Assurance auto : l’inquiétante hausse du nombre de conducteurs non assurés en France
De plus en plus d’automobilistes prennent le volant sans contrat d’assurance. Le Fonds de garantie des assurances obligatoires (FGAO) tire la sonnette d’alarme face à ce phénomène en constante progression.

Rouler sans assurance est une infraction grave… et pourtant elle devient de plus en plus fréquente. Le dernier baromètre du Fonds de Garantie des Assurances Obligatoires (FGAO), publié en juin 2025, révèle une augmentation continue du nombre de conducteurs non assurés, particulièrement chez les jeunes et les personnes en situation de précarité.
Le nombre de conducteurs non assurés en hausse
En 2024, les forces de l’ordre ont dressé 243 000 procès-verbaux pour défaut d’assurance. Et le phénomène devrait malheureusement s'accélerer dans les années à venir. « Année après année, ces taux vont malheureusement augmenter, car l’assurance automobile va peser de plus en plus lourd dans le budget auto des Français, estime Christophe Dandois, cofondateur de Léocare1↓. Il y a plusieurs facteurs : la hausse du prix des véhicules, l'intégration de technologies embarquées toujours plus coûteuses, les effets du dérèglement climatique, sans oublier les fraudes à l’assurance organisées et localisées en France. En additionnant tous ces éléments, cette tendance va continuer de progresser dans les cinq à dix prochaines années. »
Bon à savoir
Le FGAO alerte également sur la hausse marquée des accidents impliquant des trottinettes électriques et autres engins de déplacement personnel motorisés. En 2024, ces véhicules représentent 8,6 % des sinistres causés par des conducteurs non assurés, soit une envolée de 23 % en un an.
Les hommes et les jeunes conducteurs les plus concernés
Le baromètre du Fonds de Garantie des Assurances Obligatoires dresse un profil type du conducteur non assuré : dans 80 % des cas, il s’agit d’un homme, majoritairement âgé de 18 à 24 ans. Le facteur économique est également déterminant : en 2023, les ouvriers (21 %), les étudiants (19 %) et les personnes sans activité (20 %) sont surreprésentés parmi les conducteurs non assurés.
Des victimes toujours plus nombreuses
Le nombre de véhicules non assurés impliqués dans des accidents corporels (ayant fait l’objet d’un procès-verbal par les forces de l’ordre en 2023) a nettement progressé en France ces dernières années. Entre 2017 et 2023, la proportion est passée de 3,5 % à 5,4 %, avec une surreprésentation marquée dans certains territoires comme la Seine-Saint-Denis, les Bouches-du-Rhône ou encore Paris. Conséquence : en 2024, le Fonds a indemnisé près de 8 000 victimes ainsi que les proches de 168 personnes décédées.
En cas d’accident avec un conducteur non assuré, c’est le Fonds de garantie des victimes qui prend en charge l’indemnisation, qu’il s’agisse de dommages corporels ou matériels. Et cela représente un coût important pour l’organisme
Bon à savoir
Selon l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), un automobiliste non assuré présente un risque quatre fois plus élevé d’être responsable d’un accident mortel.
Lutter contre la non-assurance : un enjeu collectif
Pour contrer le fléau des véhicules non assurés, le FGAO mise sur plusieurs leviers : une meilleure sensibilisation des jeunes conducteurs, le renforcement des contrôles, et surtout la facilitation de l’accès à une assurance, même pour les profils à risques. Les assureurs, de leur côté, sont encouragés à proposer des contrats adaptés à ces publics. Car au-delà des sanctions, c’est bien une question de responsabilité collective et de sécurité pour tous les usagers de la route qui se pose.
Mais le défi est aussi économique. Un sondage réalisé par Leocare révèle que 27 % des Français pourraient renoncer à s’assurer dans l’optique de faire des économies. Ce taux tombe à 20 % chez les plus de 50 ans, mais il atteint 36 % chez les 18-34 ans – un public particulièrement concerné par les accidents.
Au-delà des contraintes budgétaires, la question de sensibiliser les jeunes conducteurs est primordiale.
Assurance automobile : une obligation légale, pas une option
En France, tout véhicule motorisé circulant sur le sol, y compris les engins de déplacement personnel motorisés, comme les trottinettes électriques, hoverboards, mais aussi les quads ou les tondeuses autoportées, doit obligatoirement être assuré. Les conducteurs doivent être en mesure de présenter une attestation d’assurance en cas de contrôle.
Cette obligation repose sur l’article L211-1 du Code des assurances, qui impose à tout propriétaire de souscrire au minimum une assurance de responsabilité civile, aussi appelée « assurance au tiers ». Elle garantit l’indemnisation des dommages matériels ou corporels causés à autrui lors d’un accident.
- ↑ : Leocare est la première néo-assurance multiservices - habitation, auto, moto et smartphone – 100 % mobile.