La dolce vita en Toscane : criques, vignobles, randonnées et pastas !

La première étape de ce road-trip débute à trois heures et demie de la frontière française, dans le Parc national des Cinque Terre, au coeur du village de Vernazza perché à flanc de montagne. On tombe d'emblée sous le charme des maisons colorées, du port de pêche et de la petite place centrale où se retrouvent visiteurs et locaux à l’accent chantant.

Pour le déjeuner, deux options s'offrent à vous : si vous êtes sur place un mardi, profitez du marché matinal pour goûter les délicieux produits des producteurs du coin et piqueniquez sur un banc de pierres à l’une des extrémités du port. Si vous préférez vous attabler, Il Gattaccio - Acciugheria & Street Food est une bonne adresse. Sans surprise, le poisson est à l’honneur, à un prix très abordable.

L’après-midi, découvrez l’église de Santa Margherita d'Antiochia qui trône au centre du village. On grimpe jusqu’au Château Doria et la tour Belforte d’où l’on profite d'un point de vue imprenable. On entre ensuite dans l’église de San Francesco qui fait aujourd’hui office de lieu artistique (​​évènements musicaux et théâtraux, comme un festival d’opéra classique, des expositions temporaires), sans oublier de flâner dans les ruelles chargées d'histoire.

Il est déjà l’heure de dîner et pour se régaler, on vous propose une adresse : 5 Terre Bistrot, un peu en retrait de l’agitation. Les assiettes sont goûteuses et soigneusement dressées.

On termine sur une touche sucrée pour les gourmands avec une glace artisanale chez Il Porticciolo. Il y en a pour tous les goûts, mais les parfums noisette et pistache font l’unanimité… avec le bruit des vagues en fond en prime !

On rejoint les hauteurs du parc national, à 4,5 kilomètres de Vernazza, et on pose ses valises à Cadè Ventu, une maison d’hôtes. La vue indescriptible, le calme, le petit-déjeuner délicieux et le parking privé gratuit sur place sont autant d'arguments qui vous donnent envie d'y passer les deux prochaines nuits.

La meilleure façon d’avoir un bel aperçu de la côte des Cinque Terre est le Sentier Bleu (Sentiero Azzurro) qui relie Vernazza à Corniglia en moins de deux heures. Le dépaysement est total au milieu du maquis méditerranéen et des oliveraies. À mi-chemin, profitez d'une pause rafraîchissement au Bar Il Gabbiano - juste pour le plaisir d'admirer la vue ! On entre à Corniglia par le parvis de l’église San Pietro, avant de s’enfoncer dans les ruelles aux couleurs vives et variées. Seul bémol de la balade : le coût de la carte de randonnée (qui est vérifiée au poste de contrôle à l’entrée de chaque sentier).

Pour poursuivre l’exploration des autres villages typiques du parc national, Manarola et Riomaggiore, les plus sportifs peuvent emprunter les sentiers de randonnées en bord de mer. Sinon, un train fait la liaison de gare en gare et permet de faire une pause plus longue à chaque stop. À Manarola, direction la Via Belvedere pour une énième vue à couper le souffle ! Le Chemin de l’Amour (La Via dell’Amore) serpente au plus proche de l’eau, surplombant la mer et frôlant les falaises.

Une petite faim ? On s’attable à Nessun Dorma pour le déjeuner. Au menu : de savoureuses bruschettas (petites tartines typiques), des planches de fromages et charcuteries sélectionnés avec soin et des vins qui accompagneront parfaitement le repas. On se régale autant des assiettes que du panorama. Pensez à réserver à l'avance !

Si la pureté de l'eau invite au plongeon, il est possible de poser sa serviette sur la crique du port de Palaedo, à la fois, propre, libre d’accès et gratuite (c'est rare en Italie !).

Dernière étape du jour : Riomaggiore. Les villages des Cinque Terre se ressemblent, mais on ne se lasse pas de ces maisons nichées entre mer et montagne. On se laisse guider par nos pas au hasard, en passant par l’église de San Giovanni, son château à deux tours et le petit port. De certaines ruelles, on aperçoit, entre les toits, un horizon où le ciel semble se confondre avec la mer.

