Nouvelles heures creuses : comment continuer à recharger sa voiture électrique au bon moment ?

Avec la réforme des heures creuses, applicable à partir du 1er novembre 2025, une partie de la recharge à domicile pourrait s’effectuer en dehors des plages à tarif réduit. Pour les électromobilistes, cela implique de repenser certains automatismes. Nous avons demandé à Audoin de Rochebouët, responsable des affaires publiques de Zeplug, ses conseils pour continuer d'optimiser ses recharges.

Eva Gomez journaliste pour le média Roole
Eva Gomez
Publié le 31/10/2025

Temps de lecture : 6 min

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La nouvelle répartition des heures creuses ne devrait pas avoir un impact significatif sur la facture de recharge électrique à domicile. ©Envato - molenira

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À partir du 1er novembre 2025, la répartition des heures creuses d’électricité évolue. Ce changement, piloté par la Commission de régulation de l’énergie (CRE), prévoit le maintien d’au moins cinq heures creuses la nuit. Les 3 autres heures creuses seront dans de nombreux cas repositionnées dans la journée. Objectif : mieux caler la consommation sur la production solaire et alléger la pression sur le réseau aux heures de pointe. 90 % des recharges de voitures électriques étant réalisées à domicile, le plus souvent la nuit en recharge lente, cette réforme pourrait avoir des conséquences pour les électromobilistes. Mais lesquels et comment s'adapter ?

Des factures plus salées à prévoir pour les électromobilistes ?

La recharge à domicile reste un levier d’économies important : entre 100 et 300 euros par an selon les usages1↓. Si une partie de la recharge, jusqu'ici effectuée à 100 % pendant les heures creuses, glisse sur les heures pleines, faut-il s’attendre à une hausse de la facture ? « Il pourra y avoir une augmentation, mais elle ne sera pas significative », rassure Audoin de Rochebouët, responsable des affaires publiques de Zeplug, installeur et opérateur de bornes de recharge à domicile.

D'après l'expert, il faut compter en moyenne 1,90 euro par heure de recharge en heures pleines, et 1,20 euro en heures creuses. Un automobiliste qui recharge sa voiture pendant 8 heures la nuit verra donc le coût de sa recharge passer de 9,60 euros (8 heures creuses) à 11,70 euros (5 heures creuses et 3 heures pleines) s’il ne change pas ses habitudes. « Le kWh coûte au maximum 0,25 euro en heures pleines, contre 0,50 euro sur voie publique : il sera, quoi qu’il en soit, toujours plus avantageux de se recharger à la maison ! », affirme l'expert.

Des stratégies pour continuer à recharger au bon moment

Pour continuer à optimiser les recharges et leur coût, il faudra s’adapter le plus possible à cette nouvelle répartition des heures creuses. « Le plus important est de bien paramétrer les recharges, soit depuis la borne, soit depuis le véhicule », conseille Audoin de Rochebouët. En copropriété, tournez-vous vers l’opérateur de l’infrastructure de recharge de votre parking pour savoir si l’adaptation se fait automatiquement : « Chez Zeplug, nous allons basculer automatiquement les temps de recharge sur les heures creuses, après avoir informé les clients de leur nouvelle répartition : ils n’auront rien à faire », souligne-t-il.

Bon à savoir

Zeplug et ChargeGuru militent pour augmenter le nombre d’heures creuses de 8 heures à 14 heures par jour. Les heures pleines correspondraient alors aux deux créneaux de pics de consommation, soit de 7 h à 11 h et de 17 h à 23 h.

En revanche, l'expert de la recharge déconseille d’augmenter la puissance de la borne à domicile ou de passer d’une prise renforcée à une borne plus puissante pour réduire le temps des sessions de recharge. « Cela représente un investissement conséquent qui ne sera pas rentabilisé. Il vaut mieux garder sa prise renforcée et bien paramétrer la recharge sur les heures creuses. » Un paramétrage ou une programmation intelligente qui peut être couplée à la souscription d’un contrat d’électricité spécifique, avec des tarifs différenciés ou des « heures super creuses ». Mais attention à bien prendre en compte toute la consommation de la maison et à anticiper les recharges avant de choisir une telle offre : « Les fournisseurs proposent des offres attrayantes, avec par exemple 2 heures d’électricité gratuites par jour ou des heures super creuses. Mais avec de telles offres, il faut absolument pouvoir se recharger sur ces créneaux, car le prix au kWh est beaucoup plus élevé en dehors de ces plages horaires », prévient le responsable affaires publiques de Zeplug.

Une majorité d’électromobilistes n’aura pas à changer ses habitudes

En réalité, les comportements de recharge à domicile de la plupart des automobilistes sont déjà adaptés à cette nouvelle répartition. « Parmi nos clients, la durée moyenne de recharge est de 3,3 heures par session de recharge. Vu qu’il y aura toujours un minimum de 5 heures creuses durant la nuit, rien ne changera pour la plupart des clients », souligne Audoin de Rochebouët. Il conseille néanmoins à ceux qui ont des sessions de recharge plus longues de recharger moins longtemps mais plus souvent dans la semaine pour s’aligner sur les nouvelles plages d’heures creuses en journée. Un pli facile à prendre pour les propriétaires de voitures électriques qui font régulièrement du télétravail par exemple.

  1.  : Estimation réalisée par Zeplug et ChargeGuru.
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