Optimiser ses longs trajets en voiture électrique grâce à un planificateur
Si elle est parfaitement adaptée aux trajets courts du quotidien, la voiture électrique est encore confrontée au problème de la recharge sur longs parcours. Heureusement, il existe des planificateurs d’itinéraires, des solutions anti-stress permettant de programmer ses différents arrêts. Pour bien comprendre comment ça marche et savoir quoi en attendre, nous avons sollicité un utilisateur régulier de l’application incontournable pour planifier un long trajet en voiture électrique : ABRP, A Better Route Planner.
Sommaire
Loïc vit au nord de Lyon et cet automobiliste converti à l’électrique depuis 2019 ne manque jamais une occasion de sillonner la France, voire l’Europe, à la rencontre d’autres adeptes du “zéro émission“ ou à la découverte de nouveaux horizons. En l’espace de 28 mois, il a déjà parcouru plus de 50 000 kilomètres au volant de sa compacte électrique. Autant dire qu’il connaît parfaitement l’autonomie de sa batterie et qu’il maîtrise sur le bout des doigts l’art de la planification.
Le paramétrage : une étape clé
La routine de Loïc est bien rodée. Il ouvre son appli, sélectionne son modèle et son niveau de batterie actuel, coche l’option pompe à chaleur puisque sa voiture en est équipée (les informations liées à son véhicule sont en réalité préenregistrées), choisit ses options d’itinéraires (avec ou sans péage notamment), saisit sa destination et une éventuelle étape, puis lance la recherche. L’application permet aussi d’ajouter des paramètres qui influencent l’autonomie de la voiture, comme le poids d’une éventuelle remorque ou les conditions météorologiques du moment, par exemple. Associée à Apple CarPlay ou Android Auto, l’appli s’affiche alors instantanément sur l’écran de sa voiture.
ABRP à l’épreuve d’un Lyon-Paris
Prenons l’exemple d’un “Lyon-Paris“, démarré à 6h du matin, par une température de 10 degrés, avec une batterie chargée à 96%. Loïc souhaite arriver au plus tôt à Paris, avec 50% de batterie pour pouvoir circuler sans contrainte une fois sur place, ce qu’il indique dans l’appli. C’est à ABRP de jouer ! L'appli mouline et propose à notre conducteur deux arrêts le long de ce parcours autoroutier réalisé aux vitesses réglementaires, soit entre 110 km/h et 130 km/h. Un premier stop à la station Ionity de l’aire de Maison Dieu, à laquelle il accèdera à 8h10 avec l’obligation de recharger à 60%. Vingt minutes plus tard, le temps d’un café, 33 kWh auront été récupérés, moyennant 11,39 euros. Le second arrêt préconisé par ABRP interviendra à 9h40 sur l’aire de Darvaud. Cette fois, il s’agira de récupérer 80% de batterie. Ce sera chose faite en 40 minutes : 43 kWh pour une facture de 15,23 euros. Arrivé à destination à l’heure dite et avec 54% de batterie, notre utilisateur constate, à nouveau, la justesse de la planification. « Bien planifier son trajet permet de prendre plus de plaisir à conduire, confie Loïc. J’ai déjà réalisé un Lyon-Amsterdam en 12 heures et 3 arrêts. Soit 900 kilomètres aller-retour… sans sueurs froides ! »
Mes déplacements sont un peu plus longs que par le passé, mais ils sont plus reposants et bien plus sûrs.
Loïc,
conducteur de voiture électrique
L’aventure moderne
Avec son planificateur, Loïc ne se contente pas de se déplacer d’un point A vers un point B. Il prend goût au voyage : « Il est aussi facile de programmer une pause déjeuner à proximité d’une borne de recharge pour joindre l’utile à l’agréable. Voyager en électrique tient de l’aventure moderne. Mes déplacements sont un peu plus longs que par le passé, mais ils sont plus reposants et bien plus sûrs. Comme le recommande la Prévention Routière, je m’arrête toutes les deux heures et j’arrive à destination beaucoup plus relâché et détendu que si j’avais roulé à fond ».
Dès que Loïc a un long trajet à effectuer, et même s’il l’a déjà fait plusieurs fois, il utilise ABRP. Cela le rassure sur l’autonomie de sa voiture et lui permet de partir l’esprit plus serein. Il regrette juste de ne pouvoir mentionner qu’il circule en pneus été ou en pneus hiver car cela a naturellement une incidence sur la consommation énergétique de son véhicule. En revanche, il peut choisir le type et le réseau de bornes auxquels il souhaite se ravitailler. Pour les longs trajets, il privilégie, bien sûr, les bornes de forte puissance (350 kW) des réseaux Ionity ou Electra, par exemple, sur lesquels sa voiture de 58kWh exploite pleinement sa capacité maximale de charge (134 kW). « L’application affiche même le nombre de bornes utilisées en temps réel sur le lieu de la recharge. Ainsi je suis certain de disposer d’un emplacement disponible quand j’arrive à la borne ».
Loïc le concède volontiers : l’utilisation conjuguée d’une automobile électrique et d’un planificateur d’itinéraires a changé sa manière de se déplacer : « J’ai gouté à l’électrique avec ma précédente voiture, une hybride rechargeable qui pouvait rouler une quarantaine de kilomètres en mode électrique. Cela m’a convaincu de passer au 100% électrique. » Autrefois adepte d’une conduite dynamique - parfois un peu trop - au volant de son ancien véhicule thermique, Loïc a perdu pas mal de points pour excès de vitesse. L’atmosphère zen et le calme régnant à bord de son VE l’ont réconcilié avec le voyage… au point qu'il se surprenne à activer sur ABRP des filtres qu’il n’aurait jamais imaginé utiliser : « Je peux choisir ma vitesse de croisière pour améliorer mon autonomie. J’ai pu me rendre compte que je gagnais souvent du temps à rouler à 110 km/h plutôt qu’à 130 km/h car au final, en évitant la surconsommation entre 110 et 130 km/h, je m’épargne un arrêt supplémentaire pour recharger ».
Il est parfois bien plus payant d’alterner route et autoroute pour réduire la distance parcourue et/ou sa consommation et ainsi gagner du temps et de l’argent.
Loïc,
conducteur de voiture électrique
Le planificateur le plus abouti, selon Loïc
Fidèle à l’application ABRP, Loïc ne manque cependant jamais une occasion d’essayer d’autres planificateurs. À commencer par celui qui équipe sa voiture qui, pour lui, n’est « pas au niveau de ABRP ». Les planificateurs des constructeurs pêchent notamment par la lenteur de leur logiciel et le manque de mises à jour. L’application Chargemap est également intéressante : « Elle propose un suivi très précis de l’état des bornes, de leurs pannes éventuelles et des connecteurs disponibles, remarque Loïc. Mais elle est moins précise car moins “paramétrable“ que l'appli ABRP ».
L’appli star conserve néanmoins une marge de progression que notre expert met un point d’honneur à relever : « A Better Route Planner vous oblige à choisir entre route ou autoroute. Or, il est parfois bien plus payant d’alterner les deux pour réduire la distance parcourue et/ou sa consommation et ainsi gagner du temps et de l’argent ». Le planificateur d’itinéraires parfait n’est donc pas encore de ce monde, mais ça ne saurait tarder… pour le bonheur des convertis à l’électrique, toujours plus nombreux !