Sur le chemin du retour, on s’arrête à nouveau à Manarola, cette fois pour dîner à la Trattoria dal Billy. Ici, on se régale des pâtes aux crevettes, au crabe, à l’encre de seiche… Pas de panique pour ceux dont les papilles ne sont pas très “poisson”, il y a d’autres mets à la carte. Il est indispensable de réserver, locaux et touristes s’arrachent les tables ! Pour rejoindre la maison d’hôte, attention aux horaires de train.

De bon matin, on part pour deux heures et demie de voiture jusqu’au village de Suvereto, considéré comme l’un des plus beaux villages d’Italie. Comme dans la plupart des villages toscans, les centres-villes sont piétonniers. On gare la voiture à l’entrée de Suvereto sans crainte : tout se fait facilement à pied. Le parking du cimetière (gratuit) semble un peu moins connu, il sera donc plus simple d'y trouver une place !

Les remparts du village protègent un centre historique avec ses ruelles médiévales et ses maisons de pierre bien entretenues, évocatrices du passé.

À peine arrivé, on file faire le plein de bons produits locaux à la Cantina di Gigi : schiacciata (un peu comme une focaccia), sburrata (fromage local qui se rapproche d’une burrata), charcuteries et cantucci (biscuits secs aux amandes). Tous ces délices sont à déguster face à un panorama verdoyant, depuis la place, à l’entrée du village. Le point de repère : le bar La Gattabuia.

Comptez une trentaine de minutes en voiture pour arriver au point de départ de la balade jusqu’à la crique Buca delle fate. Le chemin, ombragé grâce aux pins et en descente à l’aller (une bonne grimpette au retour mais néanmoins accessible), mène à la mer et aux rochers sur lesquels on s’installe avec envie. Au delà de la première “plage”, il n'y a plus de place. Pensez aux chaussures pour vous baigner.

La journée se termine à l’Enoteca Le Carcerie. S’il y a de l’attente, patientez sur les marches de l’église juste en face, en regardant les passants, en écoutant les locaux s’apostropher et commençant à saliver devant le menu : aperitivo - antipasto toscano, bruschetta - ou pâtes “al pomodoro della nonna”, par exemple.

Une fois encore, on vous suggère une expérience typique : dormir dans un agriturismo, à l’Agriturismo Poggio Diavolino, aux portes du village. Ici, on vit comme autrefois : couper le bois, préparer le pain au levain, cuisiner des conserves, cultiver le potager - le tout dans le respect de la nature et avec un impact environnemental minimal.

Au quatrième jour de road-trip, on prend le large ! Il suffit d’une vingtaine de minutes en ferry pour rejoindre l’Île d’Elbe, depuis Piombino jusqu’au port de Cavo (davantage de traversées disponibles vers Portoferraio, mais le trajet est plus long). À bord, on voit rapidement se dessiner un paysage de carte postale très prometteur.

Au programme du jour, l'exploration de la partie est de l’île. On file d'abord déjeuner à l’Osteria Locanda Cecconi, une adresse sans chichi où on se régale aussi d'aubergines parmigiana, de poisson frais et de poulpe.

Cap sur le Capo d’Arco et la plage de Terranera, un lieu encore préservé de l’affluence. La particularité du site : d’un côté un lac de couleur vert émeraude, de l’autre la mer d’un bleu intense. On se laisse charmer par la beauté de l'endroit et on s’y baigne jusqu’au coucher du soleil.

On s’endort à l’agriturismo l'Amandolo, tout proche du port de Cavo, après avoir dîné dans le restaurant attenant. Les chambres sont simples, mais le cadre est à couper le souffle !

On pousse l'aventure jusqu’au nord-ouest de l’île. Premier arrêt : le Monte Capanne. Une boucle de quatre heures et demie, depuis Marciana, permet de plonger au cœur de l’île toscane. Pendant la marche, tous les sens sont en éveil : on respire les senteurs méditerranéennes, on se régale des superbes panoramas, on écoute la faune locale… Une vraie bouffée d’oxygène ! Et pour s'imprégner encore davantage des lieux, quoi de mieux qu'un pique-nique en chemin.

L’après-midi, il fait bon se reposer sur la plage du Cotoncello, aux airs de piscine naturelle, entourée de falaises blanches en granit. Les amateurs de vie marine goûteront l'incroyable biodiversité des eaux.

