Neige et verglas : comment conduire en toute sécurité ?

Lorsqu’il neige ou que les routes sont verglacées, de nombreux automobilistes se retrouvent en difficulté. Quand cela est possible, la meilleure option reste d’éviter de prendre le volant ! Mais si l'on n'a pas d'autre choix que de prendre la route, alors il faut bien se préparer et connaître les bons réflexes à adopter pour éviter les accidents et limiter les risques de dérapage ! Voici quelques conseils pour appréhender la conduite sur verglas.

Avant toute chose, il s'agit de préparer son trajet : « Il faut bien consulter les prévisions météo sur toutes les zones qu'on sera amené à traverser sur son trajet. Il faut aussi vérifier si le trajet traverse des zones où la loi Montagne s'applique, avec l'obligation d'équiper sa voiture avec des chaînes ou pneus neige », prévient Christophe Ramond, directeur études et recherches de l'association Prévention Routière.

Une fois le trajet bien préparé, il faut préparer la voiture. Car quand les températures sont négatives, la mécanique des voitures peut être impactée. Il est donc nécessaire de préparer le véhicule, en commençant par vérifier les niveaux de liquide de refroidissement, de liquide de freins et d’huile de moteur, et remplir le réservoir de liquide lave-glace antigel. « Il faut mettre le bon liquide lave-glace ! C'est bête, mais ils sont différents pour l'été et pour l'hiver. Si le réservoir n'est pas totalement vide, il faut ajouter le liquide lave-glace d'hiver, pour abaisser la température à laquelle il se solidifie », explique Christophe Ramond.

Avant de démarrer, il faudra aussi inévitablement dégivrer les vitres du véhicule, avec un grattoir, un spray dégivrant, du vinaigre blanc… Il existe plusieurs façons de dégivrer votre voiture, mais évitez à tout prix de verser de l’eau bouillante ou très chaude sur les vitres : cela provoquerait un choc thermique pouvant causer des microfissures. Autre précaution : n’allumez pas vos essuie-glaces tant que le pare-brise n’est pas totalement dégivré, au risque de les abîmer. « Il faut aussi bien penser à dégivrer les feux, car quand ils sont givrés, ils sont moins efficaces pour éclairer la route. De façon générale, il faut bien essuyer toutes les surfaces vitrées et prévoir suffisamment de temps pour le faire avant de partir, surtout si la voiture stationne dehors », précise Christophe Ramond.

Enfin, pensez à vérifier la pression des pneus ! En hiver, ils ont tendance à perdre en pression plus rapidement.

Pour conduire sur routes enneigées et verglacées, quelques objets vous seront utiles ! Le grattoir est presque indispensable ; il faut l'avoir à portée de main, dans la boîte à gants par exemple. Et pour anticiper les éventuels problèmes sur la route (route bloquée, accident, ralentissements, etc.), pensez à prendre une bonne couverture - voire une couverture de survie si vous en avez une -, une bouteille d’eau, des gants, et même de quoi grignoter en cas d'immobilisation par exemple. Si jamais votre voiture tombe en panne, avoir des câbles de démarrage dans le coffre pourra être précieux. « Les batteries sont en effet moins efficaces par temps froid », souligne le directeur études et recherches de l'association Prévention Routière.

Du côté des pneus, si vous ne vivez pas dans une région fréquemment enneigée ou où l’hiver est rigoureux, des pneus toutes saisons (ou pneus 4 saisons) feront largement l'affaire face aux intempéries. Ils sont moins performants sur la neige que des pneus hiver, mais tiendront la route en cas de petites chutes de neige et de verglas. Mais pour les trajets en montagne en hiver, il faudra monter des pneus hiver, ou bien avoir une paire de chaînes ou de chaussettes à neige à monter sur au moins deux roues motrices en cas de besoin. A noter que ces équipements sont obligatoires dans 34 départements et plus de 4000 communes entre le 1er novembre et le 31 mars ! « Si vous êtes amené à mettre les chaînes sur votre trajet, il faut s'assurer de savoir les mettre avant de partir ! Il faut s'entraîner avant, pour pouvoir le faire correctement, et aussi pour moins stresser au bord de la route », conseille Christophe Ramond.

Une fois que toutes les vérifications sont faites, les vitres dégivrées et la voiture équipée, vous êtes paré pour prendre le volant ! Il s’agit maintenant d’adapter votre conduite aux conditions météo. Quelques conseils de conduite : pour démarrer sereinement, prenez votre temps. Avec une voiture manuelle, il faudra desserrer très doucement l’embrayage afin d’éviter de patiner. Et si malgré tout la voiture patine, essayez de démarrer directement en seconde.

Au roulage, en cas de verglas, évitez les variations de vitesse et maintenez une allure lente de façon à réduire au maximum les risques de perte de contrôle du véhicule. Astuce : pour maintenir une allure lente, n'hésitez pas à mettre le régulateur de vitesse. Évitez également les coups de frein et accélérations brusques et anticipez autant que possible les freinages. Il faudra également utiliser le frein moteur le plus possible en rétrogradant les vitesses. « Il faut anticiper ses manoeuvres à l'approche d'un carrefour ou d'un virage par exemple, et ralentir bien en avance », confirme Christophe Ramond. En plus de réduire votre vitesse, veillez à doubler systématiquement les distances de sécurité avec les autres véhicules. Sur une route verglacée, la distance de freinage augmente : on n’est jamais trop prudent ! « Et si la visibilité est très réduite, quand il y a des bourrasques de neige par exemple, il est interdit de rouler au-dessus de 50 km/h », rappelle le directeur études et recherches de l'association Prévention Routière.

Afin d’anticiper le plus possible le risque de verglas, il est possible de repérer les conditions et lieux propices à sa formation. Si les températures descendent en dessous de 0°C et que la route est humide, s’il y a une couche de neige, du brouillard givrant ou des pluies verglaçantes, il est très probable que du verglas se forme, en particulier tôt le matin et à la tombée de la nuit. Néanmoins les plaques de verglas peuvent être présentes sur la route tout au long de la journée.

Le verglas se forme en particulier sur et sous les ponts à cause de leur exposition au vent, aux entrées et sorties d’autoroute, dans les zones humides, à l’approche de sous-bois en raison de l’humidité, dans les virages et sur les portions de chaussée situées à l’ombre.

De jour et en plein soleil, les plaques de verglas sont visibles à l’œil nu mais de nuit, il faut redoubler de vigilance car les feux de route et les feux de croisement des voitures ne suffisent pas à les repérer. « On ne voit pas toujours le verglas, il peut être noir, translucide... ça peut être particulièrement traître ! », rappelle Christophe Ramond. « Dans la mesure du possible, il faut éviter un déplacement en voiture dans ces conditions-là. On peut se retrouver bloqué dans sa voiture pendant de nombreuses heures et risquer des accidents... Quand c'est possible, il vaut donc mieux éviter de se déplacer », conclut-il.