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Prix, assurance, succès... Quels sont les avantages de la conduite accompagnée ?

Par Eva Gomez

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L’apprentissage anticipé de la conduite, ou conduite accompagnée, demande une véritable implication de la part des jeunes candidats au permis de conduire, tout en leur offrant de nombreux avantages. Lesquels ? On vous dit tout.

Un jeune apprend à conduire grâce à la conduite accompagnée

Pour beaucoup de jeunes adultes, le permis de conduire représente un premier pas vers l’indépendance ! Un passage important de la vie qui mérite qu'on y consacre une certaine dose de motivation et de temps. Formation initiale en auto-école, conduite supervisée, apprentissage anticipé de la conduite… Différentes formules permettent d’atteindre ce Graal. Dans cet article, on s'intéresse à l’apprentissage anticipé de la conduite (AAC), communément appelé conduite accompagnée. Une formation accessible aux jeunes dès l’âge de 15 ans, qui s’étend généralement sur une période de trois ans (ou moins selon l’âge du candidat au début de la formation), durant lesquels le candidat au permis de conduire devra parcourir 3000 km en voiture, sous la supervision d’un ou plusieurs accompagnateurs.

Trois ans (parfois plus), cela peut paraître long, et les 3000 km ne sont pas toujours faciles à atteindre, sans mentionner les possibles crises de nerfs avec les accompagnateurs – souvent des parents qui ne sont pas rassurés de voir leur enfant au volant… Mais si on est déterminé et bien accompagné, la formule AAC présente de nombreux avantages. On en fait le tour.

La conduite accompagnée : comment ça se passe ?

Dès l’âge de 15 ans, on peut prétendre à une formation en apprentissage anticipé de la conduite (AAC). Après l’obtention de l'examen du code de la route (communément appelé le code), le candidat suit une formation initiale dans une auto-école, qui comprend 20 heures de conduite (dont 15 heures sur les voies ouvertes à la circulation), ou 10 heures de conduite si le candidat utilise un simulateur de conduite. Muni d’une attestation de fin de formation initiale, le candidat peut ensuite débuter son AAC. Pour cela, il doit avoir l’accord de son représentant légal ainsi que de l’assurance automobile du ou des véhicules utilisés au cours de la formation.

Avant de débuter cette période de conduite accompagnée, le candidat et au moins un de ses accompagnateurs font le point avec le moniteur d’auto-école. L’accompagnateur repart avec un guide et un livret d’apprentissage.

Bon à savoir

Pour être accompagnateur d’un jeune candidat en AAC, il faut être titulaire d’un permis B depuis au moins 5 ans, avoir l’accord de son assurance automobile et n’avoir eu aucune annulation ou invalidation du permis durant les 5 ans précédant l’accompagnement.

Le suivi de la formation

Si le candidat débute son AAC à 15 ans, il part pour au moins trois années de formation en conduite accompagnée, durant lesquelles il devra parcourir au minimum 3000 km. Mais les candidats peuvent débuter l'AAC à n'importe quel âge, même si les candidats âgés de 18 ans ou plus, lui préfèrent souvent la conduite supervisée. La formation en AAC doit durer au moins une année, mais n'impose pas de durée maximale : il faut s'assurer cependant que le code de la route est toujours valable (5 ans), ou à défaut, le repasser. Pendant la formation, l’élève et son accompagnateur doivent participer à deux rendez-vous pédagogiques obligatoires : l’un a lieu entre 4 et 6 mois après le début de la formation, l’autre une fois que l’élève à parcouru ses 3000 km.

Commencer la conduite plus tôt et passer le permis avant 18 ans

Parmi les avantages à opter pour une formation en AAC, il y a évidemment le fait de pouvoir apprendre à conduire à partir de 15 ans. Cette formation anticipée permet également de présenter l’examen pratique du permis dès l'âge de 17 ans et demi. Si l’épreuve est réussie, le jeune conducteur se voit délivrer un certificat d’examen du permis de conduire : jusqu’au jour de ses 18 ans, il devra toutefois continuer à conduire en étant accompagné.

Cette règle va cependant évoluer car l’âge minimum pour l’obtention du permis va être abaissé à 17 ans dès 2024 ! L’AAC devrait donc permettre de passer l’examen pratique du permis de conduire dès l’âge de 16 ans et demi. Quoi qu'il en soit, les conditions d'accès à la conduite accompagnée devraient être assouplies pour qu'un plus grand nombre de candidats au permis de conduire puisse se tourner vers cette formule. Les associations de prévention et de sécurité routière proposent par exemple de permettre aux entreprises employant des jeunes en apprentissage ou à des bénévoles d'associations d'être les accompagnateurs de la formation en AAC.