Parce que nous n’avons pas encore mangé de pizza pendant ce séjour, on s’arrête à La Cisterna, à Portoferraio, sur le chemin du retour.

On prend le bateau, dès le matin, pour rejoindre le continent. Depuis le port de Piombino, prévoyez 1H20 environ pour atteindre le prochain arrêt : Sant’Angelo in Colle.

En route, halte à la trattoria Il Giogo où l’on choisit les pici cacio e pepe (sauce un peu moins courante dans la région) et filetti di baccalà al forno con patate e cipolle (morue avec des pommes de terre, comme un gratin).

On peut en profiter pour faire un tour à Grosseto, l’une des villes les plus dynamiques de la région. À voir : les murs Médicis, la Cathédrale de San Lorenzo, la Piazza Dante, le splendide palais Aldobrandeschi, entre autres. Sur la route, les paysages changent au fil des kilomètres. On a quitté la côte, ses eaux cristallines et ses pins, pour des collines vallonnées, terres de vignobles réputés.

L’Agriturismo Podere Giardino est l’endroit idéal pour séjourner les trois prochaines nuits en pleine ambiance toscane. Daniela et Giuliano (et leurs chatons Pipo et Mimo) nous accueillent à bras ouverts dans leur domaine. Le cadre invite à la détente, avec les petits espaces extérieurs aménagés et la piscine à l’abri des regards - un véritable havre de paix. Pendant que Giuliano continue de faire la visite, on en profite pour déguster leurs vins certifiés biologiques depuis une quinzaine d’années.

Le soir, on remonte à quelques minutes en voiture dans le village Sant’Angelo in Colle. Le restaurant Il Pozzo, sur une jolie place éclairée de guirlandes lumineuses, sert des plats traditionnels bien exécutés, notamment les pâtes à l’ail et pomodoro, le sanglier et les légumes grillés, accompagnés d’un verre de Brunello (le vin rouge star de la région). Comme pour toutes les adresses du séjour, pensez à réserver si possible.

On chausse ses chaussures de marche pour une boucle à travers les vignobles de Montalcino. C’est parti pour 2 heures de marche dans la campagne du Val di Suga ! Tout commence à la Porta Borrelli, se poursuit le long du sentier qui longe bientôt le torrent Suga, puis on s’engage sur la route du Consortium Sferracavalli jusqu’à retrouver la ville de Montalcino.

Pour le déjeuner, sans hésitation, optez pour Il Moro, l’adresse coup de cœur de ce road-trip … autant pour le service adorable et le patron aux petits soins que pour les prix tout doux et la cuisine généreuse. Les pappardelle al Cinghiale (sanglier), le vitello tonnato et le lapin sont un régal. Le petit plus : réservez une table sur la terrasse à l’arrière.

Montalcino a préservé toute son authenticité et plusieurs bâtisses témoignent de l’histoire de la ville : la tour étroite du Palazzo dei Priori, les églises de Sant‘Agostino, Sant’Egidio et San Francesco et le palais épiscopal. Les belles boutiques d’art et d’artisanat apportent aussi beaucoup de cachet. On fait quelques emplettes pour le dîner à l’épicerie A&G Macelleria qui propose de délicieux produits locaux à des prix abordables.

À l’heure du coucher du soleil, on vient se poser dans le joli jardin de l’Agriturismo Podere Giardino pour regarder la lumière chaude se poser sur le vignoble et les cyprès du domaine.

Pour terminer ce road-trip en Toscane, impossible de ne pas s’arrêter à Sienne, souvent dans l’ombre de Florence et pourtant petit bijou médiéval intimiste. La balade va de la Piazza del Campo, construite un peu comme un amphithéâtre - elle accueille le Palio, une course de chevaux qui a lieu deux fois par an en juillet et en août - à la Cathédrale de Sienne (Le Duomo di Siena) en passant par la Basilica di San Domenico.

Entre deux visites, on s’attable à l’osteria familiale Il Vinaio où l’on déjeune avec les locaux, enthousiastes de s’y retrouver. Ici on mange bien, local et typique - mention spéciale pour les pâtes cacio et pepe et l’osso buco ! On peut en profiter pour leur acheter quelques produits au rayon traiteur, à déguster le soir une dernière fois dans le jardin de l’agriturismo.