Voitures électriques : pourquoi leurs freins s’usent-ils moins vite ?

Si les voitures électriques nécessitent souvent un remplacement plus rapide de leurs pneus, leurs freins, en revanche, s’usent bien moins vite que ceux des véhicules thermiques. Un avantage lié au freinage régénératif, qui réduit l’usage des plaquettes et allonge leur durée de vie.

Eva Gomez journaliste pour le média Roole
Eva Gomez
un mécanicien manipule une plaquette de frein
Grâce au freinage régénératif, les conducteurs de voitures électriques utilisent en réalité très peu leur pédale de frein. ©iStock

Les voitures électriques n’ont pas que des avantages face aux voitures thermiques. Leurs pneus notamment s’usent plus vite en raison du poids plus élevé des voitures électriques comparé à celui des modèles thermiques équivalents, mais aussi de leur couple moteur supérieur. Du côté des freins, en revanche, l’avantage est à l’électrique. D'ordinaire, il est conseillé de changer les plaquettes de frein tous les 30 000 km parcourus environ. Mais sur les voitures électriques, il est souvent possible de faire bien plus de kilomètres avant de devoir effectuer le changement. C’est ce que constate Alexis Marcadet, cofondateur de Revolte e-garage. « Certains de nos clients, qui sont taxis et roulent beaucoup, font 100 000 kilomètres sans changer de plaquettes », assure-t-il. D’après lui, les plaquettes de frein d'une voiture électrique se change 5 à 10 fois moins souvent que celles d'une thermique équivalente.

Bon à savoir

Il ne faut pas confondre disque de frein et plaquettes de frein. Le disque est fixé au moyeu de la roue, tandis que les plaquettes sont maintenues dans un étrier. Lorsque le conducteur appuie sur la pédale de frein, les plaquettes entrent en contact avec le disque, ce qui déclenche le freinage. La durée de vie des disques de frein est en moyenne trois fois plus élevée que celle des plaquettes.

Le freinage régénératif épargne les freins

Mais qu’est-ce qui explique une si grande différence ? Puisque les voitures électriques pèsent plus lourd que les voitures thermiques, on pourrait penser que cela impacte négativement le système de freinage. C’est sans compter sur le freinage régénératif : grâce à ce système de récupération d’énergie à la décélération, les conducteurs de voitures électriques utilisent en réalité très peu leur pédale de frein. « Lorsqu’on lâche la pédale d’accélération, ça freine tout seul. Il y a donc beaucoup moins besoin d’utiliser les plaquettes qu’avec une voiture thermique », détaille Alexis Marcadet. Et moins on utilise les plaquettes de frein, plus on les conserve en « bonne santé ».

Il est cependant difficile d’évaluer la durée de vie moyenne des plaquettes de frein, car elle dépend beaucoup du style de conduite et du type de routes empruntées : en milieu urbain, les freins sont plus sollicités que sur les grands axes où l’on freine moins. Il reste donc important de faire contrôler régulièrement ses freins, même si, en théorie, les plaquettes et les disques d'un modèle électrique durent plus longtemps.

Des coûts d’entretien moindres sur les voitures électriques

De façon générale, la voiture électrique ne nécessite pas autant d’entretien que son équivalent thermique. Pas de courroie de distribution, pas de boîte à vitesse ou d’embrayage, pas de vidange à prévoir… En moyenne, la révision d’une voiture électrique est estimée 30 à 40% moins chère que celle d’une voiture thermique. Ce n’est pas une raison pour négliger l’entretien des voitures électriques : afin de ne pas passer à côté d’un problème sérieux, il est recommandé de faire régulièrement des contrôles.