Vans aménagés vs camping-cars : ce que vous avez (vraiment) le droit de faire
Compacts, accessibles, polyvalents : les vans aménagés séduisent de plus en plus d'amateurs de voyages itinérants. Mais derrière cette promesse de liberté se cache une réalité réglementaire bien précise. Homologation, assurance, stationnement… On vous dit tout ce qu'il faut savoir pour rouler l'esprit tranquille !

Entre août 2024 et 2025, plus de 15 000 vans neufs ont été immatriculés en France. C’est 3 000 exemplaires de plus que les camping-cars, d’après l’association spécialisée Uni-VDL. L’engouement ne faiblit pas pour ces véhicules plus légers, plus discrets, plus économiques et capables de vous emmener en forêt, à la montagne, en bord de mer et même en ville. Ce succès s’explique-t-il par une réglementation plus souple au quotidien ? Pas vraiment. Si les règles à respecter sont globalement identiques à celles des camping-cars, il existe des différences.
Bon à savoir
Les utilisateurs de vans parcourent en moyenne entre 7 500 et 10 000 km/an, soit 25 % de distance en plus que les propriétaires de camping-cars.
Van aménagé ou camping-car : deux catégories de véhicules bien distinctes
Qu’on parle de van, de camper-van ou de fourgon aménagé, les autorités le classent comme un utilitaire léger transformé pour la vie à bord. Pour être homologué « autocaravane » (VASP), le véhicule doit disposer d’équipements fixes – sièges, table, coin cuisine, couchettes — selon les critères définis par la réglementation. Les camping-cars, eux, entrent dans la catégorie M1 : véhicule conçu pour transporter jusqu’à 8 personnes (plus le conducteur), tout en disposant d’un espace de vie avec équipements fixes.
Le permis B suffit pour conduire un van aménagé ou un camping-car, à condition que le poids total autorisé en charge n’excède pas 3,5 tonnes. À bord des grands fourgons susceptibles de contenir de grands volumes, il est important de rester attentif à la surcharge éventuelle.
Bon à savoir
La charge utile se calcule en soustrayant le poids à vide de la masse en charge maximale autorisée. L’écart obtenu indique la masse de chargement à ne pas dépasser : passagers, bagages et accessoires (coffre de toit, porte-vélo…).
Attention toutefois : conduire un camping-car demande un peu plus de temps d’adaptation, surtout en raison de son gabarit.
Homologation : une étape souvent obligatoire
À la différence d’un camping-car, conçu dès l’origine comme véhicule habitable et homologué en conséquence, le van aménagé est à la base un utilitaire léger (CTTE). Dès lors qu’il reçoit des aménagements fixes destinés à l’habitation (coin cuisine, couchettes, rangements, etc.) et que son usage s’apparente à celui d’un camping-car, une procédure d’homologation VASP (Véhicule Automoteur Spécialement Aménagé) devient obligatoire1↓. En revanche, si l’aménagement reste léger ou démontable, la carte grise en CTTE peut suffire, mais cette solution reste risquée. Le contrôle technique ou l’assureur peuvent refuser de reconnaître le véhicule, considérant qu’il n’est plus conforme à son usage déclaré.
Conserver une carte grise en CTTE malgré des aménagements fixes expose à un refus de contrôle technique, à un défaut d’assurance et à une amende pouvant atteindre 750 euros. Dans la plupart des cas, faire homologuer son van en VASP est donc la meilleure option : une garantie de conformité, et dans bien des situations, une obligation légale.
Bon à savoir
Que la carte grise soit VASP ou CTTE, le contrôle technique est obligatoire tous les 2 ans pour les vans comme pour les camping-cars. Mais les exigences seront plus strictes avec des aménagements bricolés à la maison.
Dans le cas où le van est équipé par une entreprise spécialisée, c’est le professionnel qui intègre d’emblée ces obligations légales dans la fabrication. Mais si le fourgon est aménagé par vos soins ou si vous l’importez de l’étranger, il est indispensable de passer par les ateliers de contrôle de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) pour obtenir l’autorisation de prendre la route. Les points de contrôle y sont nombreux.
« Nous vérifions surtout les installations de gaz, l’étanchéité et le raccordement des appareils et comment est stockée la bouteille de gaz, explique Patrice Thénaud, spécialiste incendie du bâtiment au Bureau Veritas. Nous examinons également la ventilation à bord, notamment l’évacuation des gaz brûlés vers l’extérieur, mais aussi les circuits électriques, les organes de cuisson et de chauffage. Les tests de résistance aux vibrations et aux chocs doivent correspondre au cahier des charges du constructeur. » L’ensemble du processus d’homologation coûte entre 600 et 1 000 euros et peut durer jusqu’à 3 mois.
Assurance : ce que les assureurs exigent pour un van
Une fois le véhicule homologué, encore faut-il être bien assuré pour partir l’esprit tranquille. Des contrats d’assurance sont spécialement conçus pour les camping-cars, qui couvrent à la fois le véhicule et ses aménagements intérieurs. Pour un van resté en carte grise CTTE, l’assurance peut s’avérer plus coûteuse ou moins couvrante. Les assureurs spécialisés privilégient clairement les véhicules homologués VASP, plus faciles à couvrir.
En outre, la FFCC (Fédération française des camping-caristes et caravaniers) recommande de ne pas choisir une simple assurance au tiers. L’assureur peut néanmoins refuser de couvrir les aménagements intérieurs, ce qui augmente la prise de risques en cas de vol, d’accident ou d’incendie. Les conditions varient aussi selon la durée du contrat et la zone couverte : France uniquement ou Europe entière. Certains assureurs ne souhaitent effectivement pas couvrir les vanlifers plus de 3 mois au-delà des frontières françaises. Ce qui peut obliger à souscrire une assurance spécifique pour chaque pays visité, ou à repasser par la France tous les trois mois.
Stationnement : où peut-on dormir avec un van ?
Sur la route, les vans et les camping-cars obéissent aux mêmes règles de conduite que les automobiles. Côté stationnement, ça diffère. Tandis que les camping-cars sont très réglementés, le camping sauvage est toléré pour les vans, en raison de leur discrétion. Un van peut se garer sur une place classique, à condition de ne gêner personne – et pour une durée maximale de sept jours consécutifs. « Il ne faut pas s’étaler. Rien ne doit dépasser sur la voie publique : ni
Les bords de mer, les sites inscrits ou classés et les abords de monuments historiques sont en revanche interdits2↓ à l’installation pour les vans aménagés. Mieux vaut donc privilégier les aires naturelles, les espaces d’accueil réservés ou les campings. La vidange des eaux usées doit se faire dans un espace prévu à cet effet (borne dédiée, aire de services pour camping-cars, etc.), sous peine de sanction.
Un passage au péage moins coûteux pour les vans
Sur autoroute, les utilisateurs de vans paient le même prix que les conducteurs de berlines ou de citadines. Les fourgons aménagés sont en effet considérés comme des véhicules de classe 1 aux barrières de péage, s’ils ne dépassent pas 2 m de hauteur. Les camping-cars, plus hauts et plus lourds, sont classés en catégorie 2 ou 3, ce qui fait grimper la note au péage.
Si le van aménagé séduit par sa liberté de circulation et sa discrétion, il reste soumis à une réglementation comparable à celle des camping-cars dès lors qu’il est transformé en véhicule habitable. Pour profiter sereinement de vos escapades, mieux vaut rouler bien assuré, avec un van dûment homologué.




