Hybride rechargeable : un compromis qui coûte (très) cher
Avec un budget mensuel moyen de 762 euros, l’hybride rechargeable est de loin la motorisation la plus onéreuse. En cause : un prix d’achat élevé, tiré vers le haut par la prédominance de modèles premium, et un usage du mode électrique encore loin d’être optimisé.

Censée représenter un compromis entre thermique et électrique, l’hybride rechargeable coûte 240 euros de plus que la moyenne des véhicules, toutes motorisations confondues. Cet écart, mis en lumière dans la dernière étude publiée par Roole Data, s’explique autant par le profil des modèles proposés que par la manière dont ils sont utilisés au quotidien.
Un prix d’achat dopé par les SUV haut de gamme
C’est surtout à l’acquisition que l’hybride rechargeable creuse l’écart. En moyenne, l’achat d’un véhicule neuf de ce type coûte 530 euros par mois, soit le montant le plus élevé parmi toutes les motorisations. À titre de comparaison, une voiture essence neuve coûte 200 euros par mois à l’achat et un modèle électrique 332 euros. Le différentiel est donc considérable. La raison ? Ces modèles sont principalement des SUV ou berlines premium, qui affichent des
Un usage pas toujours optimisé en électrique
En théorie, l’hybride rechargeable permet de faire des économies sur le carburant, en roulant au quotidien en mode électrique et en basculant en thermique pour les longs trajets. Mais dans la réalité, peu de conducteurs rechargent leur batterie assez souvent pour tirer pleinement parti de ce système. Malgré un coût d'énergie relativement modéré (77 euros/mois en moyenne) comparé à un véhicule essence (119 euros), l’économie réalisée à l’usage ne compense pas le surcoût à l’achat.
Bon à savoir
Le prix moyen d’une voiture hybride rechargeable neuve a bondi de 15 % en un an, atteignant près de 69 000 euros en 2024, contre 59 800 euros en 2023. Cette hausse s’explique en grande partie par la surreprésentation des SUV haut de gamme dans cette catégorie.
Au-delà de la question budgétaire, la faible utilisation du mode électrique par les conducteurs d’hybrides rechargeables pose également un problème environnemental. D’après une étude de Transport & Environnement1↓, ces véhicules émettent jusqu’à cinq fois plus de CO2 que prévu en conditions réelles d'utilisation. En cause : des recharges trop rares et un poids important (du fait de la double motorisation et du poids de la batterie), qui rendent la motorisation inefficace. Selon l'étude, les hybrides rechargeables roulent en moyenne 26 % du temps en électrique, alors que les tests d’homologation reposent sur une hypothèse bien plus optimiste de 80 %.
Un budget global qui dépasse les 750 euros par mois
Le coût d'acquisition, additionné aux autres postes du budget auto – assurance (45 euros), stationnement (44 euros), entretien (51 euros) et péages (44 euros) – porte le coût mensuel moyen d’un véhicule hybride rechargeable à 762 euros. C’est 240 euros de plus que la moyenne tous types de motorisations confondues (522 euros).
Les seuls postes où cette motorisation parvient à rester compétitive sont l’entretien et l’énergie, grâce à un fonctionnement partiel en mode électrique. Mais là encore, elle est devancée par les véhicules 100 % électriques, qui affichent un coût d’usage inférieur sur presque tous les postes.
Bon à savoir
En optant pour une voiture d’occasion, les automobilistes réduisent leur budget auto de 138 euros par mois en moyenne. Dans le cas d'un véhicule hybride rechargeable, un modèle d’occasion revient à 495 euros/mois, contre 762 euros pour un modèle neuf.
- ↑ : Les hybrides rechargeables émettent cinq fois plus de CO2 que ce que prétendent les tests officiels, Transport & Environnement, septembre 2025.




