi climat et résilience de 2021, au même titre que 41 autres métropoles françaises de plus de 150 000 habitants. Conformément à la loi, la ZFE est déployée depuis le 1er janvier 2025. « L’interdiction de la circulation pour les véhicules les plus polluants s’appliquera jour et nuit, tout au long de l’année et pas seulement en cas de pic de pollution comme c’était le cas jusque-là. Il s’agit ainsi d’agir sur la pollution de fond et de contribuer ainsi à améliorer la qualité de l’air de façon permanente et durable », a précisé la métropole dès le début de la construction du dispositif. Les résultats espérés par la Métropole à l’intérieur de la ZFE : « Moins 31 % d’oxydes d’azote et moins 36 % de particules très fines ». Rappelons que la pollution de l’air provoque environ 48 000 décès prématurés chaque année en France.

Les 95 communes de la Métropole sont concernées

Cette ZFE-m s’étend sur tout le territoire de la Métropole, à savoir 95 communes, ainsi que les axes routiers structurants : A1, A25, A22, A27, A23, N227, N356, N41, N47. À l’annonce de sa mise en œuvre en 2019, la ZFE-m ne devait concerner que 11 communes de la métropole, mais en avril 2022, la métropole a annoncé que ce périmètre serait élargi aux 95 communes qui la composent. Ceci afin que, comme l’exige la loi, au moins 50 % de la population de la métropole soit concernée.

Qui est concerné ? 

Depuis le 1er janvier 2025, seuls les véhicules non classés sont exclus du périmètre de la ZFE Lilloise, soit les voitures particulières immatriculées avant le 1er janvier 1997, les utilitaires légers immatriculés avant le 1er octobre 1997, les poids lourds immatriculés avant le 1er octobre 2001 et les deux-roues immatriculés avant le 1er juin 2000.

Bon à savoir

Cette ZFE est active 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24.

Mais cette décision a fait l'objet d'une évolution : début 2024, la Métropole comptait interdire la circulation des véhicules Crit'Air 4, 5 et non classés. Finalement le 18 octobre 2024, le Conseil de la métropole est revenu sur sa décision pour s'en tenir à la stricte application de la loi. « À ce jour, environ 6 200 véhicules sont concernés par cette mesure, tous types confondus (voitures particulières, deux-roues, utilitaires, etc.) », précise la Métropole de Lille dans un communiqué.

Plusieurs dérogations prévues

Mais pour ne pas imposer une réglementation perçue comme discriminante et pour éviter d'exclure trop d'habitants, la Métropole autorise plusieurs dérogations :

  • Pour les petits rouleurs, dans la limite de 8 000 km par an.
  • Pour les conducteurs en possession d’une carte “pass pass” support d’un abonnement mensuel ou annuel Ilevia ou d’un abonnement TER en cours de validité, afin d'encourager le report modal.
  • Pour les professionnels qui possèdent un véhicule de plus de 30 ans en lien avec une activité commerciale,
  • Pour les commerçants ambulants non sédentaires

D’autres dérogations sont prévues pour les voitures de collection, les véhicules d’approvisionnement des marchés, les convois exceptionnels ou encore les véhicules citernes.

Les solutions alternatives

Afin d'encourager les habitants de la Métropole à se tourner vers des moyens de transport alternatifs, de nouvelles lignes de tramway et de bus à haut niveau de service sont en projet, notamment le tramway du pôle métropolitain de Roubaix-Tourcoing et le tramway du pôle métropolitain de Lille et sa couronne. « Deux milliards d’euros seront investis pour améliorer l’accessibilité et l’attractivité de la métropole, mais également lutter contre la pollution de l’air », souligne la métropole.

Bon à savoir

Lors des pics de pollution, l’accès aux transports en commun de la métropole est gratuit pour tous.

Plan de mobilité et réseau express régional

La métropole a par ailleurs engagé l’élaboration de son plan de mobilité, qui doit établir les orientations de sa politique de mobilité d’ici à 2035. « L’objectif est d’organiser la mobilité sur le territoire de la MEL, en réduisant ses impacts sur le changement climatique et la pollution de l’air. Il s’agit de garantir à tous la possibilité de se déplacer tout en luttant contre le réchauffement climatique et les pollutions locales, qu’elles soient atmosphériques ou sonores », développe la métropole. La création d’un réseau express régional est également prévue à horizon 2035-2040, afin de « doubler la desserte ferroviaire en heure de pointe vers et depuis Lille, y compris des liaisons avec la Belgique », précise la métropole.

L’écobonus « Changer, ça rapporte » 

En attendant, la métropole a lancé courant 2023, un programme visant à encourager les citoyens à privilégier les transports en commun, tout en diminuant les embouteillages. Cet écobonus baptisé « Changer, ça rapporte » (connu aussi sous le nom de « péage positif ») propose à des automobilistes volontaires de renoncer à emprunter les autoroutes A1 et A23 pendant les heures de pointe contre une récompense de 2 € par trajet évité (dans la limite de 80 € par mois). « Pour cela, il faut utiliser les transports en commun tels que le train ou le bus, prendre son vélo, pratiquer le télétravail, le covoiturage, décaler ses horaires de travail, sans oublier les modalités dites ‘hybrides’ en utilisant son véhicule pour aller à une gare ou se stationner dans un parking relais », précise la métropole de Lille. 5 000 participants ont participé à ce programme de 9 mois à partir de septembre 2023.

En 2024-2025, ce programme a été étendu à l’autoroute A25 dans le sens Dunkerque-Lille et à la RN41 entre La Bassée et Lille.

Encourager le covoiturage

En parallèle, la métropole expérimente une voie réservée au covoiturage sur l’A1 en direction de Lille, entre l’échangeur de Dourges et celui de Seclin. Elle est active quand le trafic est dense, donc aux heures de pointe, surtout entre 6h30 et 9h le matin.

Contrôles et sanctions

Les contrôles automatiques avec lecture des plaques d’immatriculation devraient être déployés en France en 2026 d’après le gouvernement. Les contrevenants s’exposent à une amende forfaitaire de 68 euros.

Les aides pour les automobilistes concernés

Rappelons que l’Etat propose une aide pour l’acquisition d’un véhicule propre ou peu polluant : le bonus écologique, qui est désormais d’un montant de 2 000 euros à 4 000 € selon les conditions de revenus. À noter que la prime à la conversion a été supprimée fin 2024, ainsi que la prime au rétrofit en zones à faibles émissions. « La MEL envisage la mise en place d'une aide complémentaire à l'aide d'État pour le rétrofit des véhicules (changement de moteur), qui permet d'éviter l'acquisition d'un nouveau véhicule et se décline sur différentes options techniques », a également annoncé la métropole dans un communiqué le 21 mai 2024.

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