Voiture électrique : qu’est-ce que la charge bidirectionnelle ?
Et si la voiture électrique devenait une source d’énergie ? Grâce à la charge bidirectionnelle, elle peut se recharger, mais aussi réinjecter de l’électricité dans le réseau ou alimenter une maison. Une technologie prometteuse pour la transition énergétique.

En février 2025, les voitures électriques représentaient 3 % du parc roulant en France (source : AAA Data). Cette part devrait continuer à augmenter, d’autant qu’en 2035, la vente de voitures thermiques neuves sera interdite dans l’Union européenne. La voiture électrique devrait donc progressivement s’imposer en France, soulevant de nouveaux enjeux autour de la recharge. Au 28 février 2025, près de 160 000 bornes de recharge publiques étaient déployées sur le territoire français. Mais en réalité, la grande majorité des recharges s’effectuent à domicile. En France, on estime que près de 1,3 million de bornes privées sont installées, répondant ainsi à 90 % des besoins des électromobilistes (source : Enedis).
La batterie comme source d’énergie
Pour que la recharge à domicile réponde au mieux aux besoins des automobilistes, tout en tenant compte des enjeux énergétiques, de nouvelles technologies émergent. C’est le cas de la charge intelligente, qui permet notamment de programmer les recharges en fonction de la disponibilité du réseau ou des heures creuses. Et pour aller encore plus loin, la charge bidirectionnelle permet de considérer la batterie des voitures comme source d’énergie potentielle. Grâce à cette technologie, l’électricité circule dans les deux sens : le véhicule électrique peut non seulement se recharger, mais aussi se décharger et renvoyer l’énergie stockée dans sa batterie vers le réseau électrique.
Bon à savoir
Le gestionnaire de réseau de transport d’électricité RTE estime que 15 millions de voitures électriques circuleront en 2035 en France (source : RTE).
Comment ça fonctionne ?
Lorsqu’un véhicule électrique se recharge, le courant alternatif du réseau est converti en courant continu par son chargeur embarqué. Les chargeurs bidirectionnels reconvertissent l’électricité de la batterie en courant alternatif pour l’injecter dans le réseau. Pour l’instant, seuls quelques modèles de véhicules sont compatibles, car cette technologie nécessite une borne, un câble de recharge et un chargeur embarqué spécifiques, capables d’assurer ces conversions de courant. Concrètement, il s’agit de valoriser l’énergie stockée dans les batteries des véhicules électriques lorsqu’ils sont à l’arrêt, soit environ 95 % du temps.
Une flexibilité pour le réseau électrique
Il existe différentes manières d’utiliser cette technologie : Le vehicle-to-grid (V2G), qui consiste à réinjecter l’électricité des batteries des véhicules électriques dans le réseau, permet notamment de soutenir l’approvisionnement lors des pics de consommation. De son côté, le vehicle-to-home (V2H), permet d’utiliser l’énergie contenue dans la batterie pour alimenter une maison ou un bâtiment.
Bon à savoir
Les conducteurs de véhicules électriques équipés d’un chargeur bidirectionnel peuvent revendre leur excédent d’énergie à l’opérateur de réseau électrique.
Cette technologie de charge bidirectionnelle devient particulièrement intéressante quand elle est couplée à une production d’énergie renouvelable. « Si le vehicle-to-grid se développe, le déploiement du véhicule électrique pourrait être une source de flexibilité pour le réseau électrique, facilitant ainsi le déploiement des énergies renouvelables électriques », estime l’association négaWatt dans son scénario 2022 de transition énergétique pour la France. On peut ainsi imaginer que les panneaux solaires installés sur une maison ou un bâtiment alimentent une voiture électrique en énergie. Lorsque le véhicule n’est pas utilisé, l’électricité stockée dans sa batterie peut ensuite être mobilisée pour alimenter la maison, notamment lorsque les panneaux ne produisent plus, ou bien être réinjectée dans le réseau électrique.