Bon à savoir

Tous les candidats au permis qui ont moins de 21 ans et se présentent pour l’obtention d’un premier titre de conduite doivent obligatoirement fournir leur attestation scolaire de sécurité routière (ASSR 2), qui s'obtient en classe de 3e dans le cadre de l'enseignement obligatoire de la sécurité routière. A défaut – par exemple dans le cas où la scolarité a été effectuée à l’étranger – il faut fournir une attestation de sécurité routière (ASR).

Des économies à la clé

L’apprentissage anticipé de la conduite permet souvent de faire des économies, car les jeunes candidats au permis qui suivent un AAC ont rarement besoin de prendre des leçons de conduite en plus des 20 heures comprises dans la formation initiale. Il faut compter en moyenne entre 1000 et 1500 euros pour passer son permis via la formation en AAC, contre 1800 à 2000 euros pour une formation classique en auto-école.

A noter que les prix diffèrent selon que l'on veuille obtenir un permis de conduite sur boîte manuelle ou boîte automatique.

De meilleures chances de succès à l'examen pratique

Les candidats qui ont suivi un AAC ont également de plus grandes chances de réussite à l’examen pratique du permis de conduire car ils ont, de fait, une plus grande expérience de la conduite et sont donc plus confiants et à l’aise le jour J !

Bon à savoir

En 2022, seuls 16% des candidats au permis de conduire ont choisi de le passer en conduite accompagnée. Ces candidats ont eu un taux de réussite de 74,4%. (Chiffres : securite-routiere.gouv.fr)

Une période probatoire raccourcie

Autre avantage de la conduite accompagnée : une fois le permis en poche, la période probatoire est raccourcie. C'est pendant cette période probatoire que les conducteurs doivent apposer le disque « A » (pour apprenti conducteur) à l’arrière de leur véhicule, et ce pour une durée de 3 ans. Durant cette période probatoire, le jeune conducteur dispose de 6 points sur son permis. Au bout de trois ans sans retrait de points, le compte passe à 12 points.

Mais pour ceux qui ont passé leur permis après une formation en AAC, cette période probatoire est réduite à 2 ans !

Une assurance à prix plus doux

Un jeune conducteur est considéré comme un profil à risques par les assurances, car il manque d'expérience et a statistiquement plus de chances d'avoir des pépins. Les contrats sont donc plus chers que pour un conducteur confirmé : une surprime est imposée pour les personnes nouvellement titulaires du permis B. Mais cette surprime est moins élevée si le jeune conducteur a suivi une formation en AAC, du fait de sa plus grande expérience de la conduite.

Plus d’expérience pour plus de sérénité

Enfin, le fait d’avoir conduit sous l’œil avisé d’un accompagnateur pendant une à trois années offre une expérience non négligeable de la conduite ! Les jeunes conducteurs qui ont opté pour la conduite accompagnée ont généralement moins de comportements à risque sur les routes et de meilleurs réflexes Surtout s’ils ont eu régulièrement l’occasion – et c’est conseillé – de pratiquer la conduite dans des environnements divers (ville, campagne, routes, autoroutes, embouteillages…) durant leur formation en AAC.

L’association Prévention Routière soutient d’ailleurs ce dispositif de conduire accompagnée, « car il permet un apprentissage progressif de la conduite sur la durée, avec une acquisition des réflexes de façon évolutive », estime Anne Lavaud, déléguée générale de l’association. « La conduite accompagnée permet d’appréhender la conduite sans stress, avec un adulte en qui le jeune a toute confiance. Et ce n'est pas en 20 ou 30 heures de conduite qu'on parcourt 3000 km ! », ajoute-t-elle.

Bon à savoir

Durant la période d’AAC, les jeunes conducteurs sont soumis aux mêmes limitations de vitesse que pendant la période de permis probatoire. S’ils commettent une infraction qui engendre un retrait de points, c’est le permis de leur accompagnateur qui en fera les frais !

Les premières années de conduite qui suivent l'obtention du permis sont les plus accidentogènes. « On sait que ceux qui ont acquis le permis avec la conduite accompagnée ont moins d’accidents : pour preuves, la période probatoire est moins longue et les surprimes des assurances sont moins élevées », rappelle Anne Lavaud. « En revanche et malheureusement, après 5-6 ans de conduite, on retrouve des comportements relativement similaires quels que soient les modes d’apprentissage de la conduite », tempère-t-elle, avant de relativiser : « Mais disons qu’après 5 à 6 années d’expérience de conduite, le gros des risques est passé ! »